BUJUMBURA/GITEGA/RUMONGE, 4 mai (ABP) – Le Burundi s’est joint au reste du monde pour célébrer le 3 mai 2024, la journée internationale de la liberté de la presse.
En Mairie de Bujumbura, cette journée a été célébrée à la Maison de la presse. Dans son allocution de circonstance, l’Assistant du Ministre en charge de la communication, Thierry Kitamoya a relevé que cette journée est toujours une occasion de faire le bilan. Au moment où cette journée est dédiée à la réflexion sur les changements climatiques et ses conséquences sur la vie de la population, M. Kitamoya a fait savoir que la contribution des professionnels des médias à la sensibilisation de la population sur les pratiques et décisions à prendre en cette période cruciale, est très importante.
L’assistant du Ministre a par ailleurs fait savoir que le gouvernement tient à cœur la liberté des journalistes à exercer leur métier dans la quiétude. Pour ce faire, il a annoncé que les décideurs politiques vont se pencher sur la révision de la loi sur presse, une révision proposée par le ministère de tutelle.
La présidente de la Maison de la presse, Mme Mireille Kanyange a, pour sa part, relevé une série de défis dont font face les professionnels des médias. Il s’agit entre autres des pressions politiques et économiques, de l’accès limité aux sources de l’information, de l’absence de contrat de travail, de l’absence de sécurité sociale, de la vétusté du matériel. Elle a par ailleurs souligné que l’inexistence d’une association de tous les journalistes constitue un frein quand il s’agit de réclamation en cas de litiges judiciaires quand les journalistes en sont les victimes. Mme Kanyange a saisi l’occasion pour demander que dans les textes de prochaine loi sur la presse en révision, figure les clauses qui garantissent la dépénalisation des délits de presse, l’accès facile aux sources d’information surtout les pouvoirs publics. Mais également qu’il soit tenu en considération du genre, afin que la femme puisse jouir d’une représentativité équivalente à celui de l’homme dans les organes de presse.
En province Gitega, les journalistes œuvrant dans cette province, sur appui de l’association des femmes journalistes au Burundi, se sont joints aux autres journalistes du monde entier pour célébrer la journée mondiale dédiée à la liberté de la presse. Lors de cette célébration, les échanges ont porté sur l’état des lieux de la liberté de la presse à Gitega et la confraternité des journalistes œuvrant dans cette province.
Les journalistes ont salué les détenteurs de l’information qui les accueillent favorablement. Ils ont également indiqué que le métier du journalisme est handicapé par plusieurs obstacles notamment la pression économique sur les organes de presse, balise politique sur les détenteurs ou sources de l’information, la prolifération des médias, le manque des formations pour les journalistes nouveaux, etc.
Partant de ces défis, les journalistes œuvrant dans la capitale politique du pays se sont convenus de mettre en place un cadre d’échanges pour le renforcement des capacités et l’affermissement de la confraternité. Ils ont également souhaité qu’il y ait la décentralisation du Conseil National de la Communication (CNC) et la mise en place d’une branche de la maison de presse à Gitega afin de bénéficier des formations de la même façon que les journalistes œuvrant dans la capitale économique du Burundi.
En rapport avec l’affermissement de la confraternité, ces journalistes se sont convenus de se respecter et de respecter les autres suivant les lignes éditoriales de leurs médias et de partager les connaissances en rapport avec le métier du journalisme. La séance d’échanges a été bouclée par le partage d’un verre.
En province Rumonge, les journalistes de la région du sud du pays se sont rencontrés à Rumonge pour célébrer la journée internationale de la liberté de presse. Cette journée a été une occasion pour les journalistes présents d’échanger sur la situation de la liberté de presse. Les interventions fournies par les participants ont montré que la liberté de presse connait des obstacles. Elle est quelque fois limitée et des journalistes sont souvent victimes des poursuites judiciaires, procès ou condamnations alors qu’ils exerçaient leur profession.
La naissance des organes de presse avec des moyens financiers limités constitue également un problème pour la liberté de la presse. Ces médias ne sont pas à mesure de rémunérer leurs employés et qu’un journaliste sans rémunération est facile à manipuler, ont-ils soulevés. Le refus des responsables des services provinciaux à fournir de l’information a été aussi signalé comme frein pour la liberté de presse. C’est dans ce cadre que les journalistes participant aux échanges ont demandé à l’administration représentée par l’administrateur de la commune Rumonge et le président du conseil communal de Rumonge lors de ce débat, d’organiser à l’endroit des chefs de services provinciaux, des séances de sensibilisation sur l’importance de l’étroite collaboration avec les médias.
L’administrateur de la commune Rumonge, Augustin Minani, a salué le rôle des journalistes en matière de la sensibilisation de la population sur le nécessaire, signalant qu’un journaliste doit se priver de l’ingérence politique pour exercer convenablement sa profession. Si c’est dans le cas contraire, a-t-il précisé, le journaliste est considéré comme étant défaillant, d’où les condamnations. Il n’a pas oublié de rappeler que la période électorale est proche, une période caractérisée selon Minani, par des tentations aux journalistes. Il a conseillé ces derniers d’user la déontologie apprise afin d’éviter toute sorte de manipulation et de garder la neutralité lors du traitement des informations.