BUJUMBURA, 6 mai (ABP) – Les députés se sont réunis lundi le 6 mai 2024, en séance plénière, à l’hémicycle de Kigobe, pour analyser et adopter trois projets de loi à savoir le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord général de coopération entre le gouvernement du Burundi et le gouvernement de Gabon, le projet de loi portant ratification de l’accord relatif à la coopération en matière de la main d’œuvre entre les deux gouvernement et celui portant ratification par la République du Burundi de l’accord commercial entre le Burundi et le Gabon.
Concernant le premier projet de loi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, M. Albert Shingiro, a indiqué que cette coopération s’inscrit dans le cadre de la diplomatie traditionnelle des Etats. Cette dernière, a-t-il ajouté, est un cadre et un instrument des négociations commerciales, où elle participe à la protection et à la valorisation des intérêts publics et privés d’une nation.
Il a fait savoir que cet accord vient remplacer et abroger l’accord général de coopération signé en 1975, en vue de l’adapter aux réalités actuelles, précisant que ces deux gouvernements sont animés de la volonté de resserrer les liens d’amitié et de fraternité qui unissent le peuple burundais et le peuple gabonais, conscients de la nécessité d’ouvrir pour les deux pays, une nouvelle ère de coopération en vue de se développer dans différents domaines.
Le ministre Shingiro a aussi fait remarquer que ces gouvernements désirent développer les relations entre leurs pays conformément au respect des principes de l’égalité en droit, et de la souveraineté dans le cadre des objectifs définis par la charte des Nations Unies et de l’Organisation de l’Union Africaine.
En matière de la main d’œuvre, le ministre Shingiro a affirmé que les mouvements de la migration de main d’œuvre peuvent avoir un impact important sur le bien-être social et économique de des pays d’origine, de transit et de destination. Il a indiqué que les pays d’origine, là où c’est bien coordonné, profitent des flux d’envoi de fonds et du transfert d’investissements, de technologie et de compétences essentielles, lors du retour des migrants au terme de leur prestation.
Alors que les travailleurs migrants contribuent à la croissance et au développement de leurs pays de destination et d’origine, le ministre Shingiro a fait savoir que le processus de migration implique des défis complexes en termes de gouvernance, de protection des travailleurs migrants, de liens entre migration et développement, et de coopération internationale.
Le gouvernement du Burundi conscient des avantages de la migration, mais aussi soucieux de relever les défis qui se posent, est à l’œuvre pour réguler ce mouvement de main d’œuvre à travers un cadre légal juridiquement contraignant avec les pays de destination, pour l’intérêt des migrants et des employeurs, a signalé le ministre Shingiro.
Concernant un accord de coopération dans le domaine commercial, le ministre Albert Shingiro a rassuré que cet accord a pour vocation de promouvoir et d’intensifier les relations commerciales au profit des deux pays et peuples frères. Il a ajouté qu’il va ouvrir des perspectives toutes nouvelles aux échanges entre le Burundi et le Gabon en apportant aux exportateurs et/ou aux importateurs une garantie d’un environnement transparent.
Il a précisé que la signature de cet accord commercial contribuera au développement économique de ces deux pays, qui ont des intérêts communs car, il s’agit d’un texte qui met en place un cadre juridique fondé sur les principes d’équité et de réciprocité.
En ratifiant cet accord, a-t-il souligné, le Burundi aura en outre, accru et intensifié le commerce intra-africain et la coopération économique dans l’esprit du Plan d’Actions de Lagos adopté en avril 1980 et la zone de libre-échange continentale africain, ZLECAF que le Burundi a déjà ratifié.
Pendant les échanges, les députés ont voulu savoir sur l’avantage que le Burundi va de l’accord qui concerne la main d’œuvre. Le ministre Shingiro leur a répondu qu’il y aura beaucoup d’avantages, signalant qu’en Arabie Saoudite, pour 4000 travailleurs burundais, le pays a déjà enregistré 5.000.000 de dollars américains Il a également indiqué que les portes sont ouvertes non seulement pour les agriculteurs mais aussi aux instruits ou non, compétents dans les autres filières notamment la soudure, la menuiserie.