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L’augmentation des dépenses liées à l’achat du charbon de bois déstabilise la comptabilité des familles

ByAdministrateur

Jan 11, 2024

BUJUMBURA, 10 jan (ABP) – L’augmentation des dépenses liées à l’achat du charbon de bois fait basculer la comptabilité des familles. En effet, le charbon de bois est un produit de première nécessité pour la cuisson des aliments surtout en Mairie de Bujumbura et ses parages. Cependant, ce produit est devenu très rare et cher sur le marché comme l’a indiqué M. Séverin Ndoricimpa, le vendeur du charbon de bois à Kajaga, situé en commune Mutimbuzi, lors d’une interview accordée à l’ABP mardi le 9 janvier 2024.

Le vendeur Ndoricimpa a indiqué que cette cherté doublée de la pénurie du charbon de bois inquiète la population. Il a aussi déclaré que le changement est énorme car un demi-sac de charbon est acheté entre 60 000 et 70 000 Fbu, alors qu’il s’achetait au paravant entre  40 000 et 45 000 Fbu. Il a aussi précisé qu’un grand sac de charbon coûte entre 120 000 et 130 000 Fbu  contre  80 000 Fbu des mois passés.

Cet homme vivant de ce petit commerce  dans la capitale économique a signalé que ses clients ne comprennent pas cette situation. « Les clients nous accusent de malhonnêteté parce qu’ils ne connaissent pas les problèmes auxquels nous faisons face », s’est-il lamenté.

Ndoricimpa a aussi précisé que le charbon de bois se raréfie de plus en plus sur les points de vente. Il a affirmé avoir reçu seulement sept sacs alors que les demandeurs sont nombreux.

Mme Elisabeth Ntahokagiye vendeur du charbon a témoigné que le commerce du charbon ne marche plus. « La situation nous dépasse. Le charbon n’est plus disponible. Les grossistes nous disent qu’ils ont des difficultés de trouver du charbon dans le pays à cause des fortes pluies ainsi que le manque du carburant et ils reviennent souvent avec des camions à moitié remplis. »

Mme Ntahokagiye a fait remarquer qu’elle avait fait une commande de 40 sacs et n’a reçu que dix. Dans ce cas, elle a signalé qu’il lui sera difficile de payer son employé et le propriétaire de la parcelle où est installé son stand.  Elle n’a même pas l’espoir d’être servi à nouveau. « Récemment, j’ai passé presque deux semaines sans aucun sac, a-t-elle dit ».

La situation est compliquée dans les familles à cause de  manque de charbon de bois. « Nous avons pris la décision de faire la cuisson une seule fois par jour. Il nous serait très difficile d’avoir sept mille Fbu par jour destiné à acheter le charbon de bois seulement »,  a déclaré Jeanne Nsabushimike, une mère de quatre enfants vivant à Kajaga  qui s’est confié à l’ABP. Et d’ajouter que « si la situation perdure, je ne vois pas comment je vais continuer à subvenir aux besoins de ma famille. Pire, les prix montent, et le salaire reste le même ».

Elle  a demandé aux responsables gouvernementaux de voir ce qu’ils pouvaient faire pour réduire le prix du charbon de bois, car beaucoup des citoyens vivant dans la capitale économique utilisent le charbon pour nourrir leurs familles.

Un travailleur domestique rencontré sur un point de vente du charbon, Pierre Nsengiyumva a révélé qu’il achète à 5000 BIF le charbon de bois à utiliser par jours alors que le budget alloué à cet article était de 3000 BIF il n’y a même pas un mois. Le  parton avait l’habitude d’acheter tout un sac, mais depuis un certain temps, la situation financière ne le lui permet plus. « Je suis obligé de gérer au quotidien le peu de charbon qu’il est capable d’acheter.»