BUJUMBURA, 3 fév (ABP) – L’Assemblée nationale du Burundi s’est réunie vendredi le 2 février 2024, à l’hémicycle de Kigobe, pour ratifier le projet de loi portant accord de don numéro E2650-BI pour le financement du projet d’emploi et de transformation économique au Burundi entre la République du Burundi et l’Association internationale de développement (IDA).
Le ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique, Audace Niyonzima était l’invité du jour. Dans son exposé des motifs, le ministre Niyonzima a rappelé que le Burundi s’est engagé à faire du secteur privé le principal moteur du développement et l’accélération de la croissance économique, comme indiqué dans le plan national de développement (PND 2018-2027) et la nouvelle « Vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 ».
D’après lui, le gouvernement du Burundi a des objectifs de croissance prioritaires basés sur le développement du secteur privé. Cependant, bien que les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) burundaises fassent état d’une tendance positive en matière de croissance des revenus, la poursuite des progrès est entravée par des contraintes qui affectent l’accès aux marchés et la compétitivité.
Il a indiqué que le secteur privé formel est encore petit et peu compétitif et opère dans un environnement commercial faible. Le secteur privé formel compte moins de 3000 entreprises, qui emploient moins de 2% de la population active (environ 37000 personnes, dont plus de 80% à Bujumbura). Il a aussi précisé que les entreprises burundaises ne sont pas ou peu rentables en raison du manque d’innovation, du coût élevé des intrants, du manque de capital de croissance, de l’insuffisance des infrastructures et de l’accès limité aux marchés.
Selon le ministre Niyonzima, pour consolider sa trajectoire de développement, le Burundi est en train de se doter d’un nouveau modèle de croissance qui bénéficiera au développement du secteur privé. Il a ajouté qu’en améliorant les conditions de la compétitivité du secteur privé et du développement des chaînes de valeur, le Burundi pourrait approfondir ses échanges avec le reste de l’Afrique de l’Est et au-delà.
Il a également signalé que l’intégration des MPME dans les chaînes de valeur internationales pourrait avoir des retombées importantes dans le pays. Bien que le nombre d’emplois dans l’agriculture puisse diminuer au cours de cette transformation, des emplois plus nombreux et de meilleure qualité seraient créés dans l’agro-industrie, où la productivité devrait augmenter grâce à l’adoption de technologies, à la résilience au changement climatique, à l’amélioration de l’accès au capital et à l’amélioration des compétences de la main d’œuvre.
Le projet pour l’emploi et la transformation économique (PRETE), appuiera le développement d’un secteur privé responsable, dynamique et générateur de revenus, pour créer de la valeur ajoutée et de la croissance économique ainsi que des emplois dans les MPME, qui est l’un des cinq piliers de la stratégie opérationnelle du PND, a annoncé le ministre en charge des finances.
L’accent mis par le projet sur l’autonomisation des femmes entrepreneurs contribuera également à la politique nationale du Burundi en matière de genre, de même que l’inclusion des réfugiés et des communautés d’accueil. Cela témoigne d’avantage l’engagement du gouvernement du Burundi à renforcer l’intégration des réfugiés et rapatriés dans les systèmes nationaux et à poursuivre les actions engagées en faveur de leur intégration économique et sociale, comme énoncé dans la stratégie nationale d’appui aux communautés d’accueil et aux réfugiés, a-t-il fait remarquer.
D’après M. Niyonzima, l’objectif de développement du projet est d’améliorer l’accès des MPME au financement, en particulier les MPME détenues par des femmes et réfugiés, et d’augmenter la création d’emplois par les MPME, dans les chaînes de valeur ciblées. Le ministre des finances a fait savoir que le montant total du financement proposé pour cet accord est de 100 millions de dollars américains dont 20 millions proviennent de la fenêtre pour les communautés d’accueil et les réfugiés. Ledit accord permettra au gouvernement de construire 6 centres de santé, 8 marchés modernes, 2.700. 000 plants d’arbres fruitiers, la réhabilitation des routes et ponts et développer la filière lait à travers la distribution de 2.998 vaches, a-t-il souligné.
Il n’a pas manqué de signaler que les bénéficiaires du projet sont les micros, petites et moyennes entreprises y compris celles appartenant à des femmes et à des réfugiés, les fournisseurs d’infrastructures productives, les grandes entreprises et acheteurs principaux, les institutions financières, les institutions gouvernementales et organisations du secteur privé. Le projet sera également bénéfique pour d’autres institutions et associations.
Lors de la séance des questions, les députés ont demandé si les réfugiés ont droit à exécuter les projets de développement de la même manière que les citoyens burundais. Le ministre a répondu que ce sont les réfugiés ayant le statut de réfugié qui ont le droit de faire des projets de développement. Les réfugiés qui sont dans les camps de réfugiés n’ont pas ce droit parce qu’ils bénéficient des aides de la part du HCR. Après analyse, les députés ont adopté à l’unanimité ce projet de loi.