BUJUMBURA, 8 jan (ABP) – Les députés se sont réunis mercredi le 8 janvier 2025, en séance plénière, à l’hémicycle de Kigobe, pour analyser et adopter le projet de loi portant ratification par la République du Burundi du protocole de la Communauté Est Africaine (EAC) sur les réseaux de technologie de l’information et de la communication, signé le 23 août à Kigali.
Le ministre de la Communication, des technologies de l’information et des médias, Léocadie Ndacayisaba, dans son exposé des motifs, a fait savoir que le protocole de l’EAC sur les TIC s’inscrit dans la philosophie d’opérationnalisation des engagements souscrits par les Etats membres de l’EAC en vertu des articles 5, 89 et 99 du traité portant établissement de l’EAC.
Selon elle, ce protocole consiste à développer, dans leur intérêt mutuel, des politiques et programmes visant à élargir et approfondir la coopération entre eux dans le domaine des technologies, élaborer des politiques coordonnées, harmonisées et complémentaires en matière de communication. Il consiste également à mettre en place, entretenir et améliorer les moyens de communication afin d’améliorer l’interaction entre les personnes et les entreprises dans les pays partenaires et promouvoir la coopération pour améliorer, maintenir l’interconnectivité et moderniser les équipements afin d’atteindre les normes communes nécessaires à l’efficacité du trafic des télécommunications au sein de l’EAC.
En outre, a ajouté le ministre Ndacayisaba, ledit protocole a pour objectif de promouvoir la disponibilité, l’accessibilité financière et la qualité des services des technologies de l’information et de la communication. Elle a montré différentes raisons sur lesquelles il y a eu la mise en place du protocole de l’EAC sur les réseaux de technologies de l’information et de communication. Ces raisons sont le fait que les Etats membres de l’EAC ont convenu, en vertu de l’article 151 du traité portant établissement de l’EAC, de conclure les protocoles qui pourraient être nécessaires dans chaque domaine de coopération et qui définissent les objectifs, le champ d’application et les mécanismes institutionnels de coopération et d’intégration. Ces Etats membres reconnaissent la nécessité de promouvoir et d’impliquer le secteur privé dans le déploiement des capacités et des technologies de l’information et de la communication dans l’espace EAC. Mais aussi, selon le ministre en charge des TIC, les Etats membres de l’EAC sont persuadés que l’amélioration de l’interaction entre les personnes et les entreprises par la mise en place des infrastructures de technologies de l’information et de la communication, favorise l’intégration sociale et économique, a-t-elle souligné.
Ndacayisaba a poursuivi que ledit protocole pose la fondation juridique du réseau unique des communications dans l’espace EAC (one network area), tout en précisant que les TIC constituent non seulement un catalyseur de la croissance économique, mais également le socle du développement et de l’intégration économique dans l’espace EAC.
D’après toujours elle, la ratification du protocole de l’EAC sur les TIC permettra notamment la facilitation de l’interconnexion transfrontalière, l’interopérabilité des réseaux, l’harmonisation des politiques des TIC et le développement des compétences TIC.
Elle a, par ailleurs, indiqué qu’au Burundi, cette ratification va permettre l’intégration et la mise en œuvre progressivement des objectifs stratégiques sectoriels promus par ledit protocole à savoir: promouvoir l’interconnexion transfrontalière et l’interopérabilité des réseaux, faciliter le partage des infrastructures des TIC entre les opérateurs œuvrant dans les Etats membres de l’EAC, coordonner le partage du spectre et des technologies de l’information et de communication, promouvoir le déploiement des applications et services TIC dans les administrations et les entreprises des pays partenaires, y compris l’administration en ligne, le commerce électronique, les systèmes d’information géo spatiale et la radiodiffusion, assurer la sécurité et la qualité des communications, faciliter la réalisation de la sûreté, de la confiance et la sécurité publique dans le cyberespace, etc.
Bien plus, a fait remarquer Ndacayisaba, la ratification de ce protocole par la République du Burundi servira de guide pour tirer profit des opportunités offertes par les télécommunications qui par conséquent, sont des catalyseurs essentiels du développement économique et de l’intégration régionale.
Au cours des questions d’éclaircissement, les députés ont voulu savoir sur le problème de la faible connexion à l’internet. A ce propos le ministre leur a répondu que des initiatives stratégiques sont en cours pour améliorer l’accessibilité et l’abordabilité de l’internet haut débit. Des discussions avancées avec les investisseurs et partenaires internationaux qui visent à offrir une connectivité de qualité et à moindre coût sont en cours, a-t-elle ajouté.
Elle a, en outre, affirmé que la Stalink offrant une connexion internet satellitaire de haut débit abordable et accessible partout, est déjà opérationnel au Burundi. Selon toujours elle, le projet PAFEN et le fond de service universel des TIC prévoient entre autres une extension des infrastructures numériques, notamment le déploiement de la fibre optique jusqu’à dernier kilomètre afin d’assurer un accès universel en connectivité internet et un accès équitable aux services numériques.
En ce qui concerne les coupures répétitives de courant, Ndacayisaba a fait savoir que le gouvernement du Burundi, par l’intermédiaire de la REGIDESO, investi activement dans l’augmentation de la production énergétique. Des projets hydroélectriques majeurs sont en cours de finalisation et apporteront une solution durable à la problématique des interruptions électriques, a-t-elle ajouté, tout en signalant que les projets visant à l’usage des plaques solaires sont encouragés à l’endroit des opérateurs télécoms.
Face aux lacunes de la faible connexion d’internet, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Abel Gashatsi a recommandé au ministère de tutelle de faire le suivi des compagnies qui existent notamment Lumitel et d’attirer d’autres investisseurs afin qu’il y ait la concurrence des compagnies et pouvoir protéger l’intérêt de la population comme il se doit.