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Mise en place d’un groupe technique, pour le plaidoyer en santé sexuelle et reproductive

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Sep 15, 2025
Dr Annick Gahimbare, responsable de l'association Twitezimbere

GITEGA, 11 sept (ABP) – L’association Twitezimbere, en collaboration avec le Programme National de Santé et de la Reproduction (PNSR) du ministère ayant la santé dans ses attributions, a organisé, mercredi le 10 septembre 2025, dans les enceintes de la Croix Rouge à Gitega (capitale politique et centre du Burundi), une réunion en vue de mettre en place le nouveau groupe technique de la province Gitega pour le plaidoyer en santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’en planification familiale, a appris l’ABP sur place.

Ont pris part à cette réunion, les représentants du secteur de la santé dont les médecins provinciaux de la santé dans les anciennes provinces qui constitue la nouvelle province Gitega ; les médecins directeurs des bureaux de District Sanitaire (DS) dans cette province et certains responsables des structures sanitaires privées ; les représentants des confessions religieuses ; les journalistes ; les représentants de la justice, pour ne citer que ceux-là.

Dans son discours d’ouverture, le représentant du gouverneur de Gitega, M. Claude Nimbona, chargé de la planification provinciale, a signalé que la croissance rapide de la population est très visible. Il a donné l’exemple des établissements scolaires construits sur toutes les collines du pays et qui sont fortement fréquentés. Il a lancé un appel à tous les citoyens d’adopter une natalité maîtrisée, une condition indispensable pour atteindre un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060. La représentante de l’association Twitezimbere, Gahimbare Annick a fait savoir que la démographie galopante est un défi qui concerne toutes les couches sociales ; d’où, selon elle, personne ne devrait rester indifférente face à la question de la planification familiale.

Niyonkuru Sadique, chargé de la communication au PNSR, a, lui aussi, souligné qu’aujourd’hui, la densité démographique est très élevée par rapport aux années 1990 et 2008. Il a indiqué qu’en 2024, 489 ménages occupaient un seul kilomètre carré. Il a noté que, même si une baisse de la natalité a été enregistrée entre 1990 et 2008, une augmentation a été observée jusqu’en 2024, si l’on se base sur les résultats du récent recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage. Il a indiqué que si le taux de croissance reste constant à 2,7%, la population du Burundi atteindra environ 24,7 millions en 2050, le double de sa taille actuelle. Il a également salué la réduction des grossesses non désirées en milieu scolaire, notamment dans l’ancienne province Bubanza suite à la création des clubs santé.

Il a conclu en appelant tout un chacun à se sentir concerné par cette problématique : « Le surpeuplement est l’affaire de tous ».

Les participants à la réunion ont salué cette initiative, et se sont engagés à contribuer activement à la sensibilisation pour une réduction significative du taux de natalité non maîtrisée.         Les participants relevant du domaine de la santé ont signalé qu’il s’observe une augmentation de la mortalité materno-infantile, ainsi qu’un faible taux d’adhésion à la planification familiale.

Le médecin-directeur du DS de Gitega, Dr Jean Damascène Bayubahe a signalé que ce faible taux d’adhésion à la planification familiale est dû, pour la plupart des cas, aux enseignements des églises. Il a signalé avoir constaté un fort enlèvement des implants au mois d’août où l’église catholique célèbre l’Assomption de la Vierge Marie. Il a souhaité qu’il y ait une communication avec les responsables des églises afin qu’eux aussi aident dans la sensibilisation de la population.

Photo de famille des participants

Notons que ça a été une occasion pour les participants d’échanger sur les défis qui hantent le secteur de la santé, notamment un faible niveau des lauréats recrutés dans les structures sanitaires. A cet effet, le médecin provincial de Gitega, Dr Toyi Salvator a suggéré une mise en place d’un stage de six mois dans une structure sanitaire très performante pour les nouveaux recrutés, afin d’améliorer les services.