MURAMVYA, 15 nov (ABP) – Le chef de l’Etat et président du Conseil supérieur de la magistrature, Evariste Ndayishimiye a procédé jeudi le 14 novembre 2024, dans les enceintes de la prison de Muramvya (Centre-Ouest), au lancement de la campagne de désengorgement des prisons de tout le pays. Le nombre de bénéficiaires de cette grâce présidentielle s’élève à 477 de la prison de Muramvya alors que le total au niveau de toutes les prisons sera 5442.
Lors de cette activité, le président de la République a d’emblée animé une séance de moralisation à l’endroit des prisonniers et des responsables judiciaires ou administratifs qui étaient sur place. Dans ses propos, le numéro un burundais a insisté sur le fardeau pour le pays et pour les familles des emprisonnés de faire vivre les prisonniers. Le chef de l’Etat a également signifié que plus de 15 milliards de nos francs sont déployés par an pour le fonctionnement des prisons, ce qui montre qu’avoir plus de prisonniers est une grande perte pour le pays, a-t-il souligné.
Ndayishimiye a interpellé tous les Burundais à s’adonner au travail pour échapper aux infractions tout en souhaitant que tout burundais soit impliqué dans le cheminement vers la vision du Burundi pays émergent en 2040 et Burundi pays développé en 2060, d’où cette grâce à l’intention des prisonniers pour qu’ils se joignent aux autres dans les travaux de développement du pays et de leurs familles propres.
Le procureur général de la République, Léonard Manirakiza a, quant à lui, présenté devant le chef de l’Etat, un rapport des activités liées à cette campagne.
Il a indiqué qu’après la recommandation du chef de l’Etat du 31 décembre 2023 relatif au désengorgement des prisons, le parquet général a mis en place une commission chargée de la mise en œuvre de cette activité. Ladite commission a effectué des descentes dans les 11 prisons et 2 centres de rééducation des enfants en conflit avec la loi en vue d’étudier les dossiers, prisonnier par prisonnier, afin d’identifier ceux qui sont éligibles pour bénéficier de la grâce présidentielle.
Le procureur général a fait remarquer que les infractions qui ne sont pas concernés par cette mesure sont entre autres l’atteinte à la sécurité publique, les crimes inhumains et dégradants, le viol et toute forme de tuerie.
Il a précisé que la commission mise en place a pu identifier 5442 sur 13 211 prisonniers. Donc 41% des prisonniers sont identifiés pour bénéficier la grâce présidentielle.
Les prisonniers qui ont bénéficié la grâce présidentielle ont été recommandés quatre choses à savoir l’obéissance du prochain et les biens d’autrui, le respect de la loi et des autorités du pays sans oublier d’éviter de tomber dans les mêmes infractions et retrousser les manches pour s’auto- développer.
Il importe de signaler que ceux qui avaient été condamnés pour corruption ou dilapidation des biens publics ne seront plus reçus dans la fonction et même dans les entreprises privées. Ils doivent travailler pour eux-mêmes ou dans les coopératives communautaires. De même pour ceux qui ont endommagé les biens d’autrui, doivent payer des dédommagements suivant les conventions qu’ils vont signer de sortir de la prison, a martelé le chef de l’Etat.
Notons que les bénéficiaires de cette grâce présidentielle de la prison de Muramvya ainsi que la prison en soi ont reçu, de la part du Chef de l’Etat, une aide constituée de riz et de savons pour l’hygiène.