PEKIN, 17 avr (ABP) – Le leadership du Parti communiste chinois (PCC) et l’unité du peuple chinois pourraient constituer une référence utile aux pays africains pour stimuler leur propre développement, a suggéré Gao Xiang, président de l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS : Chinese Academy of Social Sciences) et de l’Académie chinoise de l’histoire (CAH : Chinese Academy of History), mardi, à Pékin. C’était à l’occasion de l’ouverture de la troisième conférence sur le dialogue entre les civilisations sino-africaines, qui s’est tenue sous le thème « Héritage, partage, développement : Vers une communauté Chine-Afrique de haut niveau avec un avenir partagé ».
À cet effet, ce responsable de l’enseignement supérieur a cité le président Xi Jinping qui, dans sa lettre du 9 avril 2019 à l’occasion de l’inauguration de l’Institut Chine-Afrique (CAI: China-AfricaInstitute), a souligné que les efforts de la Chine et de l’Afrique pour approfondir l’amitié traditionnelle, dynamiser les échanges et la coopération, et le renforcement de l’apprentissage mutuel entre les civilisations seront bénéfiques non seulement aux peuples chinois et africain, mais contribueront également davantage à la paix et au développement dans le monde.
Le président Xi Jinping a ajouté dans sa lettre que la création de l’Institut Chine-Afrique est une étape concrète pour accroître les échanges entre les peuples ; une partie importante de la décision.
Gao Xiang a fait savoir qu’en tant que groupe de réflexion national visant à promouvoir l’apprentissage mutuel entre les civilisations chinoise et africaine, le CAI a toujours été guidé, au cours des cinq années qui ont suivi sa création, par le contenu précieux de la lettre de félicitations du président Xi Jinping .Le CAI a fait une série de réalisations innovantes en matière de recherche économique, d’échanges externes et de formation des talents sur base de la plateforme académique et des ressources humaines de la CASS. Il a ajouté que la conférence sur le dialogue entre les civilisations sino-africaines constitue une plateforme d’échanges entre la Chine et l’Afrique mise en place par le CAI.
« Face aux changements historiques et aux questions de l’époque, l’Initiative de civilisation mondiale (ICM) avancée par le président Xi Jinping en mars 2023 montre la sagesse chinoise et apporte des solutions aux défis mondiaux, et souligne la responsabilité de la Chine en tant que forceimportante pour la paix et la stabilité », a souligné le président de la CASS, ajoutant que cette initiative s’enracine dans la longue histoire de la civilisation chinoise et prône l’égalité, l’apprentissage mutuel, le dialogue et la tolérance entre les différentes civilisations.
Selon lui, il est nécessaire de mener un dialogue et des recherches approfondies sur la coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant entre la Chine et l’Afrique dans la nouvelle ère, d’explorer de nouvelles opportunités et de renforcer les domaines de coopération tels que l’échange d’expériences, la gouvernance, la modernisation agricole, l’industrialisation, la diversification économique et la formation de nouvelles forces productives.
Etant donné que le thème de cette conférence sur le dialogue entre les civilisations sino-africaines souligne les enjeux qui sont au centre du développement durable, Mme Sweta Saxena, chef de cabinet de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a, dans son discours de circonstance, mis un accent particulier sur la pauvreté, qui constitue l’un des plus grands obstacles à la réalisation du développement durable et prive également les gens de leur dignité pour mener une vie décente et épanouissante. En effet, l’élimination de la pauvreté est un objectif international depuis 75 ans, et l’Agenda de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, adopté en 2015, a également pour première priorité l’objectif « Pas de pauvreté », a-t-elle fait remarquer.
