RUTANA, 06 mars (ABP) – « Les jeunes burundais devraient savoir que la réalisation du projet de développement est possible partout sur le sol du pays sans toutefois recourir à la recherche des matières premières à l’étranger », dixit M. Emmanuel Nsengiyumva président de la coopérative KEREBUKA-GIHARO basée en commune Giharo de la province Rutana, le vendredi 31 mars 2023, au cours d’un entretien avec l’ABP
La coopérative KEREBUKA-GIHARO œuvre dans la fabrication du charbon écologique à partir des restes d’aliments consommés dans les ménages comme les rafles de maïs, les haricotiers, des pelures de bananes, etc.
Nsengiyumva a indiqué qu’après avoir remarqué la vitesse accrue du déboisement des forêts à la recherche du charbon ces jours, lui et quatre de ses amis ont pensé à une activité qui pourrait permettre la vie de la population à continuer à la normale sans avoir à couper des arbres. C’est ainsi qu’ils se sont mis au travail pour produire ce
type de charbon à partir des objets considérés comme n’ayant plus d’importance, aussi en valorisant la formation qu’ils avaient bénéficiés de la part de Danish Refugee Counsil (DRC)
A quatre et au stade d’association, ils utilisaient des machines que l’organisation susmentionnée leur avait prêtées en avril 2022 jusqu’en Août 2022 où l’association a été transformé en coopérative pour en produire plus. A ce moment-là, avec l’augmentation des membres jusqu’à douze, une contribution de trente mille francs burundais chacun leur a permis de s’acheter quelques machines manuelles qu’ils utilisent jusqu’à présent.
Les membres de ladite coopérative sont fiers qu’elle connaisse un progrès considérable, ce produit est beaucoup sollicité sur le marché, a indiqué M. Nsengiyumva avant d’ajouter que leur rêve est de devenir une grande usine burundaise qui produit du charbon sans avoir perturbé l’environnement.
Nonobstant, la non-présence d’électricité dans la localité leur est un facteur ralentissant le développement car des machines électriques et automatiques qui produisent beaucoup nécessitent de l’électricité.
Nsengiyumva a lancé un appel à l’administration pour sensibiliser la population aux conséquences néfastes de la déforestation afin de faire recours à ce genre de charbon qui favorise la protection de l’environnement et qui ne pollue pas l’air. Pour les jeunes se disant chômeurs, il leur a invité à élaborer des projets de développement ne nécessitant pas de grosses capitales, et de présenter ces derniers au sein du programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ) qui pourra leur appuyer.
Signalons que cette coopérative a bénéficié de l’appui de ce projet l’an dernier après compétition avec d’autres projets innovants au niveau de la province.