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Quid de la Charte africaine de la jeunesse (1)

ByAdministrateur

Avr 4, 2023

BUJUMBURA, 31 mars (ABP) – Tout jeune a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et d’y revenir librement, lit-on dans la Charte africaine de la jeunesse en son article 3, parvenue à l’ABP le jeudi 30 mars 2023, depuis le Conseil national de la jeunesse du Burundi (CNJB).

Selon l’article 2 alinéa 1 de la présente Charte, chaque jeune devra jouir des droits et libertés reconnus et garantis dans cette charte, sans distinction aucune de race, de groupe ethnique, de couleur, de sexe, de langue, de religion, de politique ou d’autre opinion d’origine nationale et sociale, de fortune, de naissance et d’autres statuts. Ainsi, l’alinéa 2 du même article précise que les Etats parties prennent les mesures appropriées pour veiller à ce que les jeunes soient protégés contre toutes formes de discrimination sur la base du statut, des activités, des opinions ou croyance exprimées. « Tout jeune a le droit à la liberté de pensée, de conscience et la pratique libre de la religion sans porter atteinte à celle des autres. Aucun jeune ne doit être soumis à l’ingérence arbitraire ou illégale dans sa vie privée, sa résidence ou sa correspondance, ou subir des attaques à son honneur ou à sa réputation, précisent les articles 6 et 7 de la présente Charte.

Quant à la protection de la famille en tant que cellule de base de la société, l’article 8 souligne que celle-ci doit être protégée et soutenue par les Etats parties pour sa fondation et son développement, en tenant compte du fait que les structures et les modèles familiaux varient selon les différents contextes sociaux et culturels. Les jeunes hommes et femmes atteignant l’âge nubile devront se marier sur la base du libre consentement et devront jouir des droits et des devoirs égaux, ajoute-t-on.

Concernant le développement, le 10e article de cette charte appelle les Etats parties à encourager la presse à diffuser l’information susceptible d’être bénéfique pour la jeunesse sur le plan économique, politique, social et culturel ; à promouvoir le développement de la presse des jeunes pour la diffusion de l’information des jeunes et encourager la coopération internationale dans la production, le partage et la diffusion de l’information venant aussi bien des sources nationales qu’internationales, qui présente un intérêt économique, social et culturel pour les jeunes.

Dans le même ordre d’idées, les Etats parties devront mettre à la disposition des jeunes l’information, l’éducation et la formation leur apprenant leurs droits et leurs responsabilités, et les formant au processus démocratique, à la citoyenneté, à la prise de décisions, à la gouvernance et au leadership pour qu’ils développent leurs compétences techniques et leur confiance à participer à ces processus. En vue de promouvoir la participation active de la jeunesse aux activités de la société, les Etats parties à la présente Charte s’engagent à garantir l’accès des jeunes au Parlement et à tous les autres niveaux de prise de décision conformément aux lois; à favoriser la création d’une plate-forme pour la participation des jeunes à la prise de décisions aux niveaux local et national, régional et continental de la gouvernance, et à assurer l’accès équitable des jeunes hommes et des jeunes femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques.

Le 11e article poursuit en précisant que les Etats parties s’engagent aussi à accorder la priorité aux politiques et aux programmes qui incluent les plaidoyers en faveur de la jeunesse et les programmes d’éducation par les pairs, destinés aux jeunes qui vivent en marge de la société tels que les jeunes déscolarisés et les chômeurs, en vue de leur donner la chance et la motivation pour se réinsérer dans la société. Ils doivent faciliter l’accès à l’information pour permettre aux jeunes de connaître leurs droits et les opportunités qui leur sont offertes pour participer à la prise de décision et à la vie civique et mettre en place des mesures visant à professionnaliser le travail des jeunes et à introduire des programmes de formation pertinents au sein de l’enseignement supérieur et des autres institutions de formation similaires.

Bien plus, les Etats parties s’engagent à apporter l’appui technique et financier au renforcement des capacités institutionnelles des organisations de la jeunesse et à mettre en place des politiques et des programmes de volontariat destinés aux jeunes aux niveaux local, national, régional et international en tant que forum important de la participation des jeunes à la gouvernance et au développement du continent et comme outil de formation par les pairs. L’article 11 de cette Charte se termine en précisant que les Etats parties s’engagent à promouvoir l’accès à l’information et aux services qui permettraient aux jeunes de connaître leurs droits et leurs responsabilités et à inclure des représentants de la jeunesse, comme faisant partie intégrante, de leurs délégations aux sessions ordinaires de l’Union africaine et autres réunions pertinentes, afin d’élargir les réseaux de communication et de promouvoir les débats sur les questions relatives aux jeunes.

Rappelons que la Charte africaine de la jeunesse a été adoptée par la 7ème session ordinaire de la conférence tenue le 2 juillet 2006 à Banjul en Gambie. Elle a été ratifiée et promulguée par le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, le 9 janvier 2023.