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Les violences faites aux femmes, un facteur majeur de malnutrition infantile

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Juin 2, 2025
Jean Claude Ndayishimiye

BUJUMBURA, 16 mai (ABP) – Les violences faites aux femmes au sein du foyer familial constituent un facteur de risque majeur de malnutrition chez les enfants, a indiqué le coordinateur des activités du Réseau de la société civile pour le renforcement de la nutrition au Burundi, Jean Claude Ndayishimiye, qui est en même temps médecin chargé du service de la santé et de la nutrition au sein de l’organisation World Vision. Il s’exprimait mercredi le 14 mai 2025, lors d’une interview accordée à l’ABP.

            Selon le médecin Ndayishimiye, un climat de violence au sein du foyer crée un environnement instable et anxiogène pour tous ses membres, en particulier pour les enfants. Le stress chronique subi par la mère, victime de violence physique, psychologique ou économique, peut altérer sa capacité à prendre soin de ses enfants de manière adéquate. En outre, a-t-il expliqué, la mère peut aussi éprouver des difficultés à allaiter, à préparer des repas nutritifs et réguliers, ou même à accorder l’attention et l’affection nécessaires au bon développement de l’enfant.

            De plus, les violences physiques et psychologiques ont des conséquences directes sur la santé de la femme. Les blessures, la dépression, l’anxiété et les troubles de l’alimentation peuvent altérer sa capacité physique et mentale à s’occuper de ses enfants et à répondre à leurs besoins nutritionnels. Une mère fragilisée aura plus de difficultés à assurer une alimentation équilibrée à ses enfants, que ce soit pendant la grossesse, l’allaitement ou les premières années de vie, a-t-il déploré.

            D’après lui, la malnutrition infantile, résultant de ces dynamiques de violence, se manifeste par un retard de croissance, une faiblesse du système immunitaire, une vulnérabilité accrue aux maladies et des troubles du développement cognitif. Ces enfants sont pris dans un cercle vicieux où la malnutrition entrave leur développement physique et intellectuel, limitant ainsi leurs chances d’un avenir meilleur, a-t-il justifié.

            Il a, à cet effet, interpellé les hommes qui violent leurs femmes d’arrêter ce mauvais comportement, mais plutôt d’opter pour l’amour, le respect et la non-violence, pour le bien-être de leurs femmes et l’avenir meilleur de leurs enfants car, a-t-il expliqué, ces violences freinent le développement   familial.  

            Ndayishimiye rappelle, par ailleurs, que le Burundi a besoin d’hommes forts qui construisent le pays, qui soutiennent la vision du gouvernement de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et développé en 2060. « Le Burundi n’a besoin d’hommes qui détruisent la vie des autres car, la violence n’est jamais la solution ; elle freine le développement du pays, », a-t-il ajouté.            

Le médecin Ndayishimiye a, ainsi, lancé un appel vibrant aux parties prenantes impliquées dans la protection de l’enfance et du genre de prévenir et combattre toutes les formes de violence à l’égard des femmes ou enfants, tout en menant des actions de sensibilisation, et élaborant des sanctions efficaces contre les auteurs de ces violences