BUJUMBURA, 5 fév ( ABP) – En marge des travaux organisés pour célébrer la fête de l’unité nationale, le chef de l’État Burundais Evariste Ndayishimiye, entouré des anciens chefs d’Etat à savoir Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye, Monseigneur Evariste Ngoyagoye, le président de la CVR M. Pierre Claver Ndayicariye et Clément Noé Ninziza son vice , a animé samedi le 3 février 2024 , une émission à la radio – télévision nationale du Burundi ( RTNB) ,pour donner des éclaircissements sur ce que les Burundais doivent faire pour renforcer l’unité nationale.
Lors de cette émission, le président de la République du Burundi a d’abord souhaité les meilleurs vœux de l’année 2024 à tous les Burundais tout en leur souhaitant que l’année 2024 leur soit une année de paix, d’une bonne production agricole et de l’unité .Le chef de l’État n’a pas manqué de signaler qu’il y a des signes qui montrent l’existence de l’unité entre les Burundais.
Il a cité entre autres la prononciation du mot » le Burundi notre chère patrie ; » Notre pays le Burundi ». Il est revenu aussi sur l’appellation du président de la République du Burundi » Sebarundi ou Père de la nation burundaise ». Pour renforcer cette unité nationale, le président Ndayishimiye a indiqué que le Burundi s’est doté des lois qui ne discriminent personne, que les leaders doivent mettre en application dans l’exécution de leurs fonctions de tous les jours. Les leaders doivent aussi se mettre en tête qu’ils représentent tous les Burundais au lieu de croire qu’ils de représentent telle catégorie que ça soit ethnique et autres. Ils doivent promouvoir l’unité dans la diversité des Burundais, a-t-il précisé.
Le numéro un burundais n’a pas manqué de mentionner que pour renforcer l’unité nationale, il faut promouvoir la vérité et la réconciliation, expliquant que le passé douloureux que le Burundi a traversé a fait qu’il y ait des blessures et que le mensonge de certains Burundais a empiré la situation. Selon lui, l’unité est un travail de tous les jours. » Il faut toujours rester vigilant pour éviter ce qui peut nuire à cette unité parce que malgré son existence, il y a toujours des burundais qui ont perdu le sens du patriotisme qui peuvent la détruire à tout moment, a déploré le chef de l’Etat.
Le président Ndayishiùiye a profité de cette occasion pour tranquilliser les burundais en les invitant à se sentir protégés. Il a précisé qu’il y a un pas important déjà franchi en matière de l’unité nationale par rapport aux années antérieures. L’unité nationale a besoin d’être arrosée et renforcée par un travail assidu afin d’augmenter la production. Il faut que tout burundais donne sa contribution pour bâtir le pays. Tout le monde est invité à combattre la paresse et travailler pour avoir de quoi manger et contribuer au développement du Burundi qui est une propriété foncière de tous les Barundais et qui est la source de leur unité, a martelé le Président de la République.
Selon l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya, qui faisait partie de ceux qui ont élaboré la charte de l’unité nationale en 1991, il y a des traits d’unité qui caractérisent les Burundais. Il a cité le fait de parler une seule langue et une même culture qui se manifestent surtout lors de la célébration du mariage, la naissance d’un enfant, le fait de manger les mêmes nourritures et autres.
Il a précisé qu’au Burundi, les divisions basées sur les ethnies ont été amenées par les colonisateurs. Selon lui, les ethnies sont depuis longtemps utilisées comme un instrument de discrimination des uns et des autres pour accéder au pouvoir. La charte de l’unité nationale a était mise en place pour corriger ce genre de discrimination afin de promouvoir une bonne gouvernance qui ne discrimine personne, a- il dit.
Pour renforcer l’unité nationale, il faut un Etat fort bâti sur des lois qui ne discriminent personne, épargné des malversations économiques et où règne la stabilité politique pour pouvoir prendre de bonnes décisions. Il a lui aussi insisté sur la promotion de la vérité expliquant qu’un pays devient stable lorsque les leaders et les citoyens se sentent tous unis. Les leaders politiques, religieux, ceux de la société civile, doivent être au service des citoyens au lieu d’être sources de malheur. Ils doivent se sentir en eux qu’ils sont des Burundais et qu’ils représentent les Burundais,au lieu de croire qu’ils représentent des ethnies.
Pour l’ancien Président Domitien Ndayizeye, la mise en œuvre de la charte de l’unité nationale a rencontré des obstacles parce qu’après sa mise en place en 1991, il y a eu des crises en 1993 et après. Selon lui, l’accord d’Arusha était venu pour aider dans la mise en œuvre de l’unité nationale. Pour renforcer l’unité nationale, il faut continuer à promouvoir un Etat où les leaders sont élus par les citoyens qui sont à leur tour protégés par cet Etat. Domitien Ndayizeye a lui aussi affirmé que pour être renforcée, l’unité nationale a besoin des actions en permanence.
De son côté, Monseigneur Evariste Ngoyagoye qui faisait aussi partie de ceux qui ont élaboré la charte de l’unité nationale, a précisé que la vérité et la réconciliation basées sur la parole de Dieu permettra une cohabitation pacifique entre les Burundais et l’unité nationale d’être renforcée.
Quant à Noe Ninziza , vice – président de la CVR , il a fait savoir que pour renforcer l’unité nationale, il faut des efforts pour guérir les blessures de certains Burundais qu’ils ont eu de la part des moments difficiles qu’a traversé le Burundi. Il a plaidé pour la révision de la charte de l’unité nationale pour l’adapter aux réalités du moment.
Pour le Président de la CVR M. Pierre Claver Ndayicariye, il faut connaître la vérité sur les différentes crises qui ont endeuillé le Burundi dans le passé pour renforcer l’unité nationale. Les travaux de la CVR visant l’unité et la réconciliation des Burundais sont importants pour bâtir un bon avenir du Burundi. Il faut aussi éviter une mauvaise gouvernance qui, au lieu de protéger tous les citoyens protège une partie et discrimine l’autre. Il a donné l’exemple du pouvoir de 1972 qui a failli à sa mission précisant que des crimes qui ont été commis à cette période sont qualifiés de génocide commis contre les Bahutu du Burundi.