BUJUMBURA, 14 fév (ABP) – Faisant suite à une descente effectuée en Ouganda en octobre 2022 par les cadres ayant le domaine agricole dans leurs attributions pour s’enquérir des réalisations d’une ferme-école dénommée « Kilimo Kisasa », les propriétaires de cette ferme-école d’origine néerlandaise ont organisé du 9 au 13 févier 2024, en Mairie de Bujumbura, un atelier d’échange sur l’étude de faisabilité participante sur l’établissement d’une ferme-école de pomme de terre néerlandaise de haute performance au Burundi.
Ont pris part à cette formation les cadres de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), ceux de l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS) ainsi que ceux de l’Agence de Développement du Burundi (ADB), a-t-on appris sur place.
Lors de leur présentation, M. Herman Fleer de même que son collègue M. Jua Dai Fleer, propriétaires de l’entreprise Kilimo Kisasa, ont expliqué que les semences néerlandaises protégées par licence ne parviennent pas dans les pays membres de la Communauté Est-Africaine du fait que ces derniers n’ont pas ratifié les accords y relatifs. Pour eux, la faible production de la pomme de terre qui s’observe au Burundi est due à plusieurs causes surtout le non-accès aux variétés de haute performance.
Par conséquent, la culture de pomme de terre ne génère pas des devises alors que le sol burundais est très doué à cette culture. Pour remédier à ces défis, a insisté M. Herman, il faut qu’il y ait établissement d’une ferme-école de culture mécanisée de pomme de terre néerlandaise de haute performance. Mais on devra commencer par des variétés locales et introduire les nouvelles variétés par après, a-t-il laissé entendre. Il a ajouté qu’avec cette approche, il y aura des séances de formation et de démonstration sur les techniques agricoles de pomme de terre mécanisée pour aider la communauté burundaise à accéder facilement aux semences de pomme de terre qui résistent aux maladies.
Lors des échanges, les participants à l’atelier ont démontré les potentialités d’installation de la nouvelle ferme-école. Il s’agit notamment des terres arables qui sont vierges, de la disponibilité des services d’Etat et d’encadrement qualifiés et expérimentés, de l’existence des entrepreneurs semenciers privés, la volonté politique d’encourager et favoriser les initiatives des entreprises privées, la diversité des zones agro-climatiques, le marché intérieur garanti, etc.
S’agissant des défis qui se font observer dans la chaîne de production des semences de pomme de terre, ils ont fait noter le manque de mécanisation agricole, l’insuffisance des semences à courte dormance, l’absence des sociétés d’assurance agricole, le manque de connaissance dans la gestion post-récolte, la chaîne semencière non solide ainsi que le manque d’infrastructures de conservation et de transformation de la récolte.
De tout ce qui précède, les participants à l’atelier ont salué le projet d’installation de la ferme-école de culture mécanisée de pomme de terre néerlandaise de haute performance d’autant plus que la certification des semences de pomme de terre date de 2013, d’où les producteurs semenciers sont à un nombre insuffisant. Ils se disent confiants qu’avec la ferme-école, il y aura augmentation de différentes variétés performantes de semences dont les burundais ont besoin. Dans cette optique, ils ont invité les concepteurs du projet de travailler main dans la main avec les institutions tant étatiques que privées pour aboutir à leurs attentes.