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Le président de la République appelle les banques commerciales à la transparence

ByAdministrateur

Déc 17, 2024

BUJUMBURA, 14 déc (ABP) – Le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a rehaussé, vendredi le 13 novembre 2024, les cérémonies de la célébration du 60e anniversaire de la Banque de la République du Burundi (BRB).

Dans son allocution de circonstance le chef de l’Etat a fait savoir que depuis la création de la Banque de la République du Burundi, le pays a traversé au moins cinq coups d’État.

Ces événements tumultueux ont souvent conduit à une ruée vers les réserves de la BRB.  Selon lui, après 1993, la BRB a connu une période difficile, durant laquelle elle a mis environ dix ans à se relever des conséquences économiques et politiques des crises.

En 2015, a-t-il poursuivi, le pays a été frappé par des sanctions économiques qui ont exacerbé les défis auxquels faisait face la BRB. Ces sanctions ont eu un impact profond sur le fonctionnement de l’institution et sur l’économie nationale dans son ensemble.

Malgré ces obstacles, le président Ndayishimiye a souligné que voir la BRB encore debout aujourd’hui mérite des félicitations. Il a indiqué que cette situation témoigne de la résilience de l’institution face aux crises répétées.

Vue partielle des participants

Le président de la République a indiqué que c’est maintenant le moment idéal pour réorganiser l’économie du pays. Cette réorganisation pourrait permettre non seulement de stabiliser les finances publiques mais aussi de favoriser un environnement propice à l’investissement et à la croissance économique durable.

Il appelle donc à une mobilisation collective pour renforcer les fondements économiques du Burundi et assurer un avenir meilleur pour tous. D’après lui, la valeur de la monnaie est directement liée à la capacité de production du pays. En effet, une économie qui ne parvient pas à produire suffisamment de biens pour répondre aux besoins internes et externes risque de voir sa monnaie perdre de sa valeur. Le président Ndayishimiye a également mis en avant que le manque d’exportations constitue un obstacle majeur à la stabilisation de la valeur de la monnaie.

Pour améliorer cette situation, a-t-il déclaré, il est crucial que le Burundi augmente sa production afin d’avoir des produits à exporter. Cela permettra non seulement d’attirer des devises étrangères, mais aussi d’améliorer l’équilibre commercial du pays. C’est ainsi que le chef de l’Etat a encouragé la population à s’engager activement dans des activités productives.

Il insiste sur le fait que le travail acharné et l’innovation dans les secteurs agricoles sont essentiels pour générer une production suffisante qui pourra être exportée. Cette dynamique est indispensable pour renforcer l’économie nationale et améliorer le pouvoir d’achat des Burundais.

En outre, il a exprimé son scepticisme quant à l’efficacité de l’aide au développement pour favoriser un véritable progrès économique. Cette aide ne peut pas remplacer les efforts internes nécessaires pour bâtir une économie solide et durable. La liberté économique, dépend entièrement de la capacité à produire et à transformer les ressources, selon le chef de l’Etat.

Pour atteindre ces objectifs, a-t-il expliqué, il est impératif d’utiliser judicieusement les capitaux disponibles, notamment les ressources naturelles abondantes du pays ainsi que le potentiel humain. Le président appelle donc à une mobilisation collective autour de ces enjeux cruciaux afin d’assurer un avenir prospère pour le Burundi.

Le président de la République a exprimé des préoccupations majeures concernant le comportement des banques commerciales. Il a souligné que certaines d’entre elles refusent de fournir des rapports transparents et, dans certains cas, présentent des informations erronées à la Banque centrale.

Il a mis en garde ces banques contre ces pratiques inacceptables. Pour le président de la République, la restauration de l’autorité de la Banque centrale est cruciale pour rétablir la confiance dans le système financier et protéger les intérêts économiques du pays.

Edouard Normand Bigendako, le gouverneur la BRB a, quant à lui, fait remarquer que cette banque a rencontré de multiples défis dans l’accomplissement de ses missions, mais la plupart ont été surmontées. La Banque centrale actuelle est une banque innovante et en perpétuelle quête de connaissances pour répondre aux attentes et aux défis sans cesse changeants.

Il a précisé que dans le cadre de la mise en œuvre de ses missions, ainsi que dans la contribution à l’atteinte de la vision du pays, la BRB est en train de moderniser la conduite de la politique monétaire à travers une approche prospective basée sur des faits actuels et des anticipations des agents économiques, avec en objectif ultime le ciblage de l’inflation. « En outre, nous allons entamer très prochainement la modernisation des systèmes de paiement à travers la digitalisation de tout le système financier du Burundi, ce qui va assurer l’inter collectivité de tous les systèmes de paiement mis en place par les banques, les microfinances et les compagnies de téléphonie mobile.

Ce projet permettra d’avoir une identité financière numérique unique pour tous les usagers du système financier burundais et d’effectuer des paiements par carte avec terminaux de paiement électroniques même dans des régions sans connexion Internet. », a-t-il exprimé. Pour arriver à tout cela, a-t-il expliqué, la BRB a décidé d’améliorer la gouvernance et le leadership de la banque centrale en vue d’être un modèle de gouvernance pour les autres institutions du pays.