• sam. Juil 6th, 2024

Lancement des débats et recueil d’informations sur le pardon, la réparation et la réconciliation

ByAdministrateur

Juin 10, 2024

GITEGA, 7 juin (ABP) – La Commission Vérité et Réconciliation du Burundi (CVR) a lancé jeudi le 6 juin 2024 à Gitega (centre du pays), la première étape des débats d’échanges et de recueil d’informations sur le thématique : « Pardon, Réparation et Réconciliation », lors d’un atelier que cette commission a organisé au Grand Séminaire de Gitega à l’endroit des administratifs, des religieux, des agents de la sécurité et des leaders des partis politiques œuvrant dans cette province, a appris l’ABP sur place.

Le président de cette commission Pierre Claver Ndayicariye, lors de son discours d’ouverture, a fait savoir que ces débats s’étendront sur toutes les provinces du pays afin de récolter les idées et les opinions des administratifs et leaders politiques sur le pardon, la réparation et la réconciliation, qui vont aider la CVR à dessiner une approche de compréhension plus ou moins partagée du pardon.

M. Ndayicariye a signalé que dans ce processus du pardon, il y a des Burundais victimes qui ont déjà fait un pas et qui ont accordé le pardon aux bourreaux sans que ces derniers aient même demandé le pardon.

Le paneliste Sylvère Ntakarutimana

À ce qui est de la justice, M. Ndayicariye a indiqué qu’il faut comprendre que dans certaines situations, le pardon peut être un élément facilitateur de la réparation et de la réconciliation mais que dans certaines autres situations, la réparation peut faciliter la mise en mouvement du pardon et la réconciliation.

Dans son exposé sur le pardon, le paneliste Sylvère Ntakarutimana a signalé que le pardon est un processus qui prend du temps. Il implique l’abandon d’une réponse négative à un outrage et fait naître une réponse positive envers l’offenseur.

Le pardon, selon Javier Agüero Águila, « n’est ni juste ni digne quand il est appliqué par des instances institutionnelles, quand se déploient des entités politiques et juridiques du pardon dont la nature reste très éloignée de celle de la douleur et de la souffrance des victimes touchées par la barbarie ».

M. Sylvère Ntakarutimana a indiqué qu’il existe deux types de pardon, entre autres le pardon décisionnel (ou cognitif) qui se manifeste extérieurement et le pardon émotionnel, qui au contraire, est un changement intérieur qui modifie les sentiments envers l’offenseur, un pardon dans sa forme la plus authentique et la plus aboutie.

Il a, en outre, signalé que pour pardonner, la victime doit reconnaître la blessure subie, faire le deuil de la perte subie et faire le tri des responsabilités. M. Ntakarutimana a également signalé que dans le processus de pardon, on doit remettre la dette et qu’aucune offense n’est impardonnable, mais qu’il y a aujourd’hui des crimes graves qui sont considérés par une certaine opinion internationale comme étant graves, imprescriptible et impardonnable tels que le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerres.