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Certaines femmes de Cibitoke se démarquent dans des métiers jadis typiquement masculins

ByAdministrateur

Mai 21, 2024

CIBITOKE, 18 mai (ABP) – Certaines femmes de la province Cibitoke (nord-ouest du Burundi) témoignent de leurs capacités dans des métiers qui étaient dans le temps typiquement masculins. Il s’agit notamment des métiers de maçonnerie, conducteurs de véhicules, lavage de véhicules, coiffeurs et autres.

A titre d’exemple, la plus reconnue à Cibitoke est une femme maçonne du nom de Justine Ntakirutimana, âgée de 52 ans, veuve et mère de six enfants, habitant la colline Cibitoke, à la 8ème transversale de la commune Rugombo. Elle indique qu’elle vient de passer 15 ans à exercer ce métier qui lui fait vivre avec ses enfants et parvient à payer les soins de santé et la scolarité de ses enfants. Cette maçonne, veuve depuis 10 ans, a pu se construire une maison en tôles et s’acheter une autre parcelle. Sur un bâtiment à deux niveaux où l’ABP l’a rencontrée, elle a signalé qu’elle a appris la maçonnerie après avoir constaté que le métier d’aide-maçon, qu’elle avait débuté à exercer, était très fatigant. Elle avoue travailler au même rythme que les hommes.

Avec une somme de 90.000 FBu qu’elle gagne par semaine, elle parvient à payer ceux qui travaillent dans ses champs, mettre en place régulièrement un petit stock, payer les frais scolaires de ses enfants et subvenir à d’autres besoins, a-t-elle confié.

Quant aux risques professionnels et accidents du métier, elle a précisé qu’elle s’est adaptée au fur des jours. Mme Ntakirutimana a signalé qu’elle a déjà formé quatre maçons, dont deux de sexe féminin et deux de sexe masculin. Parmi les contraintes du travail, elle a énuméré les recours de certains maçons voulant la traiter, sans succès, de concubine, des périodes de chômage, le manque d’assurance si elle fait un accident, et d’autres. Elle encourage toutefois les filles et les jeunes femmes à se lancer dans des métiers peu féminisés, comme la maçonnerie, celui de charpentier, celui de chauffeurs, d’électriciens, et pourquoi pas de militaires ou policiers. Comme elle a déjà exercé son métier de maçon dans plusieurs provinces et en RD Congo, Mme Ntakirutimana demande un appui du gouvernement, à travers un emploi, dans un grand projet de construction d’infrastructures pour gagner plus d’argent et former d’autres femmes.