BUJUMBURA, 15 fév (ABP) – Le programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles (PNILMCNT) du ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida, a organisé mardi le 14 février 2023, une journée scientifique de sensibilisation sur les différents types de cancer au Burundi, en marge des activités prévues pour la célébration de la journée mondiale de lutte contre le cancer édition 2023 sous le thème : »unir nos voix et agir ».
Dans son allocution, le directeur général de l’offre des soins, de la médecine traditionnelle, de l’alimentation et des accréditations (DGOSA), Dr Oscar Ntihabose qui a représenté le ministre, a fait savoir que cette journée scientifique offre une bonne occasion de réflexion sur les activités de prévention, de détection et de traitement du cancer menées dans le pays. Il a rappelé que le cancer est une maladie chronique qui monopolise d’importantes ressources.
Il a également précisé que le cancer entraîne un phénomène de dépendance intrafamiliale et fait peser un poids considérable sur les systèmes de santé en général et les systèmes des pays à ressources limités. Il a aussi signalé que le cancer est un fardeau qui constitue une véritable menace pour le développement humain et économique du pays.
Malgré toutes ces précisions, Dr Ntihabose a signalé que le cancer n’est pas une fatalité. Il a expliqué qu’une fois diagnostiqué précocement, il est possible de guérir du cancer, tout en soulignant que la meilleure protection contre le cancer est la prévention, la sensibilisation et le dépistage précoce.
Le directeur du PNILMCNT, Dr Jean de Dieu Havyarimana a quant à lui indiqué qu’au Burundi, selon les données fournies par Globocan en 2020, on estimait à 7929 nouveaux cas de cancer au Burundi dont 19,9% représentaient le cancer du col de l’utérus, 10,1% le cancer du sein, 5,2% les cancers œsophagiens et 42,2% pour les autres cancers.
Il a ajouté que les principaux signes précurseurs du cancer chez les enfants que chez les adultes sont la douleur atroce inexpliquée au niveau des os ou au niveau des parties internes comme à l’abdomen et au cerveau. Il a aussi cité la tuméfaction des organes dont le visage, l’abdomen, le thorax, les membres inférieurs ou supérieurs, la tête. Il y a aussi le changement de la couleur de la peau surtout pour le cancer du sein. Pour les cancers gynécologiques, il y a des saignements lors des rapports sexuels, et les écoulements vaginaux chez la femme.
Concernant les défis par rapport au diagnostic et au traitement du cancer, il a signalé que la population burundaise n’est pas informée de ces signes pour pouvoir faire le dépistage et diagnostiquer le cancer à un stade précoce pour espérer une guérison.
Pour la prise en charge des malades, il a souligné le défi lié au manque d’infrastructures adaptées, qui répondent aux exigences de traitement, la non disponibilité et la cherté de certains médicaments qu’on utilise pour la chimiothérapie. L’autre défi est lié à peu de ressources humaines qualifiées en matière de cancer.
Pour faire face à ces défis, il a indiqué qu’il y a un engagement fort du gouvernement pour faire face à ces cancers. Il y a des initiatives qui sont en train d’être faites dont la mise en place d’une stratégie de lutte contre le cancer 2023- 2027, signalant aussi que le ministère de la santé travaille sans relâche pour la mise en place d’un centre national de référence en oncologie et que l’étape déjà franchie est satisfaisante. Dans ce même sens, il a rappelé que le gouvernement du Burundi vient d’adopter la loi sur l’utilisation médicale des rayons ionisants.
Dr Havyarimana a profité de l’occasion pour appeler tous les acteurs à mettre ensemble les forces pour la sensibilisation communautaire à la détection précoce du cancer. Signalons que la journée mondiale de lutte contre le cancer est prévue le 15 février en mairie de Bujumbura.