• mer. Fév 19th, 2025

ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

Le chef de l’Etat surpris de constater que certains partenaires et amis du Burundi ne disposent pas des comptes en devises au pays

ByAdministrateur

Fév 12, 2025
Le chef de l'Etat s'adressant au corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi

BUJUMBURA, 3 fév (ABP) – Le président de la République, Evariste Ndayishimiye s’est dit étonné de constater que certains partenaires et amis du pays n’ont et ne veulent pas ouvrir les comptes en devises au Burundi alors qu’ils y travaillent. Il l’a révélé, vendredi le 31 janvier 2025, lors de la cérémonie d’échange de vœux avec le corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le président Ndayishimiye a déploré que certaines représentations diplomatiques se moquent du Burundi et le dénigrent alors qu’ils sont parfaitement au courant, leur complicité dans la situation du pays. « Ici (parmi vous), il y en a qui connaissent et qui savent leur complicité, » a-t-il martelé.

Ainsi, le président de la République a rassuré avoir fait l’enquête sur cette situation irrégulière de certains partenaires et amis du pays. « Il y en a qui ne veulent pas ouvrir les comptes (en devises). Où est-ce que vous trouvez les fonds de fonctionnement si vous n’avez pas amené les devises ? Est-ce que vous n’êtes pas complices de cette situation que nous vivons ? Si vous n’étiez pas complices, pourquoi n’amenez-vous pas ces devises ? », leur a-t-il demandé avec insistance.

Il a, par ailleurs, révélé que ces derniers reçoivent des fonds de fonctionnement sur des comptes en francs burundais, alors qu’il n’y a, pourtant pas de traces, sur les montants en devises échangées, ni les banques correspondantes intermédiaires ou autres entités ayant effectué le change de ces devises. Selon lui, il y aurait des banques qui leur donnent des francs burundais alors qu’ils n’ont pas de contreparties.

Selon toujours le président Ndayishimiye, il est déplorable de constater que certaines entités privilégient des retraits et versements massifs en cash au lieu d’utiliser les moyens sécurisés de payement par virement au transfert électronique, et tout cela sans justifier la nécessité valable de détenir en cash de gros montants. « Et pourtant nous le savons ; même dans vos pays respectifs, cette pratique est bannie. Pourquoi vous la faites chez nous si elle est bannie chez vous ? », leur a-t-il demandé.

Le chef de l’Etat a, par la suite, fait remarquer au corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi que certains partenaires et amis du Burundi fournissent des contrats de fournitures des biens existants au Burundi, des contrats de prestation des services sur des marchés lancés localement, des cabinets de consultance ayant des succursales locales, des locations de maisons et d’immeubles, et le font en devises, alors que les marchés n’étaient pas de qualité internationale, ignorant complètement la réglementation du pays. « C’est ce qui se fait. J’ai terminé les enquêtes. Celui qui le voudra, je lui montrerai ce que j’ai trouvé dans son organisation, » a-t-il promis.

Certains partenaires négocient même les conditions de vente de leurs devises auprès des banques commerciales burundaises (qui sont également complices), avec la volonté de dissimuler les conditions d’achat et de vente des devises. « Mais après cela, vous venez chez moi, vous me parlez des décalages entre le taux de change sur le marché noir et le taux officiel alors que c’est vous-mêmes qui le faites!, » a-t-il déploré.

Le président de la République a, en outre, indiqué qu’il y aurait des stocks de devises au Burundi et que ce sont ces partenaires et amis du pays qui les amènent. « Après avoir fait la comptabilité des importations au Burundi, l’on a constaté que les devises qui sont sorties de façon officielle sont à peu près 800 millions, tandis que celles qui sont sorties de façon officieuse sont 1 milliard 181 millions (1.181.000.000 USD), qui étaient ici au Burundi mais qui sont sorties frauduleusement, » a-t-il illustré, concluant, par ailleurs, que le marché noir serait alimenté et géré par ces derniers car, a-t-il expliqué, ce sont eux qui possèdent beaucoup de devises.

Quant à la stratégie utilisée, le président Ndayishimiye a fait remarquer que lorsque ces partenaires et amis du pays reçoivent par transfert des fonds en devises dans leurs banques, au lieu de faire l’opération de change dans la même banque où ils ont un compte en monnaie locale, ils effectuent un autre transfert de ces devises vers une autre banque commerciale où ils négocient le taux (de change) qu’ils veulent (taux supérieur).

« Imaginez-vous, vous n’avez pas de compte en devises dans telle banque, vous déposez les devises dans cette banque, vous lui demandez de transférer l’argent dans une autre banque pour aller négocier le taux supérieur, » a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agit d’un crime économique.

Selon lui, même si ces derniers disent qu’ils sont protégés par la Convention de Vienne, ça ne leur permet pas d’aller saboter le pays économiquement. « Au lieu de nous aider à y remédier, c’est vous-mêmes qui êtes complices dans le blanchiment d’argent », les-a-t-il pointés du doigt, signalant que cette situation sera débloquée.