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ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

Vers une stratégie nationale renforcée de lutte contre la corruption

ByAdministrateur

Fév 24, 2025
Photo de la famille des participants

BUJUMBURA, 21 fév (ABP) – Le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a ouvert  vendredi  le 21 février 2025, au palais présidentiel de Kiriri, une retraite de réflexion pour l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, organisée par l’inspection générale de l’Etat, avec la participation de toutes les parties prenantes, y compris la société civile.

Dans son discours d’ouverture, l’inspecteur général, Elysé Ndaye, a souligné l’importance de cette retraite. Il a indiqué que le Gouvernement du Burundi, à travers l’inspection générale de l’Etat, organise cette retraite pour faire le point sur les engagements et les progrès réalisés dans la lutte contre la corruption au Burundi. Cela  pourra aider à identifier les défis éventuels à cette lutte, et  à élaborer des recommandations et des solutions qui serviront de base à l’adoption d’un document guide qui servira de base à l’élaboration d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption au Burundi.

Frère Félicien Mbonihankuye

Dans sa présentation sur le thème « Engagements et réalisations du Gouvernement du Burundi dans la lutte contre la corruption », Félicien Mbonihankuye, conseiller à la présidence, a rappelé que la corruption est un obstacle majeur au développement du pays et un fléau social universel, et que le monde entier se mobilise pour y faire face.

Il  a ajouté que depuis 2006, le Gouvernement du Burundi, en collaboration avec le Système des Nations Unies au Burundi et la société civile, se joint au reste du monde pour célébrer la journée internationale de lutte contre la corruption, qui est célébrée chaque année pour sensibiliser et éduquer tous les Burundais, les autorités publiques, la société civile et le secteur privé sur leurs devoirs et responsabilités dans la lutte contre ce fléau dans le pays.

 Mbonihankuye a rappelé que chaque Burundais a le devoir de défendre le patrimoine de la nation. « Tout acte de sabotage, de vandalisme, de dilapidation ou tout autre acte portant atteinte aux biens publics est puni dans les conditions prévues par la loi ».

Lors de la deuxième présentation sur « Le rôle de la société civile dans la lutte contre la corruption », Me. Ernest Ndikumukama a indiqué que l’Etat a le rôle légal d’impliquer la société civile dans la lutte contre la corruption. Pour y remédier, Me. Ndikumukama a formulé des recommandations pour renforcer le rôle de la société civile et développer une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption. Il s’agit entre autres, l’élaboration d’une stratégie de renforcement du rôle des acteurs de la société civile dans la lutte contre la corruption, la mise à jour du cadre juridique de prévention et de répression de la corruption et des infractions assimilées pour combler les lacunes et assurer une meilleure protection des dénonciateurs, des témoins et des autres acteurs de la société civile, la valorisation du travail des acteurs de la société civile dans la lutte contre la corruption par la mise en œuvre d’actions pertinentes déjà entreprises, etc.

Prenant la parole, Frère Symphorien Ntibagirirwa, qui est également intervenu en tant que participant de la société civile, a mis en exergue un certain nombre de pistes suggestives pour la mise en œuvre de la stratégie.

Il a mentionné, entre autres, la restauration de la culture Ubuntu et de l’esprit de patriotisme, la réforme de l’administration publique et de la justice pour mieux lutter contre la corruption, le népotisme et le clientélisme, la lutte contre l’impunité en vue de récupérer les biens et avoirs issus de la corruption…

Le président de la République s’adressant aux participants

Concernant le rôle des institutions publiques dans la lutte contre la corruption, l’inspection générale de l’Etat a constaté qu’un certain nombre de domaines sont plus touchés par la corruption. Il s’agit du secteur marchés publics, des terrains et bâtiments domaniaux, de la Police nationale du Burundi, du secteur agropastoral, de l’administration douanière et fiscale, de la construction, du charroi de l’Etat, des mines, des forêts et terrains boisés domaniaux et de la santé.

Comme solutions possibles pour éradiquer la corruption dans les institutions, il a été proposé la mise en place d’une synergie entre les différents partenaires impliqués dans la lutte contre la corruption, et digitaliser les services publics pour promouvoir la transparence et la recevabilité.

Le chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, a indiqué que cette retraite vient à point nommé pour éradiquer complètement la corruption au Burundi. Il a ajouté qu’une fois le document élaboré et validé, il y aura une évaluation tous les trois mois pour en mesurer l’impact.