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Aider les membres des familles séparées à se retrouver est au cœur du mandat du CICR

ByAdministrateur

Août 2, 2023

BUJUMBURA, 1er  août  (ABP)  » Certaines familles souffrent de la séparation liée au migration, les conflits, les catastrophes naturelles ou autres violences ». Pour cette raison, le CICR à travers le département de rétablissement des liens familiaux (RLF) aide les membres des familles à se retrouver quand ces derniers le demandent. Malgré cela, ce travail de réunification familiale via CICR en collaboration avec la Croix Rouge du Burundi (CRB) n’est pas beaucoup connue par la population burundaise d’où la nécessité d’une sensibilisation pour demander les familles qui ont des membres disparus à approcher le CICR pour les aider à chercher. A précisé Livingstone Ndoricimpa qui travaille à RLF vendredi le 21 juillet 2023 à Gitega devant la presse.

Selon  ce cadre du CICR il y a des conditions qui doivent être réunies pour faire la réunification des membres d’une famille. Pour un enfant qui se trouve à l’extérieur du pays, avant d’organiser son retour dans la famille dans son pays natal, il faut qu’il y ait la volonté de l’enfant et de sa famille. Le CICR évalue ensuite les conditions sécuritaires et socio-économiques de la famille et de la communauté. Il y a aussi l’autorisation de la part des autorités depuis le gouvernement burundais jusqu’à l’administration locale.  Pour les enfants qui ont des statuts de réfugiés, avant que ces derniers rentrent, le gouvernement, le HCR et les autres partenaires doivent aussi faire des évaluations pour voir si la réunification s’inscrit dans la solution durable pour l’enfant. A expliqué M. Ndoricimpa.

M. Ndoricimpa n’a pas manqué de signaler que pour connecter les familles, ça dépend des contextes. Les liens peuvent être rétablis par une lettre Croix Rouge, un coup de fil expliquant aussi que les personnes peuvent être réunies dans la Vidéo. Pour les personnes incarcérées à l’extérieur du pays, le contact se fait par téléphone ou soit par message Croix Rouge qui est une lettre qu’on distribue si on localise la famille et la famille aussi peut répondre à la personne en question. Pour les enfants qui ont quitté le pays sans être accompagné d’un membre de leur  famille et les adultes vulnérables, ils  peuvent bénéficier de l’aide du CICR. Selon lui le CICR et la Croix Rouge Burundi font tout leur possible pour localiser et identifier la famille restée au Burundi. Une fois les parents localisés et si l’enfant le souhaite le CICR continue toutes les démarches officielles pour les réunir. Pour  les adultes en bon état, le contact est rétabli via le message Croix rouge et le service d’appel téléphonique.

S’agissant des statistiques, M. Livingston a fait savoir que pour l’année 2021, les familles qui ont rétabli le contact par message croix rouge sont au nombre de 5653, celles rétablies par les appels téléphoniques via le centre de transit et de quarantaine sont au nombre 247, et 108 demande de recherche ont été ouvertes, et 91 enfants ont été réunifiés avec leurs familles. Pour l’année 2022, les familles qui ont rétabli le contact par message croix rouge étaient au nombre de 4294, et 658  appels téléphoniques ont été facilités par le centre de transit, 188 demandes de recherche ont été ouvertes et 46 enfants ont été réunifiés par leurs familles.

Berthe Nshimirimana de Nyakayi

Les familles de la province Ruyigi qui ont trouvé les leurs grâce au CICR ont témoigné. C’est le cas de Mme Berthe Nshimirimana que l’ABP a rencontré mercredi le 19 juillet 2023 sur la sous colline Nyakayi, commune Butezi de la province Ruyigi qui témoigne : » En 2015, ma fille IRAMBONA Jessica disait à moi sa mère sa petite sœur et son petit frère au-revoir je vais à Bujumbura pour chercher de  l’emploi. Après, on a attendu son retour à la maison mais en vain. Nous ne savions pas si elle était encore vivante ou pas parce qu’il n’y avait aucun contact entre elle et sa famille, personne ne savait pas où elle était. C’est vers les années 2021 que la Croix Rouge Burundi nous a amené une lettre de salutation en provenance de la République Démocratique du Congo (RDC) écrite par ma fille IRAMBONA Jessica. Cette lettre a constitué un ouf de soulagement pour nous sa famille parce qu’on a été informé de la situation de ma fille et on a eu plus de joie, on a retrouvé le sourire, ce qui n’était pas auparavant où nous vivons dans la détresse. Nous saluons beaucoup le travail du CICR. »

Le secrétaire provincial de la croix rouge dans la province Ruyigi M. Kagimbi Venant que l’ABP a rencontré jeudi le 20 juillet 2023 lui a fait savoir que le travail de réunification familiale est un travail qui est Complexe, mais quand ce travail est bien réalisé, il aboutit à un résultat positif expliquant que quand on retrouve la personne qui était porté disparue, c’est un moment de joie pour sa famille.

Selon lui il y a de l’angoisse et de l’anxiété quand avec le temps on ne parvient pas à retrouver la personne disparue. Il n’a pas manqué de signaler que lors de ce travail de rétablissement des liens familiaux, surtout quand il s’agit d’un enfant qui est à l’extérieur du pays, certains défis peuvent se manifester. Il a précisé que dans certains cas, on observe que la communauté d’accueil peut être réticente pour accepter l’enfant en pensant que ce dernier vient pour la recherche de la terre qui est parfois objet de conflit au Burundi.  M. Kagimbi a aussi ajouté qu’après la réunification si l’enfant n’a pas eu une intégration effective par rapport à l’éducation, la croix rouge a constaté que parfois l’enfant prend encore le chemin de l’exil et s’il part pour la deuxième fois, le retour devient de plus en plus difficile.

La conseillère chargée des affaires sociales au bureau du gouverneur de la province Ruyigi Mme Alphonsine Nahayo lors d’une interview avec l’ABP jeudi le 20 juillet 2023 a salué la manière dont le CICR travaille avec l’administration dans le travail de rétablissement des liens familiaux des familles séparées par différentes raisons dont la guerre.

                Mme Nahayo Alphonsine

Elle a demandé aux familles et à la communauté d’accueil, s’il s’agit des enfants à accueillir, de les redresser à la burundaise parce que ces enfants rentrent avec la culture et l’éducation du pays qui l’avait exilé.