RUYIGI, 24 jan (ABP) – Le premier ministre de l’Etat burundais, M. Gervais Ndirakobuca a effectué une visite en province Ruyigi, le lundi 23 janvier 2023. Cette visite s’inscrit dans le cadre de se rapprocher de la population pour s’enquérir du vécu quotidien, recueillir leurs doléances et donner des contributions dans la prise des solutions, a appris l’ABP sur place.
Les activités de cette journée ont commencé par le mot de d’accueil du gouverneur de Ruyigi, Mme Emerencienne Tabu qui, dans son propos, a tracé les grandes lignes caractéristiques de la vie de cette province. Elle a fait savoir que la province Ruyigi connait la paix, la tranquillité et que la population s’attèle aux travaux de développement.
Dans le domaine de l’agriculture, elle a indiqué que la population est en pleine préparation de la saison culturale B, signalant que l’acheminement des engrais chimiques nécessaires pour le bon déroulement de cette saison n’est pas encore au beau fixe. Le gouverneur de Ruyigi a également précisé que l’administration provinciale en collaboration avec le bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage affirme que la population des communes Gisuru et Kinyinya fait face à une nouvelle sorte d’insectes qui attaquent les ménages pendant la nuit et qui causent des ennuis aux membres des victimes.
Dans le domaine de l’énergie électrique, le gouverneur a déploré la coupure répétitive du courant électrique suite au problème des poteaux de la Régideso qui sont trop vieux, bientôt 15 ans. Mme Tabu a demandé à l’Etat burundais de remédier à ce problème dans l’avenir en remplaçant les poteaux actuels qui sont en bois par ceux métalliques.
Dans le domaine de la justice, le gouverneur a fait savoir que le gros des problèmes actuels est surtout lié aux conflits familiaux et à la terre arable et que plus de 80 % des litiges dans les tribunaux sont liés au foncier, a-t-elle martelé.
Le premier ministre a, dans son introduction, appelé la population de Ruyigi en particulier et celle de tout le Burundi en général au changement de l’ancienne mentalité et à l’adoption de la nouvelle. Celle-ci consiste, souligne-t-il, à la méthode participative dans la solution aux problèmes que ce soit d’ordre familial, communautaire et pourquoi pas national. Cette approche est donc la meilleure au lieu de toujours attendre des solutions miracles de la part des autorités, a-t-il ajouté. Il a par la suite invité la population à lui parler de leurs doléances pour qu’il puisse leur venir en aide dans la proposition des voies de solutions.
Parmi les problèmes qui ont gardé l’attention, figurent des litiges fonciers dont la sentence et l’exécution diffèrent, des procès irréguliers suite au problème de l’ignorance de la population, qui ne sait pas à qui diriger leurs desideratas. Des procès entachés des vices de procédures suite au trafic d’influence et à la solidarité négative entre magistrats, pour ne citer que ceux-là.
A toutes ces irrégularités le premier ministre a déploré que les domaines de la justice connait toujours des problèmes de procédures juridictionnelles et d’autres défauts dépendant de la mauvaise volonté des magistrats et autres juges qui font fi de la loi et se comportent comme s’ils étaient des hors-la loi.
Même sort pour les irrégularités liées à l’octroi des parcelles par l’urbanisme. Un cas d’une veuve aura retenu l’attention de tout le public, celle-ci a bénéficié d’une parcelle en 1989, au chef-lieu de la province Ruyigi, avec des papiers à l’appui, lors de la politique d’extension de la ville. Alors que cette veuve se préparait pour commencer la construction d’une maison familiale, elle a été surprise de voir que la même parcelle avait eu un autre acquéreur avec le même numéro de parcelle. Ceci dit que cette parcelle est occupée par le dernier acquéreur au vu et su de tous après avoir spolié l’ancien.
A tous ces défauts de procédures et mauvaises manières de faire, le premier ministre leur demande de changer l’attitude et leur demande de garder à cœur que de tels comportements finissent mal que ce soit par la justice d’ici sur terre et même dans l’au-delà.