MUKAZA, 31 juil (ABP) – La cérémonie d’expédition du premier lot des graines du café vert du Burundi destiné à être exporte vers la Chine, a eu lieu jeudi le 31 juillet 2025, à Bujumbura, en présence de l’ambassadeur de Chine au Burundi, Mme Zhao Jiangping et des autorités burundaises.
Parmi les autorités burundaises qui étaient présentes à cette cérémonie, figuraient le chef du bureau d’études stratégiques et du développement à la présidence de la République, Alain Ndikumana, le directeur général de la planification au ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Emmanuel Niyungeko, le directeur général de l’Office pour le Développement du Café du Burundi (ODECA), Ir Oscar Uwikunda, ainsi que le directeur général du commerce au ministère en charge du commerce.
Emmanuel Niyungeko, qui a représenté le ministre en charge de l’agriculture a, dans son allocution, souligné que ce moment symbolise non seulement une étape majeure dans le développement de la filière café du Burundi, mais aussi une nouvelle page dans le renforcement de la coopération sino-burundaise en général et des relations économiques et commerciales entre le Burundi et la Chine en particulier.
« Le café burundais, comme vous le savez, est bien plus qu’une simple culture pour le Burundi. Il représente une source essentielle de devises, une activité vitale pour beaucoup de ménages ruraux. C’est aussi surtout le fruit du travail acharné de plusieurs caféiculteurs burundais qui, jour après jour, cultivent avec passion et dévouement notre terre fertile. Avec une contribution significative aux exportations nationales, le café est un pilier de notre vision de faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique et de la lutte contre la pauvreté, » a-t-il fait entendre.

Selon cette autorité au ministère ayant l’agriculture dans ses attributions, cette première expédition vers la Chine est le fruit d’efforts concertés du gouvernement du Burundi, des producteurs, des coopératives, des stations de lavage et des partenaires techniques et financiers du pays. Elle témoigne de l’engagement du pays à promouvoir un café de qualité, cultivé dans le respect de l’environnement sur des terres protégées contre l’érosion et enrichies par des pratiques agricoles durables, a ajouté M. Niyungeko.
Cette expédition marque également une étape décisive dans la stratégie du pays de diversification des marchés d’exportation. « En accédant directement à des marchés internationaux comme ceux de la Chine, nous visons à garantir une rémunération plus juste pour nos producteurs tout en réduisant notre dépendance aux intermédiaires », a martelé M. Niyungeko.
« Nul n’ignore l’apport et l’impact positifs des actions de la Chine auprès des communautés depuis la base en matière agricole; en témoigne la collaboration étroite et le renforcement de la coopération économique entre le Burundi et la Chine, une nation amie et partenaire stratégique de longtemps, » a-t-il reconnu, ajoutant que sous l’impulsion du président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye, l’on a fait de l’agriculture le moteur de la croissance économique et de la lutte contre la pauvreté.
Le représentant du ministère en charge de l’agriculture n’a pas manqué d’exprimer sa profonde gratitude envers l’ambassade de Chine au Burundi pour son appui précieux dans la facilitation de ce partenariat entre le Burundi et la société CHICO (China Henan International Cooperation Group) qui va exporter ce café vert du Burundi. Il a également remercié la société CHICO qui démontre, par cet engagement, une volonté claire de renforcer les relations économiques sino-burundaises tout en contribuant au développement de la culture locale.
Pour sa part, l’ambassadeur de Chine au Burundi, Mme Zhao Jiangping, a rappelé qu’en septembre 2024, lors de la visite en Chine du président Evariste Ndayishimiye pour participer au sommet du Forum de coopération sino-africaine, les deux gouvernements ont signé le protocole d’exigence phytosanitaire pour l’exportation des grains de café du Burundi vers la Chine.
« Ce protocole est non seulement un document administratif, mais aussi le fruit des consultations approfondies, constructives et tournées vers l’avenir. Grâce à ce protocole, les barrières
techniques à l’entrée du café burundais sur le marché chinois ont été levées, offrant aux attributaires burundais une opportunité d’accepter un marché vaste, dynamique et en pleine croissance, » a fait remarquer Mme Zhao, signalant, par ailleurs, qu’en novembre 2024, au cours de l’exposition internationale d’exportation à Shanghai, des visiteurs chinois ont été passionnés par le café burundais, surtout pour sa haute qualité, son arôme raffiné et sa saveur unique.
Selon cette diplomate chinoise, cette reconnaissance du marché chinois n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de la passion, du travail acharné et du savoir-faire des services compétents des deux pays. « Cette cérémonie marque le commerce direct du café entre nos deux pays. Il s’agit aussi du tout premier lot de produits burundais à bénéficier du traitement du tarif douanier zéro à 100% des produits exportés vers la Chine, » a-t-elle renchéri.
« C’est une grande chance pour nous de pouvoir coopérer avec le Burundi dans un secteur aussi prometteur que celui du café, sur cette terre pleine d’énergie et d’espoir, » a révélé le directeur général de la société CHICO Burundi, Chang Shuai, ajoutant que dans le cadre du commerce du café vert, la société CHICO est ambitieuse de faire du café un pont entre le Burundi et la Chine pour renforcer la coopération commerciale et la prospérité partagée.
Au cours de l’interview, le directeur général de l’ODECA, Oscar Uwikunda a précisé que l’on a expédié 38 tonnes du café vert du Burundi vers la Chine. Selon lui, il s’agit d’un avantage pour le Burundi, étant donné qu’il vient de bénéficier d’un nouveau client car, a-t-il expliqué, plus de 50% du café burundais se vend sur le marché européen.