BUJUMBURA, 15 juin (ABP) – Le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme a organisé depuis jeudi le 13 juin les travaux de deux jours d’une retraite sur les états généraux du secteur du transport et de la sécurité routière au Burundi, a constante l’ABP sur place.
Dans son mot de circonstance, le ministre en charge du Transport, Mme Marie Chantal Nijimbere, a fait savoir que ces assises des états généraux sur le transport et la sécurité des usagers s’avèrent une étape importante en vue de développer un environnement favorable aux affaires dans le domaine du transport multimodal et de sécurité des usagers. En outre, ces assises des états généraux sur le transport leur offrent une opportunité de dialogue social et de diagnostic sur l’aspect économique, social et environnemental pour un développement multimodal du secteur des transports dans le strict respect de l’art et la sécurité des usagers.
Selon elle, le secteur des transports connait des avancées écologiques et numériques au niveau mondial. Le Burundi reste ainsi engagé à s’aligner dans ce mouvement vers la mobilité électrique et la transformation numérique dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serres et de prévention des risques aux changements climatiques et pandémiques liés à la pollution atmosphérique, a souligné le ministre Nijimbere. Mais également, a-t-elle signifié, le gouvernement travaille sur des politiques concrètes d’adaptation et d’intégration des solutions numériques dans tous les secteurs de production ou de services, y compris le transport et la logistique. Ce qui, par ailleurs, s’aligne à la vision du Burundi pays émergent en 2040 et développé en 2060, a-t-elle renchéri.
Mme Nijimbere a, à cet effet, signalé que l’atteinte de la vision du gouvernement passera sans doute par le développement des infrastructures d’appui à la production, y compris les infrastructures de transport multimodal, pour faciliter la libre circulation des personnes, des biens et des services et, par conséquent, augmenter les échanges commerciaux entre le Burundi et ses partenaires. Elle a ainsi interpellé tout un chacun de saisir cette opportunité afin de mettre en place toutes les recommandations, que ce soit dans les secteurs de transport routier, aérien, maritime et ferroviaire, afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des tous les modes de transport et la sécurité des usagers et des passagers.
Au cours des différentes présentations, le représentant du ministère en charge de la Sécurité publique, le Colonel de police Désiré Niyongabo, qui a exposé sur l’état des lieux des accidents de la route et perspectives, a indiqué que la situation des accidents de la route au Burundi est une préoccupation majeure des gestionnaires de la sécurité, du moment qu’ils sont la source de disparition des vies humaines, occasionnent des blessés conduisant parfois à des handicaps physiques, et causent aussi un préjudice énorme aux revenus des ménages et au trésor public.
Selon lui, les statistiques des accidents enregistrés sur le territoire national au cours des années 2022 montrent qu’au niveau national, on a recensé 6.059 cas d’accidents en 2022 contre 6.742 en 2023 ; il y a eu 802 décès en 2022 contre 601 en 2023, et 3.389 blessés en 2022 contre 3.142 en 2023.
Parmi les principales causes de ces accidents figurent notamment les routes délabrées, avec des nids de poule et/ou glissantes ; l’absence ou insuffisance de la signalisation routière ; l’absence ou le mauvais emplacement des dos d’âne et autres régulateurs ; les tronçons sur de fortes pentes ou tournants dangereux, etc.
Pour relever ces défis, a-t-il affirmé, le ministère en charge de la Sécurité publique va mettre en place un centre opérationnel de surveillance des usagers de la route, mettre en place et réhabiliter les parkings, mener une campagne d’éducation aux règles et bonnes manières de conduite à l’endroit des usagers de la voie publique. Il va aussi sensibiliser la population en général et le conducteur en particulier sur leurs droits.
M. Melchiade Niyonzima, qui a représenté l’Association des transporteurs du Burundi (ATRABU) dans cette rencontre, a signalé que le manque de contrôle de la charge standard reconnu au niveau de l’EAC, l’insuffisance des auto-écoles des chauffeurs de poids lourds, le manque de carburant et le manque des devises sont des défis majeurs routiers. Sur ce, il a recommandé au ministère en charge du Transport de planifier les infrastructures viables et des équipements modernes, et organiser des formations à l’endroit des transporteurs en vue d’échanger sur les réformes réglementaires et institutionnelles nécessaires et adaptés aux systèmes de transport.
Au moment des échanges, les participants ont recommandé que le ministère ayant le Transport dans ses attributions réduise les impôts et taxes payés dans toutes les catégories de transport dont le transport routier, aérien et lacustre. Ils ont aussi plaidé pour la mise en place d’un organe de régulation dans ce secteur transport, l’orientation des frais collectés dans les actions visant à développer ce secteur ainsi que l’amélioration des infrastructures routières. Pour ce qui est de la sécurité routière, ils ont recommandé