BUJUMBURA, 23 oct (ABP) – Le secrétaire exécutif permanent de l’Académie Rundi, M Clément Bigirimana, a ouvert, jeudi, le 19 octobre 2023, un atelier de validation d’une étude réalisée par l’Académie Rundi, dans différentes directions scolaires sur l’usage des langues dans le système éducatif burundais.
Selon lui, l’Académie Rundi est une structure du ministère de l’éducation nationale qui est là pour mettre en place un cadre d’échange pour éclairer les politiques linguistiques, en focalisant l’attention sur le développement de la langue nationale, le Kirundi.
Et d’ajouter que cette étude réalisée par l’Académie Rundi intitulé « Vers une mise en place d’une politique linguistique éducative au Burundi : Situation sociolinguistique en milieu scolaire », avait l’objectif d’inventorier les besoins linguistiques des apprenants, dresser les interventions rapides prioritaires en vue de doter aux apprenants de meilleurs rendements, mais également d’identifier les problèmes en matière des langues avec une proposition des mesures d’accompagnement.
Selon Bigirimana, le Burundi fait partie de la Francophonie et des Etats membres de la communauté Est africaine, précisant qu’il existe quatre langues qui sont présentes dans la configuration socio-linguistique burundaise. Il s’agit du Kirundi, du Français, de l’Anglais et le Kiswahili. Il a signalé que le français jouit d’un statut privilégié, à côté du Kirundi qui est la langue nationale et officielle à tout l’ensemble du pays.
Dans le secteur de l’éducation, le secrétaire exécutif permanent de l’Académie Rundi a également souligné que depuis l’école primaire jusqu’ à l’université, le français est aussi la langue d’enseignement à partir de la 4ème année primaire pour les mathématiques et de toutes les matières à partir de la 5ème année.
L’enseignement du français constitue une force matrice dans l’acquisition des connaissances dans la discipline de français et dans les autres disciplines non linguistiques, a-t-il ajouté.
Dans le même ordre d’idées, M. Bigirimana a fait remarquer que la structure du manuel des langues de l’école fondamentale sous la forme KFAS(Kirundi, Français, Anglais et Swahili ), traduit la volonté du ministère de pouvoir doter les élèves des compétences linguistiques nécessaires pour qu’ils puissent s’intégrer dans les communautés francophones, anglophones et Swahiliphone.
A travers cette étude, le secrétaire exécutif de l’académie Rundi a déclaré que le Français reste une langue préférée par les enseignants, les administratifs et par les élèves enquêtés car, selon l’enquête de l’Académie Rundi, plus de 80 % des enseignants utilisent cette langue pour enseigner. Cela montre la diminution de la réussite dans les différentes écoles car, les élèves ne maîtrisent pas cette langue dans les différents cours.
A cet effet, il a souligné que l’Académie Rundi prévoit des ateliers de sensibilisation sur l’usage des langues pour que tous les enseignants puissent utiliser ces trois langues dans leur enseignement, selon les cours. Il a invité les enseignants à doubler d’efforts pour une maîtrise parfaite de cet outil d’enseignement, sans mettre de côté les autres langues apprises à l’école. M. Bigirimana a également remercié l’organisation internationale de la Francophonie pour l’appui financier qu’elle a apporté à l’endroit de l’académie Rundi pour la réalisation de cette étude.
Dans le parcours scolaire, il a expliqué que l’enseignement-apprentissage inclut le développement des compétences à communiquer dans toutes les langues. Cela s’observe à travers le curriculum de l’enseignement fondamental, où la préoccupation s’est fondée sur la mise en place d’un programme qui répond aux besoins linguistiques des apprenants.
Concernant la langue d’enseignement, leur souci se focalise sur la cohérence horizontale entre l’apprentissage de la langue de scolarisation et les autres disciplines non linguistiques. L’apprentissage du français doit être au service des autres matières pour en faciliter les apprentissages, a-t-il souligné.
Pour pérenniser la maîtrise de cette langue, M. Bigirimana a aussi signalé que le ministère chargé de l’éducation nationale a entrepris une politique enseignante de formation continue en adoptant des stratégies de formation continue.
En outre, cette politique a permis de renforcer les capacités de plus de 20.000 enseignants de l’école fondamentale au niveau méthodologique des quatre disciplines.