BUJUMBURA, 12 déc (ABP) – L’Assistant du ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi, Audace Ndikubwayo a procédé, mardi, le 12 décembre 2023, à l’ouverture d’un atelier de sensibilisation sur la lutte contre le harcèlement et la violence en milieu de travail et la ratification de la Convention 190 (C190) de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Cet atelier a été organisé par la confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), en collaboration avec la confédération des syndicats libres du Burundi (CSB), avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de l’AFRABU et l’Itracom, dans le cadre de clôture de la compagne de 16 jours d’activisme dans la lutte contre les violences faites aux filles et femmes, qui a commencé le 28 novembre de cette année.
M. Ndikubwayo a précisé que dans le cadre de la lutte contre la discrimination fondée sur le sexe ou le genre et de la violence fondée sur le genre, la commission de l’OIT avait prié le gouvernement de fournir des informations dans le cadre de l’application de la Convention 111 concernant la discrimination. Il a mentionné certaines informations qui ont été fournies à la commission de l’OIT, notamment sur les activités la Commission nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) pour lutter contre les VGB au milieu de travail, la mise en œuvre et l’application pratique de la loi portant prévention, protection des victimes et la répression des violences basées sur le genre qui définit et sanctionne, entre autres, la violence basée sur le genre y compris la violence sexuelle, le harcèlement sexuel, les pratiques traditionnelles préjudiciables au genre et les violences économiques ( comme le refus fait à l’un des conjoints d’accéder aux ressources familiales ou d’exercer un emploi ). D’autres informations fournies à la commission de l’OIT concernent, selon M. Ndihokubwayo, le nombre et la nature des cas de VBG traités par l’Inspection du travail et les tribunaux ainsi que les sanctions infligées.
Selon M. Ndihokubwayo, le gouvernement burundais se réjouit des réalisations déjà faites en matière de la lutte contre les VBG par les différents ministères, en collaboration avec la CNIDH. Quelques 4004 cas de violences basées sur le genre ont été traités par les tribunaux de 2016 à septembre en 2018, d’après lui, signalant aussi que des formateurs ont été formés au centre de formation du personnel juridique, et que différents services de l’État ont été sensibilisés, sans oublier la sensibilisation communautaire via les leaders communautaires.
En plus, le gouvernement a mis en place la procédure à suivre et les sanctions applicables en cas de harcèlement sexuel indiqué, prévues par l’article 586 du code pénal.
Il n’a pas manqué, d’appeler le pouvoir public à prendre des mesures pour permettre aux filles et aux garçons d’avoir un accès égal à l’éducation.
Le représentant du PNUD, Donatien Kanyange, a précisé que la contribution du PNUD Burundi dans la lutte contre les VBG se fonde sur son engagement d’appuyer et de soutenir les efforts du gouvernement à prévenir et lutter contre les violences basées sur le genre tels qu’ils ressortent de la loi portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre ainsi que la stratégie nationale de lutte contre les VBG.
Selon lui, c’est en alignement à cette stratégie nationale de lutte contre les VBG que le PNUD Burundi apporte son appui technique et financier au ministère ayant le genre dans ses attributions pour la mise en œuvre du projet « égalité genre et lutte contre les VBG ».
En plus, ce projet a mis en place plusieurs initiatives dont le mécanisme communautaire de lutte contre les VBG qui connait l’implication des acteurs comme le Centre de Développement Familial et Communautaire, la mise en place d’un réseau d’alerte ainsi que la création des centres de prise en charge holistique des victimes des VBG, qui connait la collaboration avec diverses structures provenant des ministères sectoriels, en vue de la coordination de la réponse contre les VBG.
A cet effet, il a rappelé que la campagne de 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes et filles a été organisée à l’endroit des confédérations syndicales pour qu’elles portent le flambeau dans cette lutte et fassent un engagement pour une mobilisation pour la prévention et la lutte contre les VBG sous toutes leurs formes au sein de leurs organisations respectives et de leurs communautés.
La présidente de la commission des femmes et du genre, au sein de la COSYBU, Mme Virginie Nahishakiye, dans son exposé » Harcèlement et violence en milieu de travail», a indiqué que les VBG touchent les femmes et les filles indépendamment de leur âge, statut économique et de leur niveau d’éducation.
La stratégie nationale de lutte contre les VBG au Burundi, a révélé, selon Mme Nahisakiye, que le nombre des VBG faites aux femmes et filles représente 97% contre 3% de garçons et d’hommes, soulignant que le centre Seruka enregistre une moyenne de 100 cas de VBG par mois.
Elle a profité de cette occasion pour rappeler certaines causes des VBG notamment, la pauvreté, les cultures, les croyances, l’absence de sanction pénale pour les violeurs ainsi que les inégalités de genre