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Pour saisir les opportunités offertes par la ZLECAF le Burundi doit corriger certaines faiblesses et faire face aux menaces

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Oct 25, 2022

BUJUMBURA, 22 oct (ABP) – « Par rapport à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), le Burundi  dispose des forces très importantes et des opportunités à saisir qui peuvent lui permettre de tirer davantage profit des opportunités offertes par la création du marché continental. Pour saisir ces opportunités, le Burundi doit corriger certaines faiblesses et faire face aux menaces ». Ce sont, du moins, les propos du Dr. Salomon Nsabimana professeur d’économie à l’Université du Burundi et dans différentes universités privées. Il s’exprimait jeudi 20 octobre 2022 à Bujumbura au cours la présentation d’une nouvelle étude sur l’importance de la ZLECAF pour le peuple burundais et les opportunités qu’elle représente pour l’émergence du Burundi, une étude commanditée par Centre for Development and Enterprises(CDE-Great Lakes).

En effet, un engagement politique de l’Etat en faveur de la ZLECAF, un cadre légal sur les conditions d’exercice des activités commerciales, un comité national sur la facilitation des échanges une forte dotation du pays en ressources naturelles diverses minières, agricoles, hydro-électriques, un secteur privé dynamique et une main d’œuvre abondante et moins chère sont les forces relevés par cet économiste. Ces dernières sont couplées avec un certain nombre d’opportunités qu’il a eues l’occasion d’énumérer en l’occurrence un marché extérieur croissant, une  baisse des prix des produits finis au profit des consommateurs et l’accès des producteurs aux matières premières moins chères. Il a également, à ce titre,  évoqué une concurrence étrangère qui incite une mise à niveau des entreprises burundaises pour faire face à la concurrence, l’élargissement du marché d’emploi et la position géostratégique du Burundi.

Cependant, précise l’expert,  ces forces et opportunités sont menacées par une panoplie de faiblesses et menaces. Il répertorie notamment  la faible appropriation des différents textes de la politique commerciale par les opérateurs économiques, l’insuffisance et faible qualité de l’offre exportable et l’insuffisance des infrastructures de transport et de la logistique de stockage et de conservation des produits exportables.

vue partielle des journalistes au cours de la présentation

A tout cela s’ajoute un climat des affaires qui n’est pas favorable au développement de la production, etc.  Par ailleurs ces faiblesses sont, elles aussi, jumelées avec un ensemble de menaces, qui, à la moindre mesure constituent un goulot d’étranglement à l’opérationnalisation de la ZLECAF. Ici l’expert inventorie, à titre illustratif, la non harmonisation des politiques commerciales dans la région qui constitue un frein au développement des échanges, la concurrence étrangère africaine associée à l’ouverture des frontières nationales.  Il y a également la  perte de recettes douanières suite à la libéralisation des échanges mais aussi et surtout l’ineffectivité de la libre circulation et du droit d’établissement.

Selon toujours Dr. Salomon, la ZLECAF devrait être le plus grand marché commun au monde en termes d’adhésion depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). S’il est lancé par les 55 Etats, il couvrira plus de 1,2 milliard de personnes.  La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA/UNECA) estime que la ZLECAF pourrait stimuler le commerce intra-africain de 35 milliards de dollars en 2022 et augmenter les exportations continentales de 6 %, a-t-il ajouté.

Dans son allocution de circonstance prononcée peu avant la présentation, le Directeur exécutif du CDE-Great Lakes M. Aimable Manirakiza avait indiqué qu’au niveau des échanges commerciaux, le Burundi pourra profiter d’un marché de 1,2 milliard de consommateurs (représentant plus de 2.500 milliards de dollars de PIB cumulé), et à travers la réduction des coûts du commerce et la facilitation des échanges, la ZLECAF offre aux entreprises burundaises une opportunité de profiter de la croissance rapide du marché africain et de contribuer à sa croissance.

Cependant, a-t-il nuancé, pour tirer pleinement des privilèges et avantages de la ZLECAF, les investisseurs burundais doivent s’assurer que leur production implique une transformation ou une valeur ajoutée suffisante.

Ce qui implique que la nécessité, pour le Burundi, de dynamiser sa production et accroître ses exportations, et de créer un environnement favorable aux investissements nationaux et étrangers, en particulier à travers les petites et moyennes entreprises, a-t-il ajouté.  Selon lui,  au-delà des enjeux liés à la diversification de l’offre exportable et des marchés de biens, et amélioration de la compétitivité des entreprises nationales, au développement l’offre et la qualité des infrastructures des services, et au renforcement des capacités entrepreneuriales des femmes et des jeunes, l’appropriation nationale de la ZLECAF est d’une importance capitale pour impulser les efforts d’améliorations des performances commerciales et tirer pleinement d’une ouverture commerciale à l’échelle continentale d’une part et d’autres part les stratégies de l’implémentation du ZLECAF au Burundi et ses obstacles actuelles.

Pour plus d’information, le Burundi a signé l’Accord de la ZLECAF le 02 juillet 2018 à Nouakchott en Mauritanie tandis que sa ratification date du 17/ 06/2021. Pour certaines opinions dans ce processus d’ouverture commerciale au niveau continental, le Burundi a des avancées considérables en ce sens qu’une stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF a été élaboré et validée. Cette stratégie nationale autonome s’inscrit dans les efforts du Burundi dans la recherche des performances commerciales et de facilitation des échanges.

Cette stratégie a pour objectif global de faciliter la mise en œuvre de la ZLECAF dans le but de promouvoir les échanges du Burundi avec ses partenaires africains, apprend-on.