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Plaidoyer pour les femmes porteuses de fistules obstétricales

ByAdministrateur

Sep 15, 2022

BUJUMBURA, 13 sept (ABP) – Le directeur du Programme national de santé de la reproduction (PNSR) au sein du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, Dr Ananie Ndacayisaba, a indiqué, la semaine dernière qu’il ne faut pas discriminer ou stigmatiser les femmes souffrant des fistules obstétricales, mais plutôt de les aider à rejoindre les structures de soins pour être examinées et une fois la maladie confirmée, les malades doivent être acheminées vers le centre Urumuri de Gitega pour être traitées. Cet appel a été lancé lors de l’atelier de sensibilisation des professionnels des médias sur la maladie des fistules obstétricales au Burundi, dans l’objectif de mettre ces derniers dans le bain, pour que, à leur tour, ils puissent contribuer, à travers leur rôle d’informer et d’éduquer, à la prévention et à la prise en charge des fistules obstétricales.

                                                La chargée de Programme santé de la reproduction au FNUAP Dr Yolande Magonyagi

Le directeur du PNSR a précisé que la capacité d’accueil du centre Urumuri de Gitega est passée de 35 à 100 patientes grâce à l’initiative de la première dame du Burundi, Mme Angeline Ndayishimiye, à travers la Fondation Bonne action Umugiraneza.

Pour les malades de fistules obstétricales ayant des difficultés d’avoir des moyens de déplacement pour arriver au centre Urumuri de Gitega, Dr Ndacayisaba a fait savoir que tout est prévu pour ces malades y compris le ticket aller, le logement, les kits de dignité, la nourriture, les médicaments et les autres besoins des femmes se trouvant dans de telles conditions, sans oublier leur ticket retour au domicile après le traitement.

Il s’est, par ailleurs, réjoui que les cas de fistules obstétricales tendent à diminuer progressivement au Burundi, témoignant que pour l’année 2020-2021, 97% des femmes souffrant des fistules obstétricales ont été traitées et guéri parmi les 84 patientes qui étaient accueillies au centre Urumuri de Gitega.

La chargée de Programme santé de la reproduction au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), Dr Yolande Magonyagi, a défini la fistule obstétricale comme étant une perforation de la paroi de l’organe sexuel de la femme qui le met en communication avec la vessie et/ou le rectum à cause d’un travail difficile et prolongé, parfois plus de deux jours sans intervention obstétrique pratiquée en temps voulu.

Concernant les types de fistules obstétricales, elle a signalé qu’il s’agit de la fistule uro-génitale où il y a une communication entre les voies urinaires et les voies génitales, de la fistule recto-vaginale où il y a une communication entre le rectum et l’organe sexuel de la femme entraînant les pertes permanentes des selles par cet organe, et des fistules mixtes qui se caractérisent par les pertes à la fois des selles et des urines.

Selon Dr Magonyagi, les principales causes des fistules obstétricales sont notamment le retard de se rendre à une structure sanitaire pour bénéficier des soins, la disproportion entre le volume du fœtus et le bassin de la mère ou la mauvaise présentation du bébé, les voies génitales anormalement résistantes : séquelles de traumatisme local, la malformation des voies génitales, les traumatismes sexuels surtout chez les jeunes filles ainsi que les fautes techniques lors d’une césarienne, d’une intervention gynécologique ou obstétricale et d’une épisiotomie, a-t-elle précisé.

Dr Magonyagi a fait remarquer que les principaux facteurs favorisants sont entre autres, les mariages et grossesses précoces, les femmes de petite taille qui est inférieure à 1,50 m, le rétrécissement du bassin ou le bassin déformé, le gros fœtus par rapport au bassin de la femme, le fœtus malformé par exemple l’hydrocéphalie (grosse tête remplie d’eau), l’analphabétisme, la pauvreté et les croyances erronées.

Selon elle, les conséquences de la maladie des fistules obstétricales ne manquent pas. Il s’agit de l’incontinence urinaire et/ou fécale chronique, du divorce ou de l’abandon, de la discrimination, de la stigmatisation, de l’isolement, de la honte, de la perte d’espoir, du rejet et de l’infection.

Afin d’assurer la protection de la santé de la femme après avoir mis au monde et dans le but de faire le planning familial, Dr Magonyagi a souligné que le couple doit s’abstenir pendant six mois sans faire des rapports sexuels.

Il sied de rappeler que la campagne de traitement des femmes souffrant des fistules obstétricales, qui a débuté le 5 septembre 2022, se poursuit au centre Urumuri de Gitega jusqu’au 5 octobre 2022.