BUJUMBURA, 21 sept (ABP) – Le renforcement du commerce régional et transfrontalier était l’une des recommandations formulées le mardi 20 septembre 2022, à Bujumbura, par les membres de l’Association des Sénats, Shoura et Conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA) à l’endroit des gouvernements arabo-africains.
C’était lors de la clôture des activités de la 9ème réunion de cette association, qui a duré deux jours, du 19 au 20 septembre 2022 avec comme objectif d’échanger sur les effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne.
L’ASSECAA a également recommandé aux gouvernements arabo-africains de redéfinir le concept de sécurité arabo-africaine et d’inclure la sécurité alimentaire comme l’une des composantes, de reconsidérer le concept de sécurité alimentaire qui n’a toujours pas été une priorité dans les agendas des organisations ou instances internationales, en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour tous les pays arabes et africains en augmentant le niveau de production et en développant les cultures de base.
Selon les membres de l’ASSECAA, il faut que les gouvernements arabo-africains étudient les possibilités et les opportunités d’intégration alimentaire arabe et africaine afin d’améliorer la sécurité alimentaire dans les pays de la région. Il faut investir dans des projets agricoles communs compte tenu de la disponibilité d’énormes excédents financiers, de vastes terres arables, de ressources et d’expériences diverses dans plusieurs domaines liés au processus de production alimentaire qui manque à l’intégration, ont-ils ajouté.
D’autres recommandations de l’ASSECAA aux gouvernements arabes et africains sont, entre autres, préparer une série de mesures pour faire face aux conséquences de la hausse mondiale actuelle des prix des produits alimentaires de base ainsi que les prix du carburant, diversifier les sources d’importation alimentaire notamment le blé, mettre sur pied un centre de recherche et d’informations pour promouvoir les échanges d’informations entre les pays arabo-africains, et accroître la production intérieure et réduire les importations.
A ces recommandations déjà citées s’ajoutent l’extension ou l’accroissement des systèmes de protection sociale pour que chaque personne puisse jouir de ses droits à un niveau de vie adéquat (y compris le droit à l’alimentation et le droit à la sécurité sociale), l’investissement dans le domaine agricole pour sécuriser les besoins des pays et ne pas les rendre vulnérables aux fortes variations des prix du marché dues aux différents chocs politiques ou économiques ainsi que tirer profit de la crise actuelle (le Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne) pour établir et activer les partenariats stratégiques et utiliser les capacités et les opportunités de chacun pour assurer la sécurité alimentaire et énergétique en Afrique et dans le monde arabe.
Il s’agit également de développer les industries manufacturières, légères et moyennes en s’appuyant sur les pays qui ont de l’expérience dans ce domaine, de mobiliser les investissements pour s’attaquer collectivement aux causes et conséquences des crises alimentaires, d’agir ensemble pour faire face aux problèmes d’importation des denrées de première nécessité et d’établir des chaînes d’approvisionnement alternatives ainsi que d’adopter les mesures pour minimiser les impacts négatifs en cas de sanctions économiques.
Les gouvernements arabes et africains ont également été recommandés de veiller à ce que les prix des denrées de première nécessité restent accessibles à tous, de créer un mécanisme de secours mutuel en cas de crise humanitaire, de repenser la politique de coopération adaptée au contexte mondial de l’heure actuelle et de prendre l’initiative d’améliorer les relations diplomatiques avec les puissances ainsi que d’apprendre à consommer les produits locaux pour leur donner plus de valeur.
Les membres de l’ASSECAA ont poursuivi leurs échanges en recommandant aux gouvernements de leurs pays respectifs de faire tout ce qui est à leur pouvoir pour peser sur l’échiquier international en exploitant en bon père de famille les richesses du sous-sol, du sol et des facilités offertes par le climat dans la production des vivres pour l’autosuffisance alimentaire, de prendre conscience des concepts d’indépendance politique, économique et culturelle, sans oublier de fournir plus d’efforts pour partager les ressources financières, technologiques et sanitaires disponibles chez eux pour atténuer la dépendance.
Enfin, les gouvernements arabes et africains ont été recommandés de mettre en place des mesures urgentes pour appuyer les agriculteurs du monde rural car, ont ajouté les membres de l’ASSECAA, l’expérience a montré que c’est grâce à l’agriculture paysanne que les villes ont survécu durant le confinement, d’adopter une politique commune de consultation régulière sur des questions de politiques sanitaires, d’augmenter les budgets alloués à la santé et à la recherche pour promouvoir la médecine arabo-africaine ainsi que de s’entraider entre les pays de l’ASSECAA pour réaliser ensemble des projets d’agriculture et avoir ainsi de la nourriture en suffisance.
Signalons que les membres de l’ASSECAA se sont engagés à renforcer la diplomatie parlementaire des pays membres de l’ASSECAA, à participer à la session de réunion interparlementaire qui se tiendra à Kigali au Rwanda au mois d’octobre 2022 et à collaborer pour écrire la propre histoire de leurs pays respectifs.