BUJUMBURA, 8 juil. (ABP) – L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) a organisé lundi le 8 juillet 2024, à Bujumbura, une conférence de presse sur le renouvellement de l’adhésion du Burundi à la norme « Initiative pour la transparence dans les industries extractive (ITIE) » afin de promouvoir l’industrialisation du secteur minier en étant rassuré de l’existence d’un système solide et plus crédible en matière de collecte et de gestion des revenus issus du secteur.
A cette occasion, le président de l’OLUCOME, M. Gabriel Rufyiri, a fait savoir que la norme ITIE est la référence mondiale en matière de transparence et de redevabilité dans les secteurs pétrolier, gazier et minier qui visent à permettre aux gouvernements, à l’industrie et à la société civile de promouvoir la compréhension de la gestion des ressources naturelles, de renforcer la gouvernance et la redevabilité du secteur public et des entreprises et de fournir les données nécessaires à l’élaboration politique et au dialogue.
Il a, de ce fait, signalé que plus de 50 pays se sont déjà engagés à renforcer la transparence et la redevabilité de la gestion de leur secteur extractif en mettant en œuvre la norme ITIE. Le Burundi a commencé le processus d’adhésion à la norme depuis 2012, a-t-il rappelé, précisant néanmoins qu’il avait abandonné en cours de processus suite à certains intérêts inavoués de quelques individus.
Le président de l’OLUCOME a apprécié la bonne initiative pour le Burundi de reprendre le processus d’adhésion et a fait remarquer que trois pays de la sous-région, à savoir la RD Congo, l’Ouganda et la Tanzanie ont déjà adhéré.
M. Rufyiri a indiqué que les ressources naturelles comme le pétrole, le gaz, les métaux et les minerais appartiennent aux citoyens d’un pays, raison pour laquelle il a suggéré d’extraire ces ressources car, a-t-il expliqué, l’extraction de ces dernières peut favoriser la croissance économique et le développement social.
Selon lui, une étude des experts indépendants a montré que si le Burundi exploitait et commercialisait convenablement ses minerais, les revenus issus de ces derniers pourraient représenter 30% du Produit intérieur brut (PIB), ce qui fait que le Burundi pourrait atteindre les objectifs de la vision 2040-2060, a-t-il estimé, avant de révéler que les taxes sur les importations et celles sur les minerais pourraient procurer beaucoup d’avantages.
M. Rufyiri a mentionné les étapes principales pour adhérer à l’ITIE, à savoir l’engagement de l’Etat, l’engagement des entreprises, l’engagement de la société civile, la constitution d’un groupe multipartite, l’accord sur un plan de travail et un cycle de suivi de l’ITIE. Cette norme, a-t-il souligné, est supervisée par le Conseil d’administration international de l’ITIE qui réunit les représentants de gouvernements, d’entreprises et de la société civile pour garantir la pleine transparence de la gestion de leurs richesses naturelles. Ainsi, a-t-il dit, l’adhésion du Burundi à l’ITIE est l’une des meilleures solutions pour accroître la crédibilité, la confiance vis-à-vis de la population, des partenaires et des parties prenantes dans le secteur, pour appuyer les mécanismes de gestion dans ce secteur et pour lutter contre les fuites minières. Le président de l’OLUCOME a, enfin, demandé au gouvernement du Burundi de mettre en avant la bonne gouvernance et la transparence pour extraire ces minerais afin de faire sortir le pays de la pauvreté. Il faudra aussi promouvoir la bonne gouvernance dans le secteur des industries extractives, a-t-il suggéré.