BUJUMBURA, 19 juin (ABP) – » Les parents, en général et les femmes, en particulier, doivent adopter une alimentation équilibrée surtout dans les 1000 premiers jours de la vie pour prévenir la malnutrition chez leurs enfants », a déclaré la directrice-adjoint technique du programme National d’Alimentation et de Nutrition (PRONIANUT), au ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, Dr Angélique Nshimirimana, dans sa présentation, lors de l’atelier médias sur la nutrition, tenu du 1er au 2 juin à Bujumbura.
Dr Nshimirimana a d’abord rappelé que la malnutrition est la disproportion entre les apports alimentaires et les besoins nutritionnels de l’organisme, avec comme conséquence, un déséquilibre ou altération physique et physiologique du corps. Cette altération se remarque par le manque de force pour travailler, le développement de certaines maladies carentielles comme le Kwashiorkor, le marasme, l’anémie, ou les maladies métaboliques, comme le diabète, le goûte et autres maladies.
Elle a souligné qu’il existe deux types de malnutrition à savoir la malnutrition aiguë qui est un état d’œdème de l’enfant, qui survient rapidement suite à une carence alimentaire temporaire ou une succession d’épisodes de maladies, au cours desquelles l’enfant n’arrive pas à récupérer sa santé.
Il y a aussi la malnutrition chronique qui est un retard du développement de l’enfant, notamment un retard de croissance en taille. Cette forme de malnutrition survient lentement et passe souvent inaperçue. Ce professionnel de santé a insisté sur la période des 1000 premiers jours de la vie, c’est à dire les 9 mois de grossesse, soit 270 jours, et à la naissance jusqu’ à 23 mois ou 2 ans, soit 728 jours, comme une période d’opportunité, où il faut adopter une alimentation équilibrée pour la femme enceinte car, une femme enceinte malnutrie a plus de risques d’avoir un enfant malnutri. Ensuite, dès la naissance jusqu’à 6 mois, elle a conseillé aux femmes burundaises de pratiquer l’allaitement maternel exclusif, qui consiste à donner uniquement le lait maternel à l’enfant jusqu’à 6 mois, sans lui donner aucun autre aliment, ni même de l’eau, sauf un médicament prescrit par le personnel soignant.
Après 6 mois jusqu’ à 2 ans ,les femmes sont invités à donner à leurs enfants une alimentation de complément, fortifiée, riche en vitamines B ,D, en iode, en fer, c’est à dire manger équilibré et varié avec un bon apport en fruits et légumes , et poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans et plus.
Elle a précisé qu’une bonne alimentation pendant les 1000 premiers jours de la vie est essentielle pour le développement du cerveau de l’enfant, sa capacité motrice et intellectuelle, sa compétence socio émotionnelle, sa croissance physique et son développement.
Le rôle majeur de l’alimentation au cours de cette période s’explique, en partie par le fait qu’il faut énormément d’énergie pour soutenir l’intense activité cérébrale des 1000 premiers jours de vie. Une grande quantité de la nourriture ingérée par le nourrisson serait utilisée à cet effet. Pour cette raison, un apport alimentaire insuffisant tant sur la quantité que la qualité nutritionnelle, va occasionner chez le futur enfant, des retards de développement de croissance.
Selon elle, les conséquences de la malnutrition, elle a fait savoir que les enfants malnutris ont plus de risques de mourir, de tomber malade ou de présenter des faibles rendements scolaires. Les personnes qui ont souffert de la malnutrition dans leur enfance ont plus de risque d’être petites à l’âge adulte et d’être moins productives au travail. La malnutrition présente aussi des conséquences économiques, du fait, qu’elle réduit le produit intérieur brut de 2 à 3 %, suite à l’abaissement de la productivité. » Les enfants malnutris, devenus adultes gagnent 10 – 17% de moins que ceux bien nourris dans l’enfance.