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La qualité des aliments se produit de la fourche à la fourchette

ByAdministrateur

Fév 25, 2025

BUJUMBURA,  21 fév. (ABP) – « La production des aliments de qualité qui remplissent les normes doit se faire dès la production primaire c’est à dire de la fourche à la fourchette », a affirmé,  Nahimana Paterne, enseignant chercheur à l’Université du Burundi  et à l’EANSI lors de sa présentation jeudi le 20 février 2025 sur « la gestion et contrôle de la qualité dans la production alimentaire» à l’endroit des acteurs  des secteurs de l’agroalimentaire, de l’hôtellerie et de la restauration collective.

Selon ce chercheur il existe des produits alimentaires non transformés et ceux transformés. Pour avoir des aliments transformés qui remplissent les normes et la qualité, il faut commencer dans le champ parce que la qualité intrinsèque d’un aliment se produit au champ.

Pour cultiver, il faut respecter les normes en matière de l’agriculture. Il faut respecter la quantité (la dose) des engrais à mettre dans chaque culture parce que ça varie d’une culture à l’autre. Il en est de même pour les pesticides à pulvériser sur ces dernières   parce que si on dépasse le seuil, on va les retrouver au niveau des produits finis.

Pour l’élevage, il faut aussi respecter les normes pour arriver à des produits sains.  Pour la conservation, il faut respecter les normes en matière de conservation des aliments, surtout éviter de conserver les graines dans des endroits où il y a de l’humidité afin d’éviter qu’il y ait développement des moisissures qui sont nuisibles à la santé des consommateurs.

Pour préparer la production des aliments au niveau des entreprises, Nahimana indique qu’il faut voir si les règles d’hygiène sont réunies à tous les niveaux dans le milieu de production.   Il faut séparer les secteurs, faire le nettoyage, la désinfection et la gestion des déchets. Selon lui, le personnel joue un grand rôle. Il doit respecter les règles d’hygiène pour ne pas contaminer les produits. Il a aussi conseillé aux gens d’éviter de faire la propreté de la cuisine en présence des aliments.

Il souligne qu’il faut des emballages appropriés et éviter l’utilisation des emballages de récupération (réutilisation des emballages à usage unique) pour éviter la contamination des produits qui peut engendre des maladies. Nahimana précise également qu’il faut transporter ces produits alimentaires de façon qu’on ne les détruise pas et à l’aide des voitures frigorifiques pour ceux qui sont dans le besoin.

Pour le matériel, les entreprises doivent utiliser des équipements qui sont inox, c’est à dire non collusifs pour éviter la rouille qui peut aussi contaminer les aliments. Nahimana n’a pas manqué d’évoquer les conséquences liées au non-respect des normes. Il a cité les enjeux sanitaires expliquant qu’il peut y avoir des intoxications alimentaires ou des maladies comme le diabète, l’hypertension, le cancer et autres.

Du côté économique, l’entreprise peut tomber en faillite parce que les clients ne viendront plus s’approvisionner et il y a aussi le chômage des employés de ladite société. Du côté réglementaire les chargés des normes peuvent retirer l’agrément qu’on a octroyé à l’entreprise.

S’agissant des défis au Burundi, il a cité le manque de réglementation stricte pour l’application des normes, faible sensibilisation des normes à l’endroit des industriels, pas de traçabilité du produit d’amont en aval pour le retirer du marché s’il présente des effets nuisibles. Le consommateur n’est pas beaucoup protégé. Pour toutes ces raisons, il a demandé aux entrepreneurs qui fabriquent des produits qui remplissent les normes à partager l’expérience pour d’autres entrepreneurs qui sont encore derrière. Tous les entrepreneurs sont invités à approcher le BBN qui est garant des normes et l’EANSI pour les aider et les accompagner de façon technique.