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Lancement officiel de la plateforme « fertilité des sols au Burundi »

ByAdministrateur

Mai 7, 2024

BUJUMBURA, 6 mai (ABP) – Dans le cadre du projet « Tubungabunge isi ndimwa », le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, en partenariat avec les partenaires au développement et les organisations de la société civile dont CAPAD, CSA, ADISCO et BD, a procédé vendredi le 3 mai au lancement de la plateforme « fertilité des sols au Burundi ».

Selon le secrétaire permanent au ministère en charge de l’Agriculture, M. Emmanuel Niyungeko, il y a des éléments indispensables qui manquent pour arriver à une agriculture durable, rentable et socialement équilibrée.

D’après lui, le sol burundais est assez pauvre, avec une acidité qui s’élève autour de 75%. Cela a poussé le ministère en charge de l’Agriculture et ses différents partenaires, dont les professeurs de l’Université du Burundi, les chercheurs indépendants, les organisations de fertilisation, les organisations de la société civiles et les partenaires au développement à mettre en place la plateforme de fertilité des sols permettant un cadre d’échange et de dialogue afin d’apporter leur contribution pour relever ce défi.

L’acidité du sol est due à plusieurs facteurs, notamment la surexploitation du sol, a indiqué M. Niyungeko, rappelant que dans les années passées, il y avait la rotation des cultures qui permettait la restauration de la fertilité du sol pendant la période non exploitée du sol. Il y a également l’érosion qui prend les éléments comme le calcium, le potassium et le magnésium, au moment où la lésion aluminique qui reste constitue une base d’une certaine acidité, a-t-il poursuivi. Il a aussi parlé de la roche mère qui dégage des éléments non assimilables par la culture et qui contribue à cette acidité qu’on observe aujourd’hui.

Vue partielle des participants

Le représentant de la FAO au Burundi, M. Pissang Tchangai Dadémanao, a salué cette plateforme, précisant qu’elle se veut être un cadre stratégique de rencontre et de dialogue, un forum d’échanges et de développement des synergies par différents acteurs du secteur agricole autour des pratiques agro écologiques et de la gestion de la fertilité des sols, permettant de fertiliser, de restaurer et de protéger durablement les sols, tout en tenant compte de la dégradation de l’environnement, du dérèglement climatique et des faibles revenus des petits exploitants agricoles familiaux.

Il a appelé tous les acteurs à s’identifier, à chaque niveau d’intervention, et mettre en place un cadre pour échanger sur la problématique de la gestion des sols et proposer des innovations répondant aux préoccupations des exploitants agricoles et utiliser leur savoir-faire en vue de garantir la rentabilité et la productivité.

M. Dadémanao a, en outre, fait savoir que cette plateforme a pour objectifs de mobiliser des ressources pour un appui au protocole de la recherche de l’ISABU, faciliter la disponibilisation de la dolomie pour combattre l’acidité des sols burundais, d’identifier les initiatives agro écologiques et de fabriquer des engrais organiques pour une production à grande échelle.

Durant ce processus de démarrage de la plateforme, la participation d’un grand nombre d’acteurs, tant publics que privés, au profit et aux compétences divers, est indispensable, a-t-il souligné.

Le chef de coopération à la délégation de l’Union européenne au Burundi, M. Arnold Jacques de Dixmude, a fait remarquer que pour avoir de bons résultats et combattre cette acidité, il faut rendre le paysage apte à se régénérer lui-même. L’achat des engrais est une nécessité, a ajouté M. Dixmude, suggérant qu’il faut produire ces engrais pour le fumier ou le compostage, ou recourir à d’autres pratiques agricoles protectrices du sol comme le paillage. Il a expliqué que ce sont des pratiques peu couteuses et simples à appliquer.

Selon lui, cette pratique de fertilisation du sol aide à améliorer la situation économique et aussi le statut social. Les personnes qui les utilisent deviennent elles-mêmes formatrices et diffuseurs de bonnes pratiques dans leurs communautés.