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La fistule obstétricale est évitable, traitable et curable

ByAdministrateur

Sep 4, 2022

            BUJUMBURA, 3 sept (ABP) – Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida à travers le Programme national de santé de la reproduction (PNSR), en collaboration avec la Fondation bonne action Umugiraneza et en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), a organisé le vendredi 2 septembre 2022, à Bujumbura, l’atelier de sensibilisation des professionnels des médias sur la lutte contre les fistules obstétricales au Burundi.

Dans son mot d’ouverture dudit atelier, le directeur du PNSR, Dr Ananie Ndacayisaba, a révélé que la maladie des fistules obstétricales est évitable, traitable et guérissable chaque fois que l’on se fait  soigner  chez les  médecins spécialisés en la matière.

                                                                                        vue partielle des participants

Il a demandé avec insistance à toutes les femmes ayant des symptômes de cette maladie à ne plus s’isoler mais plutôt à répondre massivement à la campagne de traitement des femmes souffrant des fistules obstétricales, organisée du 5 septembre au 5 octobre 2022 au Centre Urumuri de Gitega.

Dr Ndacayisaba a indiqué que les femmes souffrant des fistules obstétricales sont parfois discriminées et stigmatisées ou restent cachées à cause de leur situation de malaise. Il a recommandé à tout un chacun de signaler aux professionnels de santé tous les cas des fistules obstétricales qui s’observent dans la communauté afin de les traiter.

Il a fait savoir que le ministère en charge de la Santé publique utilise une communication verticale tout en travaillant en franche collaboration avec les agents de santé communautaires, les chefs de colline, les responsables des centres de santé, les responsables des districts sanitaires et des provinces sanitaires, quitte à identifier toutes les femmes qui manifestent des signes des fistules obstétricales en vue d’atteindre l’objectif zéro fistule obstétricale d’ici 2030.

L’assistant du représentant du coordinateur du FNUAP au Burundi, M. Gervais Barampanze, a expliqué que la fistule obstétricale survient à la suite d’un accouchement long et difficile en l’absence d’un personnel de santé qualifié et de soins obstétricaux d’urgence comme la césarienne. Elle se caractérise par la perte permanente des urines et ou des matières fécales chez la femme ou la jeune fille.

Selon M. Barampanze, la fistule obstétricale peut s’accompagner par l’atteinte à la santé mentale du fait de la stigmatisation, de l’isolement, du rejet familial et de la communauté.

Il a, par ailleurs, rappelé que la communauté internationale célèbre le 23 mai de chaque année la journée mondiale pour l’élimination de la fistule obstétricale. Cette année, elle a été célébrée sous le thème « Mettre fin à la fistule obstétricale maintenant, investir dans les soins de qualité et responsabiliser les communautés ».

Cette journée de sensibilisation constitue donc une opportunité pour faire comprendre au grand public qu’il y a encore beaucoup de femmes et de filles qui souffrent de cette injustice sociale, a souligné l’assistant du représentant du FNUAP au Burundi, avant de demander aux professionnels des médias à faire leur mieux dans la sensibilisation de la population à la lutte contre cette maladie car, a-t-il expliqué, cette maladie n’est pas une fatalité mais plutôt guérissable.

Etant donné qu’il vaut mieux prévenir que guérir, M. Barampanze a fait remarquer que la prévention des fistules obstétricale doit bénéficier d’une attention particulière notamment l’accès à l’utilisation des soins obstétricaux et des services de planification familiale pour lutter contre les mariages et les maternités précoces.

Il a précisé que depuis 2010 jusqu’à nos jours, le centre Urumuri a déjà opéré plus de 3000 filles et femmes dont 25% parmi elles, ont moins de 25 ans, soulignant que cela montre l’importance de lutter contre les mariages et les maternités précoces qui se font avant 18 ans. « Levons-nous tous ensemble pour redonner la vie, le sourire, l’espoir et la dignité aux femmes souffrant des fistules obstétricales au Burundi. L’accouchement doit être un moment de bonheur et non de calvaire dans la vie d’une femme », a conclu M. Barampanze.

Après avoir suivi une présentation sur la maladie des fistules obstétricales faite par Dr Yolande Magonyagi, la chargée de Programme santé de la reproduction au FNUAP, les professionnels des médias ont posé des questions y relatives pour mieux comprendre afin de bien informer le public. Ils se sont engagés à user de leur force pour que cette campagne prévue du 5 septembre au 10 octobre 2022 soit couronnée de succès.