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Les chefs d’Etat et de gouvernement condamnent les actions des groupes armés étrangers et locaux, opérant à l’Est de la RDC

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Mai 9, 2023

BUJUMBURA, 8 mai (ABP) – Les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région, ont tenu, le 6 mai 2023, à Bujumbura, la 11ème réunion de haut niveau du mécanisme régional de suivi de cet Accord-cadre, dans le but d’examiner les dernières évolutions dans la région ainsi que les progrès et les défis dans sa mise en œuvre, 10 ans après sa signature, le 24 février 2013, à Addis-Abeba en Ethiopie.

Dans un communiqué final qui a sanctionné ladite réunion et qui a été lu par le ministre burundais des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, ambassadeur Albert Shingiro, il a été précisé que cette réunion a connu la participation des chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants de la République d’Afrique du Sud, la République d’Angola, la République du Burundi, la République Centrafricaine, la République du Congo, la RDC, la République du Kenya, la République de l’Ouganda, la République du Rwanda, la République du Soudan du Sud, la République unie de Tanzanie et la République de Zambie.

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) et le secrétaire exécutif adjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC) en charge des affaires corporatives ont également participé aux délibérations.

Ces derniers ont exprimé leurs préoccupations face aux tensions entre la RDC et la République du Rwanda. Ils ont appelé à la retenue, à la désescalade et à la poursuite du dialogue entre les deux pays. Ils ont, par ailleurs, félicité, M. Jao Lourenço, le président de la République de l’Angola et président en exercice de la CIRGL, champion de l’UA pour la paix et la réconciliation en Afrique et médiateur désigné par l’UA pour le dialogue entre la RDC et la République du Rwanda.

Ainsi, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays signataires de l’Accord-cadre et les partenaires internationaux ont exhorté les deux pays à mettre en œuvre les décisions issues du processus de Luanda.

Ils ont condamné l’occupation par le M23 des territoires à l’intérieur de la RDC et ont appelé à son retrait sur les positions conformément au communiqué de Luanda du 23 novembre 2022 et aux décisions du processus de Nairobi. Ils ont, à cet effet, exprimé leurs préoccupations face à l’aggravation de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC depuis lors, ainsi qu’à ses grandes conséquences humanitaires.

Ils ont, en outre, condamné les actions des groupes armés étrangers et locaux opérant à l’Est de la RDC notamment les Allied democratic forces (ADF), Madina atitohite, Wau Mujaidini, MTN, Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), la Résistance pour un Etat de droit au Burundi (Red Tabara), Coopérative de développement du Congo (CODECO), la milice Zaïre et les Maï-Maï.

Ces groupes armés ont été exhortés à un cessez-le-feu immédiat sans conditions et hostilités, et à s’engager dans le processus de désarmement volontaire et de la réintégration communautaire pour les groupes armés congolais. Les groupes armés étrangers ont été exhortés à s’engager dans le processus de leur rapatriement dans leurs pays d’origine.

A cet égard, les pays signataires de l’Accord-cadre, ont instruit la cellule occupationnelle du groupe de contact et de coordination sur les mesures non militaires, à poursuivre son engagement auprès des groupes armés étrangers en toute transparence avec le gouvernement congolais.

Ils n’ont pas manqué de condamner les massacres perpétrés dans la nuit 3 au 4 mai 2023 contre les paisibles populations civiles à Kizimba, dans le territoire de Masisi en RDC. Ils ont ainsi exigé l’ouverture d’une enquête indépendante en collaboration avec le gouvernement de la RDC et avec l’appui de la mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO), de la force régionale de la communauté est-africaine et du mécanisme de vérification ad hoc, pour que les auteurs de ces crimes odieux soient traduits devant la justice.

Le Ministre M. Albert Shingiro, entrain de lire le communiqué

 

Dans le même ordre d’idées, les pays signataires de l’Accord-cadre ont exprimé leur compassion suite à la disparition des dizaines de personnes au Rwanda, due aux inondations liées aux effets du changement climatique.

Ils ont salué et encouragé le processus de Nairobi mené par la Communauté est-africaine, sous l’égide de M. Evariste Ndayishimiye, président du Burundi, président en exercice de la Communauté est-africaine et champion de l’UA pour la jeunesse, paix et sécurité, sans oublier l’ancien président du Kenya et facilitateur de la Communauté est-africaine, Uhuru Kenyatta.

Ils ont exhorté les partenaires internationaux à appuyer les initiatives et les résultats de tous les processus, notamment en ce qui concerne le soutien à la démobilisation des combattants des groupes armés et leur réinsertion et réintégration dans la vie civile.

Ils se sont enfin convenus de se réunir de nouveau en 2024 à Kampala, en République de l’Ouganda pour poursuivre l’examen de la mise en œuvre de l’Accord-cadre.

Il sied de signaler que les activités de la 11ème réunion de haut niveau des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, ont été clôturées par le discours du nouveau président du mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre, M. Evariste Ndayishimiye. Il a exprimé sa volonté de revitaliser cet Accord qui demeure un outil commun et essentiel pour promouvoir la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région.

Il a signalé que bientôt,  il sera organisé un Sommet des chefs d’Etat de la Communauté est-africaine pour voir ensemble comment faire avancer, le plus rapidement possible, le processus de paix en RDC.