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Le ministère en charge de la santé publique n’a pas de manuel de procédures actualisé selon le rapport d’audit par la Cour des Comptes

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Déc 18, 2023

BUJUMBURA, 9 déc (ABP) – Les députés de la chambre de basse du parlement se sont réunis le 8 décembre 2023, dans une séance plénière  faite de questions orales avec débat adressées au ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida Mme Liduine Baradahana, sur le rapport d’audit de capacité de gestion budgétaire de ce ministère produit par  la Cour  des Comptes pour la période de 2019-2020 à 2022-2023.

Le rapport  produit s’était focalisé sur deux aspects. Il s’agit de l’évaluation  des crédits alloués au ministère et la capacité de gestion du processus d’élaboration budgétaire, ainsi que l’évaluation de l’efficacité du dispositif de contrôle interne.

Concernant l’évaluation des crédits alloués au ministère, l’analyse a porté sur les grandes masses de crédits à savoir les rémunérations des salariés, les achats de biens et services ainsi que les investissements pour la période de 2019-2020 à 2022-2023. La cour des comptes a montré que le budget alloué à la rémunération des salariés est passé de 37 829 749 955 BIF en 2019-2020 à 40 530 849 956 BIF en 2022-2023.

Pour les biens et services, les crédits alloués sont passés de 5 174 554 690  à 5 589 376 985 BIF pour l’exercice 2019-2020 à 2020-2021, soit une augmentation de 8%, de  5 589 376 985 BIF  à 5 887 255 404  pour l’exercice 2020-2021 à 2021-2022 , soit une augmentation de 5,3 % et de 5 887 255 404 à 5 881 358 153 BIF  pour l’exercice de 2021-2022 à 2022-2023, soit une diminution de 0,1%.

S’agissant des investissements, la cour des comptes a également remarqué que les crédits alloués aux investisseurs sont passés de 6 78 205 232 à 14 977 205 232 BIF pour l’exercice budgétaire 2019-2020 à 2021-2022, soit une augmentation de 121%. Cette augmentation est due à la construction des nouveaux hôpitaux.

Pour l’exercice budgétaire 2022-2023, la cour des comptes a observé que les crédits d’investissement sont passés de 14 977 205 232 BIF  à 10 589 902 483 BIF, soit une diminution de 29,3 %. Cette diminution s’explique par le fait que depuis cet exercice le budget relatif à la construction a été transféré à l’OBUHA.

Concernant l’évaluation de la capacité de gestion du processus d’élaboration budgétaire, la cour des comptes a montré l’existence de structures dédiées aux procédures budgétaires dont la direction générale des ressources qui valide le budget du projet élaboré. Néanmoins, le rapport montre que la même direction générale comprend une cellule de passation des marchés publics en tant que structure permanente alors qu’il y a aussi une cellule de gestion des marchés publics, non permanente prévu par le code des marchés publics.

Sur l’efficacité  du dispositif de contrôle interne, la cour des comptes a remarqué que le ministère n’a pas de manuel de procédures actualisé et du code d’éthique et déontologie du personnel.

Ledit ministère n’a pas aussi d’outil pour l’évaluation des risques ainsi qu’un référentiel d’audit interne, ce qui handicape l’efficacité du contrôle réalisé par l’inspection générale de l’Etat.

Au cours des débats, les députés ont voulu savoir l’état d’avancement des hôpitaux en construction depuis 2019-2020. Le ministre Baradahana a précisé que l’hôpital  de Busoni est arrivé à 42 %, l’hôpital de Vumbi à 38% et l’hôpital  de Nyabikere  arrive également à 42%.

Les députés ont également levé leurs inquiétudes sur les retards répétitifs de  recrutement, ayant constaté un retard de 9 mois pour l’année 2019-2020,7mois pour l’année  2020-2021, 7 mois pour l’année 2021-2022 et le retard de 6 mois pour l’année 2022-2023. Sur ce, le ministre en charge de la santé publique a fait remarquer que le recrutement du personnel de la santé est effectué par la commission nationale de recrutement qui relève du ministère en charge de la fonction publique. Cette commission commence à faire le recrutement dans le secteur de l’éducation pour préparer la rentrée scolaire de septembre avant de s’occuper avec celui du secteur de la santé.

Les  députés ont en outre demandé l’effectif des salariés du ministère, où Mme Baradahana a précisé 9 996. Cependant elle a déploré la carence des médecins spécialistes et généralistes en indiquant qu’au niveau national, il y a 71 médecins spécialistes et 623 médecins généralistes. D’après elle, les médecins spécialistes et généralistes burundais travaillent à l’extérieur du pays à cause du maigre salaire qu’ils perçoivent au Burundi.

Le président de l’Assemblée nationale, Daniel Gélase Ndabirabe a recommandé au ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida de mettre en application toutes les recommandations formulées par la cour des comptes et de faire un suivi rigoureux de leur mise en œuvre.