GITEGA, 12 déc (ABP) – La première dame du Burundi, Mme Angeline Ndayishimiye s’est jointe le samedi 10 décembre 2022, à la population de Gitega (centre du pays), pour célébrer la journée mondiale de lutte contre le sida, sous le thème : « œuvrons pour un accès égal aux services VIH de qualité et aux opportunités offertes par la science ».
Dans son discours de circonstance, la première dame a signalé que le VIH/Sida est une réalité au Burundi et que les jeunes de moins de 25 ans constituent le nombre le plus élevé des personnes nouvellement atteintes du VIH/Sida par an, dans tout le pays. Elle a exhorté ces derniers à éviter les rapports sexuels avant le mariage.
Elle a interpellé particulièrement les jeunes à bien se comporter pour garder leur vie saine en vue de bien servir le pays. Mme Ndayishimiye a exhorté les parents à redynamiser l’école familiale du soir, en dialoguant avec leurs enfants sur les méfaits du VIH/Sida. Elle a aussi invité les églises et autres partenaires à prendre le devant dans la lutte contre ce fléau, car dit-elle, le Burundi s’est aligné au reste du monde pour l’éliminer d’ici 2030.
La première dame a également appelé les Burundais à ne plus discriminer ou stigmatiser les personnes vivant avec le VIH/Sida. A ces dernières, elle leur a suggéré de ne pas propager le virus, par des rapports sexuels non protégés, de respecter les conseils thérapeutiques et à consulter le prestataire de soins en cas de tout problème de santé.
Dans son discours d’accueil, le gouverneur de la province Gitega, M. Venant Manirambona a indiqué qu’actuellement, le nombre des personnes atteintes par le VIH/Sida continue à rabaisser par rapport aux années antérieures. Il a à cet effet signalé qu’en 2017, 705 personnes ont été dépistées positives au VIH/Sida, 1022 en 2018, 1792 en 2019, 1096 en 2020, 778 en 2021 et 556 jusqu’en novembre 2022. Il a ajouté que plus de 60% des personnes infectées sont des jeunes.
Selon lui, certaines personnes séropositives n’acceptent pas de partager leur statut sérologique avec leurs proches, d’autres refusent de se faire dépister ou font des rapports sexuels sans se protéger. L’exode rural, les élèves internes méconduits, et autres, constituent des principaux facteurs de propagation de cette maladie dans cette province.
Quant au coordinateur résident a.i du système des Nations Unies au Burundi, Mme Clara Onyangwe, le Burundi est l’un des premiers pays de la région à avoir atteint les cibles 3X90 à l’échéance de 2021, car 90.1% des séropositives connaissent leur statut sérologique grâce au dépistage. Elle a signalé que 99.9% de celles-ci ont été mises sous traitement et 93% de celles mises sous traitement antirétroviral ont une charge virale indétectable.
Malgré ce succès en matière de traitement, Mme Onyangwe a indiqué qu’après 40 ans de réponse au VIH, les burundais n’ont pas gagné le combat, car, dit-elle, les inégalités continuent à agir en contre-courant de la marche vers l’élimination de ce virus, comme menace de la santé publique.
Elle a en outre signalé que le VIH reste une préoccupation mondiale en 2021. Selon Mme Onyangwe, 38.400.000 personnes qui vivaient avec le VIH ; 2,7millions étaient des jeunes. 110.000 enfants et adolescents de 0 à 19 ans sont morts suite au VIH/Sida. C’est au moment où ces derniers ne représentent que 7% du nombre total des personnes vivant avec le VIH, ils comptent néanmoins pour 17% de l’ensemble des décès liés au Sida et pour 21% des nouvelles infections au VIH en 2021.
Du côté du Burundi, le coordonnateur résident a.i du système des nations unies au Burundi a signalé qu’en 2021, environ 75.000 personnes vivaient avec le VIH et que 7000 parmi eux, étaient des enfants.
Se référant sur les chiffres de 2010, elle a fait savoir que le Burundi a enregistré une réduction d’infection de plus de 60% et de plus de 70% de mortalité. Cela constitue, selon elle, un effort appréciable à féliciter. Signalons qu’en marge de ces cérémonies, la première dame du Burundi en collaboration avec le ministre en charge de la santé publique, Mme Sylvie Nzeyimana et d’autres partenaires, a distribué des vivres et non vivres aux personnes plus vulnérables vivant avec le VIH/Sida, à Gitega.