BUJUMBURA, 19 fév (ABP) – La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), a procédé, lundi le 19 février 2024, à l’hémicycle de Kigobe, à la présentation du rapport annuel d’activités, exercice 2023.
Dans le volet en rapport avec la promotion des Droits de l’homme, la CNIDH a tenu des différents ateliers de sensibilisation de différents acteurs, selon le président de la CNIDH, Dr. Sixty Vigny Nimuraba. Il a entre autres souligné l’atelier de sensibilisation des présidents des tribunaux de résidence, l’atelier d’échanges sur le rôle des leaders religieux dans la protection et la promotion des droits de l’homme, l’atelier de sensibilisation sur l’autonomisation des jeunes rapatriés, l’atelier sur la stratégie nationale de réintégration socio-économique des personnes sinistrées et d’inclusion de la communauté minoritaire Batwa au Burundi, etc.
Par ailleurs, la CNIDH a effectué 51 visites dans les prisons et centres de rééducation des mineurs en conflit avec la loi. Des fois, ces visites ont été effectuées conjointement avec les représentants des parquets de base, les parquets généraux ainsi que les responsables des établissements pénitentiaires.
Pour les visites effectuées dans les prisons, le président de la CNIDH a indiqué que sur un total de 4714 personnes (dont 4007 hommes, 406 femmes, 277 garçons et 24 filles mineures) qui étaient détenues dans différents cachots du pays et à différents moments, 1327 personnes (dont 1053 hommes, 147 femmes, 120 garçons et 7 filles) ont été remises en liberté grâce à ces visites. Ce qui représente environ 28,15% des personnes qui étaient en détention, a fait remarquer Dr. Nimuraba.
S’agissant de conditions de vie dans les 11 prisons du pays, Dr Nimuraba a indiqué qu’avec leur capacité d’accueil de 4294 prisonniers, les 11 établissements pénitentiaires du Burundi hébergeaient, au 31 décembre 2023, 13.565 personnes dont 6794 condamnés et 6771 prévenus, soit un taux d’occupation de 316%, sans compter les nourrissons vivant avec leurs mères.
En plus d’un important mouvement d’entrée, dû en partie au recours inopportun à la détention préventive même pour les infractions moins graves, M. Nimuraba a déclaré que les causes de la surpopulation carcérale sont entre autres liées à la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires, le recours intempestif en appel contre des décisions en liberté, etc.
Selon le président de la CNIDH, le respect de la loi par toutes les parties prenantes peut contribuer à la réduction de la population carcérale ; y compris la libération des détenus ayant purgé leur peine et ceux acquittés, la libération conditionnelle et la grâce présidentielle.
Notons qu’au cours de l’exercice 2023, 134 prisonniers présentant une déficience mentale ont été identifiées par la CNIDH, a signalé le président du CNIDH.