BUJUMBURA, 9 juin (ABP) – Le président de la République M. Evariste Ndayishimiye a rencontré le vendredi 9 juin 2023, les hauts cadres et cadres nommés par l’Etat, au palais présidentiel de Kiriri.
Le président de la République a indiqué que ces cadres ont de grandes responsabilités et une redevabilité devant le peuple Burundais qu’ils doivent servir. Ils devraient être de vrais leaders afin de mener la population vers l’atteinte des objectifs fixés vers le développement : « un Burundi émergent en 2040 ». Malheureusement, a-t-il constaté, certains d’entre eux prennent le devant en faisant l’inverse et par voie de conséquence enfoncent la population dans la précarité.
Ndayishimiye a mentionné que les maux auxquels font face la population burundaise leurs sont causés par certains des mêmes hauts cadres et cadres du pays. Pour lui, la 1ère chose qu’ils doivent garder à l’esprit dans l’exercice de leurs fonctions est de respecter Dieu. Il a regretté le comportement de certains d’entre eux qui se rendent dans la sorcellerie pour être maintenus dans leurs postes.
Poursuivant sur sa lancée, M. Ndayishimiye a cité le manque d’argent circulant, une autre situation qui a été causée par certains des mêmes hauts cadres et cadres du pays présents. De l’argent qui a été stockée dans les propriétés au grand dam de toute la population burundaise qui manque de liquidité. Il a expliqué que la mesure prise par la banque centrale de rapatrier l’argent dans ses caisses et mettre en circulation de nouveaux billets, vise à faire rentrer à la BRB cet argent qui enfoui dans les propriétés qui, selon lui, s’élève « entre 400 et 500 milliards de BIF».
Le président Ndayishimiye a relevé aussi la préoccupation de la population à propos du travail mené par la justice. Il a mentionné qu’actuellement au Burundi, le problème de sécurité, de manque de nourriture ne sont plus d’actualité sauf celui des litiges au niveau de la justice. La population n’est pas satisfaite du travail de la justice en matière de jugement, selon le président de la République : « les litiges en justice qui sont mal tranchés suite à la corruption. Les cadres de la justice devraient être les premiers à pratiquer la droiture, mais malheureusement ce n’est pas le cas », a estimé M. Ndayishimiye.
Le président de la République a appelé ces cadres à prendre au sérieux leurs responsabilités. Ne plus attendre que sa réaction pour se lever et mettre en application ce dont ils ont été nommés au risque de se voir éjecter de leurs postes et nommer d’autres plus compétents.
Ndayishimiye a fustigé le comportement de certains directeurs Généraux qui mettent les bâtons dans les roues aux ministres ne leur facilitant pas la tâche, arguant qu’ils ont été nommés au même titre qu’eux. Il a même relevé le comportement de certains qui ne tiennent pas en compte de ses remarques dans le travail, jusqu’à ce qu’il se déplace personnellement pour que des actions soient exécutées.
Le président de la République est revenu sur la nouvelle réglementation dans la loi des finances qui tienne compte du budget programme. Il a considéré que certains des hauts cadres et cadres ne veulent pas l’appliquer car ils ne peuvent plus en tirer profit en mettant de côté l’argent des contribuables à leur avantage. Il a plutôt fait savoir que l’application de cette réglementation sera une évaluation qui démontrera que ces derniers se sont bien acquittés de leurs fonctions, au cas contraire, ils seront limogés pour donner du travail aux plus méritants, a-t-il dit.
Par rapport à l’atteinte de la vision 2040, il a rappelé que le compte à rebours a commencé. Il a demandé aux responsables des statistiques de produire des rapports pour informer sur l’état de l’existant et faire des projections pour arriver à l’évaluation.
Ndayishimiye a prévenu qu’il va se pencher sur tous les dossiers qui lui ont été soumis et dans tous les Ministères. Il a cité au passage, qu’il va faire tout le possible pour débloquer les problèmes liés aux jugements et divers manquements observés, de même au sein du ministère de la fonction publique et des finances.