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La méthodologie de vérité vers le processus de la réconciliation au Burundi

ByAdministrateur

Mar 11, 2025
Pierre Claver Ndayicariye

BUJUMBURA, 8 mars (ABP) – La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a organisé, vendredi le 7 mars 2025, à Bujumbura, une conférence-débat avec les autorités représentant les différentes institutions du pays, en vue d’échanger sur les conditions du processus de réconciliations au Burundi.

Dans son propos, le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye a indiqué que les conditions du processus de réconciliation sont entre autres, la reconnaissance de la vérité, le remords des auteurs, le pardon sincère, la guérison communautaire des traumatismes et la réparation. Dans la recherche de cette vérité, les acteurs sont généralement consultés pour confirmer ou infirmer les accusations portées contre eux.

Il a mentionné que pardon, il renferme en soit un aspect communautaire du fait que le demandeur et le donneur du pardon doit consulter sa famille, voir même toute sa communauté biologique, morale et sociale pour le bénir.

Sur les crises du passé 1965,1969, 1972-1973, Sylvestre Ntibantunganya a fait savoir que la réconciliation a toujours été la meilleure et la solution réservée à la gestion du conflit. Ainsi, la justice transitionnelle est la meilleure pour tranquilliser les victimes maltraitées dans le génocide de ces années passées.

Pasteur Elie Nahimana a, dans son exposé sur la guérison communautaire des traumatismes, fait savoir que, selon le rapport d’enquête de base du programme d’intégration de la santé mentale dans les services de la santé primaire, réalisé en 2009 dans les provinces de Gitega, Ngozi, Rumonge et la Mairie de Bujumbura, plus de 8 personnes interrogées sur 10 connaissent l’existence des maladies mentales et leurs causes, 33,4% ont vécu des traumatismes liés aux violences cycliques qu’a traversées au Burundi et 72,6% ont vécu des évènements traumatisants au cours de leur vie. Pour ceux qui sont traumatisés, il faut un accompagnement psychologique comme moyen de les tranquilliser.

Quant à l’OMS, a-t-il précisé, la guérison des traumatismes causés par les violences vécues, est une condition incontournable pour participer au processus de réconciliation au Burundi. Nahimana a signalé que quelques diocèses catholiques et les associations comme MIPAREC sont à l’œuvre en matière de réconciliation sur terrain, même au sein de la CVR, des initiatives de réconciliation ont été entreprises avec succès.

Dans leurs échanges, les participants ont salué les travaux communautaires réalisés par la CVR comme le traçage des routes, la construction des écoles et des hôpitaux, afin d’accompagner les familles victimes. Ils ont demandé la réparation individuelle pour les victimes, identifications des noms qui ont commis des génocides et l’élaboration des sanctions à leur endroit. Ndayicariye leur a répondu que concernant les sanctions, la CVR a déposé la liste des criminels à la commission compétente.

S’agissant des enquêtes pour décortiquer la vérité, il a précisé que ce travail ne concerne pas seulement la CVR, mais tout le monde. Pour clore, Ndayicariye a demandé aux participants d’être les acteurs du changement, des piliers pour sauvegarder la paix et la sécurité et de soutenir la CVR dans sa mission, afin de résoudre les conflits liés à la période sombre du passé au Burundi.