BUJUMBURA, 26 nov (ABP) – Dans le cadre du groupe sectoriel genre et de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles, sous le thème: « Vers les 30 années de la déclaration et du plan d’actions de Beijing: unissons-nous pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles », le ministère en charge des droits de la personne humaine et du genre, en collaboration avec différents partenaires au développement, ont organisé mardi le 26 novembre 2024, un atelier de réflexion et de plaidoyer pour la mise en œuvre des priorités du secteur genre.
Dans son discours d’ouverture, le ministre en charge du genre dans ses attributions, Imelde Sabushimike, a fait savoir que cet atelier avait pour objectif, de susciter l’engagement des acteurs de la promotion de l’égalité de genre, aux financements des projets à impact tangible et durable sur la vie des femmes et des filles burundaises. Elle a ajouté que cet atelier constitue un espace d’échange et de réflexion sur les mécanismes de financement innovants et les opportunités de synergie pour le financement des priorités du secteur genre.
Selon elle, les questions de l’égalité de genre et de la lutte contre les violences faites aux femmes, sont une priorité du gouvernement du Burundi. Elle a rassuré que des avancées significatives ont été réalisées par le gouvernement en matière de l’égalité de genres, de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre les violences sexuelles et basées sur genre.
Pour illustration, Sabushimike a signalé que le gouvernement a créé le département de la prévention des VBG et de prise en charge holistique des victimes, le centre d’excellence pour l’information, la formation et la recherche sur les VBG, le centre Humura de Gitega et de Rumonge pour la prise en charge holistique des victimes des VBG ainsi que les centres intégrés de Makamba, Cibitoke et Muyinga.
En effet, a indiqué Sabushimike, la vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, trace une ligne directrice de toutes les initiatives de développement, tant pour les programmes du gouvernement que pour ses partenaires, y compris les efforts en matière de la promotion de l’égalité du genre et de la lutte contre les VBG.
D’après elle, les progrès significatifs ont été réalisés par le Burundi dans la mise en œuvre du programme d’action de Beijing. Il s’agit entre autres, de la création et l’opérationnalisation de la Banque d’investissement et de développement pour les femmes (BIDF) ; la création de la Banque d’investissement pour les jeunes (BIJE) ; la mise en place de la stratégie nationale de la participation effective de la femme et de la fille dans les instances de prise de décisions (2023-2030) et l’élaboration de la stratégie nationale de la protection de la famille (2023-2027).
En dépit de ces efforts déployés par le gouvernement du Burundi, Sabushimike a annoncé que des défis majeurs persistent. Ces derniers sont notamment relatifs à la représentation des femmes dans les espaces décisionnels ; à l’accès des femmes aux ressources économiques et productives ; à la persistance des violences basées sur le genre ou encore sur le changement des normes sociales. Toutefois, la principale barrière, a-t-elle insisté, demeure le financement adéquat des priorités du secteur genre et surtout l’intégration du genre dans les processus budgétaires tant au niveau du gouvernement que dans les interventions financées par les partenaires nationaux et internationaux.
Quant à la représentante de l’ONU femme Clara Anyangwe, les 16 jours d’activisme symbolisent un engagement collectif pour un changement durable. La violence basée sur le genre, sous toutes ses formes, est une violation flagrante des droits des humains, un fléau qui touche des millions de femmes et des filles à travers le monde qu’au Burundi, a-t-elle souligné.
Selon elle chaque jour, des femmes et des filles sont victimes des violences physiques, sexuelles, psychologiques et économiques. Anyangwe a malheureusement relevé que, cette situation compromet non seulement leur bien-être et leur santé, mais aussi leur avenir et celui de leurs communautés.
Cependant 25 ans après l’institutionnalisation de cette campagne, a précisé Anyangwe, des défis continuent à se remarquer. La culture de silence et de l’impunité demeure un obstacle majeur. Le stéréotype de la femme victime, souvent réduite à son statut de victime, et la normalisation de la violence dans certaines communautés, continuent d’alimenter ce cycle infernal, a-t-elle expliqué. Pour ce, a indiqué Anyangwe, il est essentiel de renforcer les mécanismes d’accompagnement pour les survivantes et de garantir que les coupables soient tenu responsables. C’est à travers un engagement collectif et une action déterminée qu’on pourra transformer ces défis en opportunités pour un changement réel et durable, a-t-elle précisé. « Ensemble ; nous pouvons maximiser nos efforts et avoir un impact réel », a-t-elle ajouté.
Elle a réaffirmé l’engagement de l’ONU Femmes, « à travailler sans relâche avec toutes les parties prenantes pour faire en sorte que, chaque femme et chaque fille, chaque homme et chaque garçon, au Burundi, puisse vivre sans crainte, sans violence et avec toutes les chances de réaliser son potentiel. »
D’après le chef de coopération de l’Union Européenne (UE) au Burundi Ivo Hoefkens, l’égalité de genre est une valeur fondamentale, reconnue comme droit universel. Ainsi qu’un facteur essentiel pour la croissance économique, la paix et le développement inclusifs. Hoefkens a affirmé que « l’UE est, et restera fortement engagée auprès de la République du Burundi pour relever les défis dans ce domaine et contribuer à l’atteinte de l’objectif de développement durable. »