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La jeunesse doit être intégrée dans les secteurs de la vie du pays

ByAdministrateur

Sep 4, 2024

BUJUMBURA, 28 août (ABP) – L’Association des femmes rapatriés du Burundi (AFRABU), en collaboration avec le ministère des Affaires de la Communauté Est-Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a organisé mercredi le 28 août 2024, un atelier sur l’État des lieux de la participation des jeunes dans les instances et postes de prise de décision dans les secteurs public et parapublic.

Dans son discours, la directrice générale chargée de la jeunesse au ministère ayant la jeunesse dans ses attributions, Mme Jeanne Niyonzima a indiqué que le gouvernement du Burundi a adopté différentes politiques concernant la participation, l’épanouissement des jeunes, leur protection et leur renforcement économique tel que la politique nationale de la jeunesse, la stratégie nationale de la jeunesse, paix et sécurité.

Ces outils constituent des orientations stratégiques aux intervenants dans le domaine de la protection et de la promotion des droits des jeunes, a-t-elle expliqué, ajoutant que le Burundi s’est engagé à investir dans la jeunesse qui constitue la majorité de la population burundaise. D’après elle, le fait d’investir dans la jeunesse, c’est investir pour le futur. C’est la raison pour laquelle la jeunesse doit être intégrée dans tous les secteurs de la vie du pays.

Mme Niyonzima a, à cet effet, souligné que cette activité vient à point nommé pour mettre en évidence les avancés, les opportunités et les défis dans cette période où le Burundi se prépare aux élections de 2025, pour mettre en place des stratégies pour une participation accrue des jeunes dans le processus électoral et jouer un rôle en tant qu’acteur important.

Elle a précisé que la mise en place de la banque d’investissement des jeunes, le programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes et d’autres initiatives, sont des opportunités pour que les jeunes burundais accroissent leur capacité financière pour une participation plus accrue et active dans le développement de leur pays.

Toutefois, a-t-elle souligné, des défis ne manquent pas mais l’essentiel c’est qu’il y a la volonté politique de promouvoir le rôle et la place de la jeunesse burundaise dans le développement durable du pays, et ailleurs, le pays ne peut prospérer sans l’implication de la jeunesse, a affirmé Mme Niyonzima.

La directrice générale chargée de la jeunesse a saisi de l’occasion pour interpeller les organisations gouvernementales et non gouvernementales de conjuguer les efforts et travailler en pleine collaboration pour aider les jeunes et femmes à contribuer pour arriver à la vision du pays, d’un « Burundi émergent en 2040 et développé en 2060 ».

Elle a aussi interpellé tous les acteurs en matière de la participation des jeunes, à conjuguer les efforts remarquables, renforcer la collaboration et la mobilisation pour que pendant et après les élections en 2025 et 2027, les jeunes restent unis malgré leur diversité et continuent à vaquer à leurs activités génératrices de revenus.

Pour sa part, Mme Jovitte Ndayisavye, qui s’est exprimée au nom de la représentante légale de l’AFRABU, a indiqué que cet atelier a été réalisé dans le cadre du projet « Avenir Juste « qui est un programme visant à aider les femmes et les jeunes à participer dans les instances et postes de prise de décision dans le secteur public et parapublic.

Au cours de la présentation, le consultant Salvator Ndayegamiye, qui a exposé sur l’état des lieux de la participation des jeunes dans les instances de prise de décision dans les secteurs public et parapublic, a montré le nombre des jeunes, âge de 18 à 35 ans participant dans les instances électives de prise de décision.

Il a révélé que parmi 122 députés, aucun jeune dans ce poste et dans 39 sénateurs, les jeunes n’ont pas de place. Sur les rapports de toutes les communes du pays, parmi 21 077 élus dans les postes électifs au niveau communal et collinaire, 1 421 jeunes ont participé dans ces postes.

Le consultant M. Ndayegamiye

Concernant la participation des jeunes dans les instances non électives de prise de décision au niveau central, il a expliqué que parmi les 32 cadres de l’institution de l’ombudsman, 6 jeunes ont participé dans ces postes. Et d’ajouter que dans les postes de la vice-présidence de la République du Burundi, les jeunes n’ont pas participé dans ces postes.

Au niveau des postes de la primature, M. Ndayegamiye a constaté que parmi 50 cadres nommés par poste, les jeunes occupent 4 places et aucune place de la jeunesse aux postes du secrétaire général de l’État. Au niveau central des treize ministères sectoriels du Burundi, a-t-il signalé, parmi 303 cadres nommés par poste, seuls 18 jeunes ont eu les places dans ces ministères et 4 jeunes ont participé dans les postes de prise de décision des conseils et commissions nationaux. En outre, 18 jeunes ont également participé dans les postes de commandement de la police.

S’agissant de la participation des jeunes dans les instances non électives de prise de décision du secteur parapublic, au sein de la Banque de la République du Burundi, les jeunes occupent trois places parmi 56 postes et une place au niveau du conseil d’administration des banques mixtes sur 48 postes. En plus, a-t-il affirmé, sur 1272 postes occupés dans les institutions dont les banques commerciales privées, universités privées et les partis politiques, les jeunes occupent 495 postes au niveau du secteur privé.

D’après le consultant Ndayegamiye, quelques obstacles empêchent les jeunes à participer dans les instances de prise de décision. Il s’agit notamment de la peur des jeunes de revendiquer leurs droits dans les partis, l’insuffisance de ressources et de capacités, la division des jeunes ainsi que le déficit de confiance.

Au cours des échanges, les participants ont recommandé au gouvernement d’améliorer le cadre légal favorisant la participation des jeunes, de promouvoir l’éducation et la formation chez les jeunes, renforcer le leadership des jeunes et promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes. Ils ont également recommandé aux partis politiques d’encourager la participation politique des jeunes en organisant des séminaires, des débats et des programmes éducatifs pour renforcer les compétences politiques et civiques des jeunes.

Aux jeunes, ils leur ont recommandé de s’engager activement dans les organisations de jeunesse et les associations locales, de prendre des initiatives et proposer des solutions innovantes et d’utiliser les médias et les plateformes numériques pour se faire entendre. Il est à signaler que cette activité a été financée par le ministère des Affaires étrangères du royaume des Pays-Bas, sous le thème « Le processus de prise de décision et de paix inclusif contribue au développement durable », dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Avenir juste ».