BUJUMBURA, 20 sept (ABP) – Le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), M. Gabriel Rufyiri a animé jeudi le 19 septembre 2024, une conférence de presse pour présenter les résultats d’analyse sur l’impact de la pénurie des devises et de la carence des produits de première nécessité au Burundi, a constaté l’ABP sur place.
Rufyiri a fait remarquer que le taux de change des devises monte en flèche jusqu’à l’heure actuelle tant sur le marché officiel qu’au marché noir au Burundi. Et d’ajouter que cette situation de pénurie des devises provoque une rareté des produits de première nécessité dont le carburant, le sucre, l’engrais, le ciment, les produits BRARUDI, les produits pharmaceutiques ainsi que les fertilisants.
D’après Rufyiri, cette situation limite la capacité du pays d’engager des investissements pour relever et diversifier son économie.
Rufyiri a également précisé que l’OLUCOME a fait l’analyse sur l’impact de la pénurie des devises et de la carence des produits de première nécessité au Burundi, en vue de contribuer dans la recherche des solutions face à cette situation. En effet, cette analyse montre que les échanges commerciaux ont toujours été dominés par les importations, faisant ainsi du pays un importateur net vis-à-vis du monde et les importations burundaises se négocient en devises qui sont converties en monnaie locale au taux de change actuel, a-t-il annoncé
Il a signalé le taux de change du 19 septembre 2024, où un dollar américain (USD) s’achetait 2900 BIF sur le marché officiel contre 7000 BIF sur le marché officieux. Cependant, au mois de mars 2013, l’USD s’achetait 1608 BIF. Ainsi, a-t-il poursuivi, de mars 2013 à septembre 2024, il y a eu une dépréciation monétaire de l’ordre de 335,5% sur le marché parallèle et de 80,3% sur le marché officiel.
Concernant le rapport de PAM, le président de l’OLUCOME a également signalé que les prix des denrées alimentaires au niveau national sont restés supérieurs aux moyennes sur cinq ans mais ont suivi une baisse saisonnière de la période post-récolte et sont restés stables par rapport à l’année précédente, soutenus par des stocks alimentaires proches de la moyenne de la saison 2024 culturale B.
A l’exception des pommes de terre dont le prix a augmenté d’environ 10% rapport à l’année dernière, les prix des autres produits de base ont fluctuée de -10 à 10 % par rapport aux prix de l’année dernière, mais étaient de 20 à 50 % supérieurs aux moyennes sur cinq ans, a-t-il dit.
En plus, suivant les statistiques de l’Institut national des statistiques au Burundi (INSBU) du mois de juillet 2024, l’inflation en moyenne annuelle du mois de juillet 2024 s’élève à +18,9% contre +19,4% le mois de juin 2024.
Etant donné que les devises sont la clé d’achat de tous les produits de première nécessité à l’étranger, le président de l’OLUCOME a recommandé au gouvernement du Burundi de créer des conditions possibles à la reprise et au renforcement de la coopération au développement, de mettre en place un groupe d’experts indépendants chargé d’étudier les questions qui handicapent l’économie burundaise et de développer un système de rapatriement rapide et transparent des devises issues de la vente des produits d’exportation surtout dans la filière minière.
Il a aussi recommandé à la population burundaise de fournir des efforts dans l’augmentation de la production.