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Echange de vœux du nouvel an entre le couple présidentiel et le corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi

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Fév 3, 2025
Le président de la République, Evariste Ndayishimiye s'adressant au corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi

BUJUMBURA, 1er fév (ABP) – Le couple présidentiel de la République du Burundi a échangé, vendredi le 31 janvier 2025, à Bujumbura la capitale économique du Burundi, les meilleurs vœux du nouvel an 2025 avec le corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi.

Dans son mot de circonstance, le président de la République, Evariste Ndayishimiye a, d’emblée, indiqué qu’après avoir écouté différents diplomates, il a compris que beaucoup d’entre eux ne connaissent pas la réalité du pays, d’où il a saisi cette occasion pour leur faire comprendre la situation et l’histoire réelles du Burundi, pour qu’ils aient une lecture commune sur le pays.

Etant donné que le Burundi n’a pas encore passé plus de 10 ans de stabilité, le président Ndayishimiye a fait remarquer qu’il est fort incompréhensible de comparer le Burundi aux autres pays de la région ou aux autres pays africains qui ont été stables pendant des années. Alors que le pays aurait commencé à se reconstruire en 2005, il a rappelé que le dernier mouvement rebelle a déposé les armes en 2008, tandis qu’en 2015, le pays a subi une tentative de coup d’Etat qui a freiné la marche vers le développement du pays.

« Si aujourd’hui le Burundi n’est pas développé comme nous le souhaitons tous, ce n’est pas parce qu’il n’a pas reçu de Dieu ce qui était nécessaire pour le développement de son peuple. Cela a été dû aux péripéties de notre histoire; le Burundi que vous voyez aujourd’hui est un pays ressuscité, un pays qui a subi beaucoup de péripéties qui ont des conséquences néfastes sur la vie d’aujourd’hui », a-t-il fait remarquer, sur base des analyses critiques faites par certains diplomates dans leur discussion sur le Burundi.

Le numéro un burundais a, par ailleurs, révélé au corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi qu’avant l’arrivée des colonisateurs, les Burundais vivaient en parfaite harmonie dans leur royaume, parlant une même langue, rendant un culte à un même Dieu (Imâna). Les Burundais obéissaient à un même chef d’Etat (Umwami) qui était le père des Barundi qui constituaient une seule famille. La solidarité des Burundais se manifestait non seulement dans l’organisation des activités socio-économiques comme le mouvement collectif dans l’agriculture que l’on appelait « Ikibiri » qui reflète les coopératives du monde moderne, mais aussi par la résistance face à une attaque dirigée contre le Burundi, a-t-il ajouté.

En ces jours-là, a-t-il poursuivi, l’ennemi du pays était combattu par tous les Burundais issus de toutes les couches sociales. Les Burundais ont aussi résisté à la colonisation allemande pendant 7 ans. Cette résistance a été couronnée de succès grâce à l’unité des Burundais autour d’un même chef. Le Burundi avait déjà un pouvoir bien organisé et une armée bien organisée qui puisse résister à toute attaque étrangère, a-t-il illustré.

Dans cette optique, il a fait savoir que même ces Allemands ont pris le pouvoir par des négociations qui ont été sanctionnées par le Traité de Kiganda en 1903. Pendant la période coloniale, les Burundais ont été divisés en ethnies sur base des clichés caricaturaux, a déploré le président Ndayishimiye, ajoutant que d’après ses analyses, les colonisateurs n’avaient aucun autre choix sauf celui de diviser ce peuple combattant et résistant contre l’invasion étrangère, à l’aide des armes telles que les lances et les flèches fabriquées par eux-mêmes.

Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye souhaitant les meilleurs vœux de l’an 2025 au corps diplomatique et consulaire en portant un toast

« Tout plan de développement qui ne se base pas sur les leçons tirées de l’histoire, la culture, voire même la philosophie du peuple est toujours voué à l’échec. Nous regrettons fortement pour le temps perdu et les échecs endurés depuis la colonisation jusqu’à la fin de la guerre en 2008, » a déploré le président de la République, signalant aux diplomates que dans ses messages à la nation, il ne cesse d’inviter les Burundais à bâtir notre pays en prenant référence à notre histoire, à notre culture, au mode de vie de nos aïeux, surtout sur le plan moral, éthique, social et politique.

Après avoir éclairé au corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi sur la situation et l’histoire du pays, le président Ndayishimiye s’est interrogé pourquoi les pays africains qui, pourtant, ont le potentiel économique important, connaissent toujours des guerres et des terrorismes avec les complicités de certains pays occidentaux. « Voyez-vous ce qui se passe ici, tout près de chez nous? Pourquoi ce silence? Est-ce que la communauté internationale ne voit pas les conséquences?, » s’est-il demandé devant les diplomates, avant de leur révéler que si ça continue comme cela, la guerre risque d’être généralisée dans la région.

« Si l’Est de la RDC n’a pas la paix, la région n’a pas aussi de paix. Si vous laissez les choses se détériorer comme elles le sont, sachez très bien que les conséquences seront néfastes, et chaque pays va se débrouiller lui-même, » a ajouté le président Ndayishimiye, appelant encore une fois la communauté internationale à prendre cette question au sérieux.

Signalons que les cérémonies d’échange de vœux du nouvel an entre le couple présidentiel de la République et le corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi se sont déroulées dans une ambiance totale autour d’un verre.