BUJUMBURA, 24 avr (ABP) – Le chemin qui mène vers l’émergence et le développement du Burundi implique nécessairement le changement de mentalité et de comportement. La population doit développer un sens élevé du travail, de discipline et de rigueur. Cela a été affirmé par Alain Ndikumana, chef du bureau d’études stratégiques et de développement (BESD) à la présidence de la République du Burundi, lors d’une interview qu’il a accordée à l’ABP mardi, le 23 avril 2024.
Selon M. Ndikumana, le gouvernement du Burundi doit d’abord savoir comment bien élaborer ses projets de développement via le schéma planification-programmation- suivi- évaluation. Il a salué la nouvelle réforme de budget programme.
Les Burundais doivent aussi augmenter la production 15 fois de plus qu’ils ne produisent aujourd’hui, a-t-il indiqué, expliquant que la vision 2040 « Burundi pays émergent et 2060 Burundi pays développé » prévoit que chaque citoyen produise au moins 2000 dollars par an. Pour cette raison, ils doivent aussi augmenter les heures de travail.
Les fonctionnaires doivent être assidus au travail pour être productif au lieu de fixer l’attention sur l’heure de rentrer. Ces derniers sont aussi appelés à faire d’autres travaux de développement en dehors des heures de travail comme l’agriculture, élevage et autres, pour augmenter la production. Dans le domaine agricole, il faut que les agriculteurs appuyés par l’Etat, abandonnent l’agriculture de subsistance pour pratiquer de l’agriculture moderne plus productive, créatrice de richesse, garantissant la sécurité alimentaire et qui contribue à l’industrialisation. Il faut cultiver toutes les saisons même pendant la saison sèche en pratiquant l’irrigation.
Selon le chef du BESD, il faut que les Burundais planifient les naissances pour diminuer la croissance démographique qui est galopante. Il a expliqué que selon les résultats de l’enquête démographique de santé (EDS III 2016-2017), le taux de fécondité pour la femme burundaise s’estime à 6 enfants par femme, mais l’émergence prévoit 3 enfants par femme en 2040 et le Burundi développé prévoit 2 enfants. Pour y arriver, il doit y avoir un changement de comportement de la part des citoyens burundais.
Les jeunes qui constituent le Burundi d’aujourd’hui et de demain doivent aussi s’atteler énergiquement aux travaux de développement en élaborant leurs projets d’auto développement, au lieu de penser qu’ils seront embauchés par l’État. Ils sont aussi appelés à ne pas sous-estimer les emplois parce que même les petits emplois génèrent des revenus.
Pour le président du conseil national de la jeunesse, Dr Thierry Ingabire, les jeunes constituent une force au moment où ils représentent plus de 70%. Ceux qui s’adonnent aux stupéfiants ou à d’autres comportements nuisibles à la société, doivent couper court avec ces mauvaises attitudes pour faire des travaux de développement. Dr Ingabire n’a pas manqué de signaler que l’électricité et l’internet en quantité insuffisante sont des défis qui handicapent le développement des jeunes.
De son côté, la directrice de l’égalité de genre au ministère en charge du genre, Mme Donavine Niyonsaba a indiqué que les femmes sont piliers du développement. Elles doivent faire des projets de développement en travaillant ensemble dans des coopératives. Les femmes sont capables, elles doivent aussi développer l’estime de soi au lieu de penser qu’il y a des travaux réservés aux hommes seulement.
Les jeunes filles doivent elles aussi poursuivre des études longues pour avoir des diplômes de haut niveau.