Ainsi, la question de Mme Sweta était de savoir ce que tout un chacun a fait jusqu’à présent pour éradiquer la pauvreté. Elle a donné l’exemple de la Chine, qui a enregistré une croissance économique rapide au cours des trois dernières décennies et qui a réussi à sortir sa population de l’extrême pauvreté ; ce qui offre espoir et conseils à l’Afrique car, a-t-elle expliqué, à l’heure actuelle, l’Afrique possède tous les ingrédients pour réussir ; c’est-à-dire, 65 % des terres arables mondiales ; 40 % du potentiel mondial d’irradiation solaire ; 30 % des réserves minérales mondiales ; 71 % de la production mondiale de cobalt et 77 % du platine mondial. « Un continent si riche ne peut se permettre à quiconque d’être pauvre. Ainsi, il a besoin d’un leadership inspirant, des institutions inclusives et de politiques économiques et sociales qui garantissent une mobilité sociale ascendante pour les générations actuelles et futures », a-t-elle souligné
Pour sa part, le représentant permanent de l’Union africaine (UA) en Chine, M. Rahamtalla M. Osman, a souligné après avoir félicité le CAI qu’au cours des cinq dernières années, ce dernier a apporté des contributions importantes à la promotion de la coopération entre l’Afrique et la Chine, à l’approfondissement de l’apprentissage mutuel entre les civilisations chinoise et africaine et au renforcement de la compréhension mutuelle et de l’amitié entre les deux peuples à travers ses activités académiques riches et diversifiées et ses résultats de recherche fructueux. Il a rassuré que l’UA est disposée à continuer à maintenir de bonnes relations de coopération avec le CAI et à faciliter les échanges et la coopération entre les groupes de réflexion chinois et africains.
« Le dialogue facilite une compréhension efficace, le respect mutuel et la coopération entre différentes cultures et sociétés, apportant ainsi plus de paix, de tranquillité et de progrès au monde. Grâce au dialogue et aux échanges, les gens peuvent apprendre des uns des autres, dissiper les stéréotypes et les malentendus et travailler ensemble pour résoudre les problèmes et défis communs. Etant donné que l’Afrique et la Chine s’unissent pour avancer vers une communauté de haut niveau avec un avenir partagé, un tel dialogue est indispensable », a-t-il indiqué.
Ces dernières années, a-t-il ajouté, l’UA et ses Etats membres ont manifesté une attention considérablement accrue à la protection et à la conservation du patrimoine culturel africain, laquelle attention est devenue une manifestation importante de la stratégie de développement indépendant de l’Afrique dans le domaine culturel. Pour encourager la diversité culturelle, favoriser les industries de la créativité et protéger le patrimoine culturel immatériel, l’UA et ses Etats membres ont adopté une série de politiques, démontrant la confiance, l’autonomie et l’esprit d’auto-amélioration de l’Afrique en matière de culture.
Le développement indépendant de la culture africaine est un processus complexe et diversifié impliquant une coalition entre les nations, les sociétés et les individus africains, englobant des aspects tels que la langue, les arts, la musique, la danse, la littérature, les coutumes traditionnelles et les systèmes de croyance. Il constitue un moteur intrinsèque de la Renaissance culturelle africaine (ACR: African Cultural Renaissance).
Dans le cadre de « l’Agenda 2063 » de l’Union africaine, la création d’une « Afrique dotée d’une identité culturelle forte, d’un patrimoine, de valeurs et d’une éthique communes » est l’une de ses sept visions majeures. Pour y parvenir, l’UA s’est fixé des objectifs pour mettre en valeur l’ACR et a identifié trois domaines prioritaires à savoir les valeurs et idéologies panafricaines, les valeurs culturelles et l’ACR, a révélé le représentant permanent de l’UA en Chine, tout en estimant que cela s’aligne étroitement au thème du dialogue proprement dit sur les civilisations et continuera à être au centre des futurs dialogues entre les civilisations sino-africaines.
Il convient de signaler que les journalistes stagiaires en provenance des différents pays africains, encadrés par le Centre international de communication de la presse de Chine (CIPCC : China International Press Communication Center), ont également participé à la troisième conférence sur le dialogue entre les civilisations chinoise et africaine. Plus de 100 participants dont les étudiants-boursiers chinois et africains, les diplomates, les représentants des médias et les étudiants africains en Chine ont répondu présents à ce rendez-vous. Auparavant, ces journalistes africains ont effectué une visite guidée dans les enceintes du CAI.