BUJUMBURA, le 31 août (ABP) – Lors d’une interview accordée à l’ABP mardi le 30 août 2022 à Bujumbura, le président de Burundi Organic Agricultural Movement ( BOAM ) M. Adrien Sibomana a affirmé que les pesticides sont toxiques pour l’homme et présentent de multiples effets sur l’environnement.
Selon Adrien Sibomana, les pesticides trouvent origine à la fin de la deuxième guerre mondiale et sont utilisés comme des intrants issus de l’industrie chimique pour protéger les cultures et améliorer les rendements agricoles et répondre aux besoins alimentaires à travers le monde.
Il a précisé que ces substances se sont progressivement diffusées partout dans le monde et selon lui, ils ne sont pas venus comme une nécessité, mais sont venus pour l’intérêt de ceux qui les fabriquent et les exportent parce qu’ils présentent beaucoup de défis que de qualité.
Malgré que les pesticides soient venus comme des protecteurs des plantes, ces derniers sont composés des substances chimiques dangereuses, nuisibles à la santé humaine et à l’environnement.
Concernant la santé de l’homme, Adrien Sibomana a indiqué que différents chercheurs ont prouvé que les pesticides peuvent causer beaucoup de maladies dont les cancers, l’asthme, le diabète, de l’infertilité et autres. Au niveau de l’environnement, les pesticides sont responsables de la pollution de l’eau, et de la biodiversité des lacs et des rivières dont les différentes espèces de poissons, la destruction de la terre en tuant les micro-organismes dans le sol. Les pesticides peuvent aussi tuer les insectes ou les personnes qui les consomment par mégarde.
Selon le président de BOAM, le problème de certains pesticides utilisés dans le domaine agricole pour pulvériser les cultures dont les tomates, les légumes et autres est que le lavage n’enlève pas complétement ces pesticides. Pour cette raison, M. Sibomana a encouragé la recherche action sur les bio-fertilisants et les bio-pesticides ainsi que d’autres méthodes naturelles utilisées par les agriculteurs dans le traitement des maladies et ravageurs des plantes dans l’esprit de produire sans détruire. Il a aussi demandé aux agriculteurs de faire la polyculture qui est plus efficace que la monoculture.
Il a donné l’exemple que dans un champ de caféier, si on y plante aussi les oignons, ils peuvent chasser les ravageurs. Selon lui ,le BOAM est en train de faire la promotion du Neem comme insecticide naturel expliquant que l’utilisation du Neem se fait de façon que les insectes n’arrivent plus à digérer ce qu’ils ont ingéré, ils cessent de s’alimenter et meurent.
Le président de BOAM propose que l’utilisation des engrais chimiques (issus de l’industrie) soit remplacée par l’utilisation des engrais bio ou organiques (à base animale ou végétale) expliquant qu’ils sont naturels, non toxiques et n’ont aucun effet nocif sur les nappes phréatiques et les aliments. Il a aussi ajouté que le gouvernement du Burundi, à travers l’usine Fomi est dans le bon chemin d’arriver à l’utilisation de l’engrais bio .Il a fait savoir aussi que certains pays dont la France et l’Inde sont déjà arrivés au stade de production des engrais bio et que ceux qui veulent importer peuvent le faire sans risques.
Il est à signaler que parmi les pesticides, on trouve des produits destinés à lutter contre les herbes indésirables (les herbicides), ceux luttant contre les insectes ravageurs (les insecticides) et ceux qui luttent contre les maladies dues à des champignons, des bactéries ou des virus (les fongicides). Ils sont souvent employés dans le cadre des usages agricoles et non agricoles comme l’entretien des voiries, des espaces verts, des jardins et autres.