BUJUMBURA, 28 nov (ABP) – Dans le cadre du projet d’appui à l’accès à la justice, état de droit et cohésion sociale au Burundi, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), a présenté jeudi le 28 novembre 2024, les résultats issus des descentes qu’elle a effectuées dans les lieux de détention.
Ces descentes ont été effectuées dans les lieux de détention des provinces de Makamba, Bururi, Mwaro, Gitega et Karusi. Selon le président de la CNIDH Sixte Vigny Nimuraba, ces descentes sont effectuées par la commission, dans le cadre de la protection et de la défense des droits de l’homme.
Lors des visites inopinées dans ces lieux de détention, au cours des six derniers mois, la CNIDH a enregistré des irrégularités et des violations des droits des prisonniers qui méritent d’être en liberté, a indiqué Nimuraba.
Parmi ces violations, a signalé Nimuraba, figurent le droit d’être informé des faits pour lesquels on est poursuivi, la rétention des mineurs pénalement irresponsables, l’absence de qualification des infractions, le dépassement du délai légal de garde à vue et l’absence de procès-verbaux de garde à vue dressés par les Officiers de Police Judiciaire (OPJ). Pour lui, la réalité de terrain prouve que le traitement des détenus ne respecte pas toujours les droits humains, en dépit de la présomption d’innocence des détenus au stade pré-juridictionnel.
« Qu’elles soient encore en garde à vue, en détention préventive ou déjà condamnées, les personnes privées de liberté devraient bénéficier d’un traitement équitable et respectueux de la dignité humaine et de leurs autres droits fondamentaux, hormis le droit à la liberté de mouvement », a martelé Nimuraba.
De ce fait, il a saisi cette occasion pour appeler tous les responsables, y compris la CNIDH, à corriger les erreurs commises dans le passé, sciemment ou par ignorance. Bien plus, la protection et la promotion des droits de l’homme est un travail itératif qui exige la synergie des acteurs, a souligné le président de la CNIDH. « Main dans la main, l’édification d’un pays respectueux des droits humains, est une gageure possible pour l’épanouissement intégral des générations actuelles et à venir », a-t-il conclu.