BUJUMBURA, 19 avr (ABP) – Le délégué du Secrétaire exécutif permanent du Conseil national de lutte contre le Sida (SEP/CNLS), Richard Manirakiza a procédé, jeudi le 18 avril 2024, à l’ouverture d’un atelier de finalisation et validation du programme conjoint d’appui du système des Nations Unies sur le VIH 2024-2027, organisé par l’ONUSIDA, en collaboration du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida.
Manirakiza a indiqué que le programme conjoint 2024-2027 a pour but de contribuer à réduire les inégalités et combler les écarts pour mettre fin au Sida en tant que menace pour la santé publique au Burundi, en réduisant les nouvelles infections, les décès et discriminations et/ou stigmatisation, d’ici 2027.
Il a rappelé que le gouvernement du Burundi a fait sien l’objectif 95%-95%-95% c’est-à-dire que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 95% d’entre elles reçoivent un traitement antirétroviral et 95% de celles-ci aient une charge virale, trop ambitieux de l’ONUSIDA, visant le contrôle de l’épidémie du SIDA à l’horizon 2030.
A cet effet, M. Manirakiza a précisé que selon l’étude démographique de santé, le taux de séroprévalence au niveau de la population générale est passé de 6% en 2002, à 3 ,6% en 2007, puis à 1,4% en 2010 et a atteint 0,9% en 2017. Cette étude révèle qu’il y a une tendance à la féminisation de l’épidémie du fait qu’au moment où le taux de séroprévalence chez le sexe féminin est de 1,2%, il est 0,6% chez le sexe masculin, a-t-il ajouté. Le taux de séroprévalence dans les agglomérations urbaines est de 2,5% alors qu’il est de 0,7% en milieu rural.
Concernant le plan stratégique national de lutte contre le VIH 2023-2027, la prévalence de l’infection au VIH a augmenté entre 2013 et 2021 parmi les trois populations clés, passant de 21,3% à 30,9% chez les professionnelles du sexe, de 4,6% à 5,9% chez les homosexuels et à 15,3% chez les usagers de drogues injectables.
A cette occasion, il a interpellé tout en chacun à contribuer à l’amélioration de l’accès des enfants de moins de 14 ans aux services de traitement et suivi, tout en invitant les participants à rehausser le taux de consultation prénatale précoce, le dépistage au VIH chez la femme enceinte, la liaison aux soins et la continuité des soins et du traitement. D’après M. Manirakiza, chacun doit redoubler d’efforts pour atteindre les plus pauvres et les femmes les plus marginalisées sans oublier de renforcer la participation des hommes à des programmes de dépistage et de conseil afin de mettre un accent particulier sur l’éducation des orphelins et enfants vivant avec le VIH/SIDA.
Le délègue du SEP/CNLS a invité l’ONUSIDA à contribuer à la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes qui persistent dans notre société et qui agissent comme les déterminants puissants dans la santé de la population, sachant que la discrimination et la stigmatisation à l’égard des personnes vivants avec le VIH est plus accentuées chez les femmes et les filles.
La directrice pays ONUSIDA, Mme Marie Margarete Molnar Ako a fait remarquer que le Burundi fait face à de multiples crises qui impactent la riposte au VIH notamment la pandémie de covid-19, les changements climatiques avec des répercussions dramatiques autant que de spécificités à prendre en compte dans le programme conjoint. Le programme conjoint d’appui du système des Nations unies sur le VIH 2024-2027 est une opportunité d’accompagner le pays à atteindre ses cibles et réaliser pleinement l’objectif de développement durable en complétant l’action des acteurs et partenaires qui viennent en appui au gouvernement du Burundi pour lutter contre le Sida en tant que menace de la santé publique.
Le consultant Dr Longin Gashubije a indiqué que d’ici 2027, 95% de la population cible auront accès équitable aux services de prévention, de prise en charge et de suivi et les solutions maximisées dans les provinces de Kirundo, Gitega, Makamba, Ngozi, Muyinga et Bujumbura Mairie , la rééducation de la morbi-mortalité liées au VIH SIDA/IST, amélioration de l’environnement liée au droits humains et aux genres pour relever les barrières de l’accès aux services de prévention et de prise en charge du VIH, des IST et des HV y compris la suppression des coûts ainsi que le renforcement de la bonne gouvernance pour maintenir les performances, l’efficience, la redevabilité et la durabilité de la réponse nationale au VIH catastrophiques.