BUJUMBURA, 23 avr (ABP) – L’ambition du Burundi de devenir « un pays émergent en 2040 et développé en 2060 » démontre l’engagement du gouvernement à assurer le bien-être de la population. Pour que cette vision devienne une réalité, le changement social et comportemental de la population doit être prioritaire, a indiqué le directeur du Centre de l’enseignement des métiers (CEM) en zone Kinama de la mairie de Bujumbura, M. Désiré Bampamenyo.
Selon lui, l’offre d’une formation de qualité et l’insertion socioprofessionnelle et économique des jeunes constituent le fondement de l’émergence et du développement du pays. « Les Burundais pensent que les gens s’orientent vers les métiers après avoir échoué dans d’autres activités. Les pays développés le sont grâce aux métiers qui ont été promus. Il n’y a pas de développement du pays sans les métiers », a signalé M. Bampamenyo, précisant que ce centre de formation professionnelle compte cinq filières, dont la couture, la menuiserie, la soudure, la bureautique et l’hôtellerie.
Le directeur du CEM de Kinama a aussi fait remarquer qu’au Burundi, les métiers ne devraient pas être méprisés. Ils doivent plutôt être encouragés, a-t-il estimé. D’après lui, la formation aux métiers est souvent considérée comme une formation réservée aux jeunes moins intelligents alors qu’au contraire, elle constitue une piste privilégiée pour lutter contre le chômage. Elle permet l’auto-emploi des jeunes et le développement de l’économie du pays, d’où l’émergence et le développement du Burundi », a-t-il dit.
Les centres professionnels ont aussi le mérite d’aider le Burundi à faire évoluer sa société vers l’émergence et le développement. Actuellement, le CEM de Kinama organise des journées portes-ouvertes pour changer les mentalités de la population et lui faire aimer les métiers. Par ailleurs, 564 jeunes qui ont été formés dans ce Centre de formation professionnel ont déjà créé des emplois et subviennent aux besoins de leurs familles.
Ce geste de changement social de ces lauréats est un bon signe de l’émergence et du développement du Burundi, a affirmé M. Bampamenyo, exhortant ainsi tous les jeunes à éviter les ligalas et s’intéresser plutôt à l’enseignement des métiers pour subvenir aux besoins de leurs familles et développer le pays.
Fabien Vyizigiro, un riziculteur de la province Bubanza (nord-ouest du Burundi), note que tous les citoyens devraient s’impliquer activement pour faire du Burundi un pays émergent et développé. L’agriculture, qui fait vivre plus de 95% de la population burundaise et constitue le principal pilier de l’économie burundaise, devrait être modernisée pour accroître la production, a-t-il souhaité.
La culture rizicole a permis à M. Vyizigiro d’acheter un moulin à riz à Bujumbura. Il a ainsi pu donner du travail à plus de 30 personnes.
Pour enfoncer le clou, M. Vyizigiro n’a pas manqué de rappeler que pour atteindre l’émergence et le développement du Burundi, la population est appelée à changer de comportement en s’efforçant de soutenir les projets de développement qui contribuent à la sécurité alimentaire.