BUJUMBURA, 4 juin (ABP) – Le Club des dirigeants de Banques et Etablissements de crédit d’Afrique, en collaboration avec l’Association des Banques et d’Etablissements financiers du Burundi (ABEF) a organisé, lundi, le 3 juin 2024, une conférence débat à l’endroit des responsables des Banques du Burundi sous le thème « Stratégie, gouvernance et technologie dans les banques en Afrique », a constaté l’ABP sur place.
Dans son mot de circonstance, le vice-président du Club des dirigeants de Banques et Etablissements de crédit d’Afrique, Mme Trinitas Girukwishaka a rappelé que l’objectif principal de cette conférence était de renforcer la capacité des dirigeants des banques et d’encourager les banques africaines à adopter des technologies innovantes pour améliorer leur compétitivité, leur efficacité opérationnelle et leur résilience face aux défis futurs.
Elle a indiqué que l’amélioration des technologies modernes dans les banques va les aider à comprendre et à mettre en œuvre des pratiques pour favoriser une croissance durable et responsable.
A cet effet, Mme Girukwishaka a signalé que les banques africaines entrent dans une ère marquée par une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux et sociaux. En outre, les banques africaines sont menées à s’engager en faveur d’une croissance durable à travers l’actualisation de leur stratégie de durabilité. Elle a exhorté les responsables des banques africaines de collaborer en vue de partager les meilleures pratiques.
Au cours de sa présentation, le professeur Léonidas Ndayizeye qui a exposé sur la stratégie et la gouvernance dans les banques en Afrique, a indiqué que la stratégie a permis à ces banques de jouer le rôle crucial dans le développement économique du continent en facilitant le commerce transfrontalier.
Il a fait remarquer que les banques africaines ont adopté des stratégies à savoir l’étude du marché local, l’innovation et l’usage des technologies. Ces stratégies permettent de segmenter le marché, à étudier la concurrence, de comprendre le comportement des consommateurs et d’analyser la disponibilité des technologies et des infrastructures.
Concernant la gouvernance dans les banques africaines, il a signalé que la gouvernance des banques en Afrique a connu des évolutions importantes au cours des dernières décennies. En outre, cette gouvernance se remarque notamment à travers le renforcement des régulations, l’amélioration de la transparence et l’adoption de bonnes pratiques de gouvernance.
Le professeur Ndayizeye n’a pas manqué de citer certains défis principaux en termes de stratégie, de gouvernance et d’usage de la technologie. En termes de stratégie, il a cité certains défis majeurs dont le risque politique et économique, l’entrée des banques internationales et le fait que l’Afrique connait un environnement règlementaire variable.
En plus, a-t-il ajouté, les défis de transparence et de conformité, la corruption et les pratiques frauduleuses, la concentration des pouvoirs, et la stabilité politique et économique sont des défis en termes de gouvernance.
En termes d’usage de la technologie, il a cité le défi lié à la sécurité des systèmes d’information, le manque de personnel de qualité et l’accès à une infrastructure technologique de pointe.
Pour relever ces défis, les banques africaines doivent adopter des stratégies innovantes, renforcer leurs pratiques de gouvernance et investir dans les technologies et la formation de leur personnel ainsi que de privilégier la voie de partenariat et collaboration pour favoriser la transformation numérique et l’innovation.
Le consultant en gouvernance, membre du laboratoire des idées du club des dirigeants de banques et établissements de crédit d’Afrique, Jonas Siliadin qui a exposé sur les technologies dans les banques en Afrique a rappelé que les banques utilisent les technologies innovantes dans l’exportation, la gestion des ressources, la communication et la maitrise des risques.
A cette occasion, M. Siliadin est revenu sur les enjeux liés aux technologies de la banque africaine notamment la rentabilité des investissements, la maitrise de sa trajectoire technologique, le maintien à jour des évaluations technologiques, ainsi que l’adéquation entre ses évaluations technologiques, son business model et ses projections stratégiques.
Le coût très élevé de la technologie, l’absence de compétences et une mesure d’impact souvent négligée sont des défis qui sont liés aux technologies dans les banques africaines, a-t-il expliqué.
Pour maîtriser ces enjeux et défis, a-t-il fait remarquer, il faut trouver des solutions pour amoindrir les coûts en passant de la compétition systématique à la coopération au cas par cas, de mettre en place un comité « technologie », de développer les compétences sur les questions technologiques surtout dans les instances de gouvernance, et de faire monter la responsabilité technologie, des fonctions support vers la gouvernance