BUJUMBURA, 18 mai (ABP) – La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé vendredi le 17 mai, à Bujumbura, une rencontre avec les partenaires électoraux nationaux sous le thème : » Préparatifs des élections de 2025 : état des lieux et perspectives « .
Le président de la CENI, M. Prosper Ntahorwamiye, a d’ abord rappelé qu’en date du 12 avril 2024, le chef de l’Etat burundais a officiellement lancé la campagne d’éducation civique et électorale pour les élections de 2025. Il a précisé que les échéances électorales de 2025 auront lieu en utilisant la carte nationale d’identité qu’on utilise actuellement parce qu’avec le temps qui reste, la carte nationale d’identité biométrique ne serait pas encore disponible. Il a demandé au ministère en charge de l’Intérieur de faciliter la tâche à ceux qui n’ont pas de carte nationale d’identité pour les avoir dans les meilleurs délais.
Les élections de 2025 auront lieu en tenant compte du nouveau découpage administratif, conformément à l’article 3 de la loi organique N° 1/05 du 16 mars 2023 portant détermination des provinces, des communes, des zones, des collines ou quartiers du Burundi. Les provinces vont passer de 18 à 5, au moment où les communes vont passer de 119 à 42 et les zones de 375 à 451.
Comme les résultats du prochain Recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage ne seraient pas encore validés et proclamés, M. Ntahorwamiye a précisé que la CENI utilisera ce qu’on appelle le taux de croissance naturel de la population, expliquant qu’on va multiplier par 3% les résultats du recensement général de la population de 2008 qui étaient plus de 8 millions d’habitants pour trouver plus de 13 millions d’habitants en 2025.
Concernant les sièges des députés, il a rappelé que l’article 169 de la constitution burundaise prévoit que l’Assemblée nationale du Burundi est constituée
de 100 députés. Dans l’ancien découpage administratif, ces derniers étaient partagés par les 18 provinces. Dans le nouveau découpage administratif où on aura 5 provinces, dont Buhumuza, Bujumbura, Burunga, Butanyerera et Gitega, la CENI a utilisé ce qu’on appelle le quotient électoral pour trouver le nombre de députés à attribuer à chaque province.
La province Buhumuza aura 16 députés, Bujumbura en aura 23, Burunga 17 députés, Butanyerera aura 23 députés et Gitega 21 députés. A ce nombre de députés s’ajoute 3 députés de l’ethnie twa qui seront cooptés pour avoir 103 députés à l’Assemblée nationale.
Le président de la CENI n’a pas manqué de signaler que cette commission se prépare pour la mise en place des Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI). Les partis politiques, la société civile et les confessions religieuses doivent se préparer pour présenter à la CENI les candidats. Chaque parti doit présenter 3 candidats par province. La société civile et les confessions religieuses doivent voir comment se mettre ensemble pour présenter 3 candidats représentants toutes les organisations de la société civile et 3 candidats représentants toutes les confessions religieuses par province. La CENI recevra les dossiers de candidatures des CEPI durant 4 jours, dans la période du 3 au 7 juin 2024. Le candidat doit avoir un diplôme de licence ou de baccalauréat. La CENI se prépare aussi pour la mise en place des centres d’inscription qui deviendront des bureaux de vote.
Concernant le budget, la CENI prévoit un budget de plus de 14 milliards de FBu qui sera étendu sur deux exercices budgétaires.
Lors des échanges, les partenaires électoraux nationaux ont voulu savoir ceux qui apposeront les signatures sur les documents que déposeront les candidats au moment où les responsables des nouvelles provinces et communes ne seront pas encore mis en place. Le président de la CENI a précisé que l’article 7 de la loi précitée précise qu’en attendant l’organisation des élections, les institutions en vigueur restent en fonction. Les participants ont aussi soulevé les inquiétudes en rapport avec le code électoral qui n’est pas encore validé, expliquant que ce dernier peut bloquer leurs préparatifs. Le président de la CENI leur a demandé de ne pas se laisser distraire par le code électoral, mais de l’attendre en étant au travail.